La France n’aura finalement pas cédé aux tentations du repli sur soi. Les résultats divulgués ce dimanche 7 mai 2017 ont donné Emmanuel Macron large vainqueur de l’élection présidentielle avec 66,06% des voix. Soit le second écart le plus important enregistré au second tour d’une présidentielle, après celui de Jacques Chirac en 2002 (82,20%). Car tout comme le locataire de l’Élysée entre 1995 et 2007, Emmanuel Macron a été élu face à un candidat du Front national.

En l’occurrence Marine Le Pen, fille de Jean-Marie Le Pen et héritière du fondateur du parti d’extrême droite française. Cette dernière obtient tout de même 34,9% des suffrages. Autrement dit, une performance électorale sans précédent pour le parti du clan Le Pen, preuve de la puissance du vote contestataire présent dans une partie du corps électoral français. Dans un discours prononcé à peine 10 minutes après la publication des premiers résultats, Marine Le Pen a reconnu officiellement sa défaite.

Bien que nette, cette défaite du Front national cache toutefois une nouvelle donne au sein des différents courants politiques français. Car il ne fait aucun doute qu’une partie des soutiens de François Fillon, le candidat de la droite traditionnelle éliminé pour la première fois de l’histoire de la Ve République au premier tour, mais aussi de ceux de Jean-Luc Mélenchon (extrême gauche) ont voté Marine Le Pen, dimanche.
Le succès du front républicain lors de cette présidentielle n'en place pas moins le Front national en position de force dans le cadre des prochaines élections législatives, prévues les 11 et 18 juin prochains.

L’autre donnée marquante de ce second tour aura été le poids important de l’abstention, située à 25,3%. Il s’agit de la plus forte abstention pour un second tour depuis l’élection présidentielle de 1969. C’est également la première fois depuis cette date que la participation du second tour est plus faible qu’au premier. En effet, au premier tour, le 23 avril, la participation s’était élevée à 77,77 %.

Emmanuel Macron, 39 ans et 4 mois, devient donc le huitième président de la Ve République, mais aussi le plus jeune élu au plus haut sommet de l'État. Il succède à François Hollande, dont il a été l’un des principaux conseillers entre 2012 et 2014 avant d’en devenir son ministre de l’Économie de 2014 à 2016. Selon l’usage républicain, le nouveau président élu devrait prendra ses fonctions d’ici la mi-mai, une fois les résultats officiels publiés. La date précise ne sera pas connue avant quelques jours, le choix étant le fruit d’un accord entre l’ancien président et son successeur.