Huit stations de partage de véhicules sont désormais disponibles à Luxembourg-ville pour une flotte de 14 véhicules. (Photo: Patrick Galbats)

Huit stations de partage de véhicules sont désormais disponibles à Luxembourg-ville pour une flotte de 14 véhicules. (Photo: Patrick Galbats)

Avec 330 abonnés, plus de 3.400 trajets accomplis et 150.000km parcourus en 17.000 heures de réservation, l’objectif initial fixé était rempli. Pour Carloh, le service municipal de partage de voitures, il fallait donc passer à la vitesse supérieure. Carsharing Luxembourg SA, société détenue à 97% par la Ville de Luxembourg et qui gère Carloh, a donc acheté deux voitures électriques Renault Zoé, chacune de cinq portes et d’une autonomie de 100km, qui seront réparties dans deux stations équipées de bornes de recharge dans le nord et le sud de la ville. Huit stations de partage de véhicules sont désormais disponibles à Luxembourg-ville pour une flotte de 14 véhicules.

Un chargement complet de batterie dure deux heures. Il ne peut pas se faire dans toutes les bornes électriques du pays, la compatibilité des différents fournisseurs nétant pas totale. Certaines communes proposent toutefois des systèmes de recharge gratuite qui peuvent être utilisés. La possibilité de louer un câble spécial, pour recharger la voiture chez soi, est par ailleurs proposée par Carloh. Pour réserver le véhicule électrique, le client devra de toute façon annoncer le nombre de kilomètres quil souhaite parcourir pour être sûr de trouver une batterie suffisamment chargée. En cas de pépin, une ligne durgence est disponible et renvoie à l’Automobile Club Luxembourg (ACL), qui est partenaire du projet Carloh.

L’électrique ne comble pas tous les besoins

«Notre nouvel objectif est d’atteindre 650 clients d’ici la fin de l’année prochaine», a expliqué jeudi le directeur de Carsharing Luxembourg, Patrick Hein. «D’ici là, nous allons ouvrir une nouvelle station à Kirchberg en 2017. Nous pensons également acheter un troisième véhicule pour la station du centre, qui marche très bien.»

La manière d’utiliser les services de Carloh est attentivement décortiquée. Actuellement, les voitures de la flotte roulent en moyenne entre 4h et 8h pour des distances comprises en 40km/h et 80km/h par trajet. «Lorsque le taux d’utilisation d’un véhicule dépasse les 30%, nous commandons une nouvelle voiture. C’est la même logique pour les stations», ajoute M. Hein. «Mais le tout électrique ne comble pas encore tous les besoins et nous allons continuer d’acheter des voitures diesel ou essence.»

S’inscrire dans une démarche globale

Carloh ne veut toutefois pas brûler les étapes. «Nous voulons croître lentement et attendre les résultats avant de nous lancer dans de nouveaux investissements», a précisé la première échevine, Sam Tanson, lors de l’événement. En effet, le partage des voitures ne fait pas encore partie de la culture luxembourgeoise. Aujourd’hui, 75% des utilisateurs de Carloh sont des étrangers.

Pour mieux faire connaître les avantages de ce système, très nombreux pour ceux qui font moins de 5.000km par an, Carloh compte sur le bouche-à-oreille, mais aussi sur le développement d’une idée de transport propre à l’échelle du pays.

Il existe déjà d’autres systèmes de carsharing au Luxembourg. City Mov’, du groupe Enovos, propose depuis 2013 une vingtaine de véhicules électriques en partage dans cinq communes de la Nordstad (Bettendorf, Colmar-Berg, Diekirch, Ettelbruck et Schieren) et Hesperange. La CFL devrait proposer son propre service de carsharing à l’automne 2017. «Nous cherchons à trouver des moyens pour que les deux systèmes soient compatibles», explique Mme Tanson. «Notre initiative est locale, mais elle s’inscrit dans une logique de mobilité durable.»