Les deux prétendants n’auraient même pas reçu de réponse à leur offre, en plus de ne pas avoir eu accès aux comptes. (Photo : archives paperJam)

Les deux prétendants n’auraient même pas reçu de réponse à leur offre, en plus de ne pas avoir eu accès aux comptes. (Photo : archives paperJam)

Selon le journal belge l’Echo, deux offres auraient été déposées pour le rachat de la BIL, en plus de celle de Precision Capital. Elles n’auraient jamais été considérées. Le DP réagit, par la voix de Claude Meisch, président du groupe parlementaire.

La vente de la BIL s’est-elle déroulée dans les règles ? Quelques semaines après le jugement de la Commission européenne qui a accordé son blanc-seing à l’opération et validé le prix de la transaction, un article de l’Echo pose de nouveau la question.

Selon les informations du quotidien économique belge, deux offres sérieuses auraient été déposées, en plus de celle de Precision Capital, holding luxembourgeoise détenue par l’État du Qatar, mais elles n’auraient jamais été considérées.

La première de ces offres émanait d’un consortium d’investisseurs, conduit par David Rowland et son fonds Blackfish Capital, déjà propriétaire au Luxembourg de la Banque Havilland, anciennement Kaupthing Bank Luxembourg.

Une banque d'affaires

La deuxième provenait d’une « banque d’affaires de la place luxembourgeoise, qui a déjà eu affaire avec Dexia », sans plus de détails.

Or, les deux prétendants n’auraient même pas reçu de réponse à leur offre, en plus de ne pas avoir eu accès aux comptes. Le 10 octobre 2011, le ministre des Finances Luc Frieden indiquait que des négociations exclusives avaient été engagées avec Precision Capital. L’opération sera conclue moyennant le prix, très contesté par les associations d’actionnaires minoritaires, de 730 millions d’euros.

La BIL n'a pas fait de commentaires et nous a invités à prendre contact avec Dexia. La porte-parole de Dexia en Belgique n'a pas répondu à notre appel.

Amitié d’Albert Wildgen

Cet empressement pour le Qatar serait dû, selon cette thèse, à l’amitié d’Albert Wildgen, avocat d’affaires et Administrateur des biens du Grand-Duc, avec  la famille qatarie Al-Thani.

Le sort de la BIL et KBL, autre banque luxembourgeoise cédée à Precision Capital pour 1 milliard d’euros,  s’est sans doute joué en partie en février 2011, lors de la visite d’une délégation économique luxembourgeoise au Moyen-Orient et au Qatar.

À l’époque, KBL devait être cédée au groupe indien Hinduja, pour 1,35 milliard d’euros. Le 15 mars suivant, la CSSF (Commission de Surveillance du Secteur Financier) invalidera l’opération sans justifier sa décision.

35 % de Cargolux

Quelques semaines après cette visite au Qatar, un autre dossier sera dénoué : celui de la vente d’une participation de 35 % dans Cargolux, à Qatar Airways. Après l’ouverture de négociations exclusives, la transaction a été finalisée le 9 juin 2011.

Quelques semaines plus tôt, une autre candidature avait été évoquée, celle de la compagnie chinoise Yangtse River Express, filiale du groupe HNA. Cargolux avait démenti l’information, mais ce nom était réapparu plusieurs fois dans la presse. 

Albert Wildgen est aujourd'hui président du conseil d'administration de Cargolux.

Suite à ces révélations, Claude Meisch, président du groupe parlementaire DP a interpellé ce lundi Laurent Mosar, président de la Chambre des députés. Il lui demande d'inviter Luc Frieden à une prochaine réunion de la Commission des Finances et du Budget.

«Ces derniers jours des échos de plus en plus nombreux se font entendre concernant le rachat de la Banque Internationale à Luxembourg (BIL) par des investisseurs qataris et l’État luxembourgeois. Après que DEXIA a relevé dans un communiqué de presse qu’un accord avec les repreneurs de la BIL spécifiait qu’elle s’était engagée à céder l’entité BIL avec un ratio de fonds propres durs de 9% et qu’actuellement ce ratio ne serait pas atteint, des informations concernant les négociations autour de la cession de la BIL circulent dans la presse nationale et internationale », note le député à mots couverts.