En vertu de la loi de 2016, tous les partis présentent au moins 40% de femmes sur leur liste aux législatives, évitant ainsi toute sanction financière. (Photo: Nader Ghavami)

En vertu de la loi de 2016, tous les partis présentent au moins 40% de femmes sur leur liste aux législatives, évitant ainsi toute sanction financière. (Photo: Nader Ghavami)

La future Chambre des députés présentera-t-elle, au lendemain du 14 octobre, un visage différent de l’actuel? Si la question porte bien évidemment sur les rapports de force entre les différents partis politiques, elle concerne également celles et ceux qui incarneront le futur Parlement. Et dont sera issu le prochain gouvernement.

Sur les 547 candidats officiellement inscrits sur les listes des neuf partis ou formations politiques en lice - DP, LSAP, Déi Gréng, CSV, ADR, Déi Lénk, KPL, Piratepartei et Déi Konservativ – 46% sont des candidates.

Soit le niveau minimum exigé par la loi de 2016, qui a mis en place des quotas de représentativité. Que ce soit pour les législatives ou les européennes, sous peine de sanctions financières. Comprise entre 25 et 44% en 2013, la part des femmes a donc fait un bond cette année, variant désormais entre 42 et 45% sur les listes présentées.

Pourtant, cette amélioration de la diversité est nuancée par le faible nombre de têtes de liste féminines, voire de candidates en position éligible ou bénéficiant d’une renommée suffisante auprès des électeurs leur permettant d’être élues par rapport à leurs homologues masculins. Cette dynamique se voyant renforcé par la présence sur les listes de personnalités ayant d'ores et déjà un mandat électif, que ce dernier soit local et/ou national.

Conséquence indirecte de l’introduction des quotas, la présence d’un nombre important de candidats se présentant pour la première fois. Le record étant détenu par l’ADR avec 41 nouveaux visages, provenant notamment de son alliance avec le mouvement identitaire Wee2050, né lors de la campagne du référendum de 2015. Les autres partis ayant fait apparaître sur leur liste environ un tiers de nouveaux visages, destinés à composer, pour une partie d’entre eux, la future classe politique luxembourgeoise.

Souriant pour la plupart sur leur affiche de campagne, les quelque 500 candidats incarnent toutefois une certaine continuité, tant dans leur profil global que par leur âge. Du moins dans le cadre d’une analyse réalisée au niveau des partis.

L’âge global des neuf listes soumises au vote varie donc entre 37 ans pour le Piratepartei à 51 ans pour Déi Konservativ, la majorité oscillant entre 45 et 50 ans. Des tranches d’âge soigneusement étudiées par les partis, qui ne préfigurent toutefois aucunement l’âge des futurs élus.

Même chose en ce qui concerne la composition sociologique des candidats, ces derniers restant majoritairement des personnes travaillant pour l’État, exerçant des professions libérales ou possédant le statut d’indépendant. Des caractéristiques générales identiques à celles des actuels députés et de leurs prédécesseurs, selon les données de la Chambre des députés.

À noter enfin que tous les candidats remplissent toutes les conditions exigées par la loi, à savoir «être Luxembourgeois ou Luxembourgeoise», «jouir de ses droits civils et politiques», «être âgé de 18 ans accomplis au jour de l’élection» et «être domicilié dans le Grand-Duché de Luxembourg».

Aucune donnée sur les candidats possédant la double nationalité n’est à ce jour disponible, permettant d’évaluer l’effet de cette mesure sur l’ouverture de la classe politique dans un pays marqué par la présence de 48% de résidents non luxembourgeois, impactés au même titre que les 52% de Luxembourgeois résidents par les décisions prises par les représentants du peuple.