Le «building information modeling» (BIM) permet de concevoir les constructions non plus sur la base de plans en 2D, mais modélisés en 3D. (Illustration: LaCozza)

Le «building information modeling» (BIM) permet de concevoir les constructions non plus sur la base de plans en 2D, mais modélisés en 3D. (Illustration: LaCozza)

Le monde de la construction vit un paradoxe. Alors que le marché reprend des couleurs après des années de crise et de ralentissement, il est confronté à une baisse de sa productivité. Une tendance qui s’explique principalement par le contexte réglementaire qui fixe un cadre toujours plus contraignant et des normes complexes à respecter. Les professionnels du secteur doivent par ailleurs faire face à la complexité croissante des chantiers et adopter des matériaux et des procédés de construction innovants pour répondre aux enjeux de la transformation énergétique. Une véritable révolution qui passe notamment par l’intégration des technologies digitales.

Un outil de conception et de coordination des ressources

Le secteur du BTP est entré de plain-pied dans l’ère du BIM. Acronyme de «building information modeling», il s’agit désormais de concevoir les constructions non plus sur la base de plans en 2D, mais modélisés en 3D. Les avantages à disposer de maquettes numériques dépassent le cadre de la construction.

Ces maquettes sont en effet utilisées tout au long du cycle de vie du bâtiment pour en repenser l’usage, l’agencement et la maintenance! Au-delà de la maquette numérique, le BIM intègre de puissants outils collaboratifs – gestion de projets et gestion documentaire notamment –, apportant aux projets une vision à 360°.

La dimension de coordination est essentielle dans un secteur qui doit composer avec la multitude de corps de métiers qui coexistent sur les chantiers. Entre le maître d’ouvrage, le maître d’œuvre, l’entreprise générale, les sous-traitants, ce sont entre 10 et 50 entreprises qui collaborent et doivent coordonner leurs actions.

Malgré ces innombrables intervenants, l’enjeu consiste à partager l’information afin que le chantier reste fluide. Cette notion peut être résumée en deux mots: la continuité numérique. Sur le papier, le concept est simple. Pour coordonner les opérations et les interventions de l’ensemble des acteurs de la chaîne de valeur, des solutions logicielles transverses agrègent tous les éléments indispensables, depuis les plans d’origine, en passant par les plannings, les fiches techniques des produits, les contacts, etc.

La force de ces solutions, à l’instar de celle imaginée par BulldozAIR, consiste à assurer la centralisation de l’information et à garantir la traçabilité des actions entreprises par les différents opérateurs. Chaque document consulté ou modifié, chaque tâche, tout est suivi, historisé, si bien que chacun est mis face à ses responsabilités.

Le BIM au cœur de la transformation numérique de la construction

Apparu en 2015, le BIM se répand progressivement dans le monde de la construction, entraînant dans son sillage une kyrielle d’innovations portées par les technologies numériques. C’est le cas par exemple de l’impression 3D béton utilisée pour «monter» des murs et produire sur le site même du chantier des modules prêts à être assemblés. Ce procédé présente plusieurs avantages. Plus rapide que les techniques traditionnelles de construction, l’impression 3D béton devrait permettre d’écourter la durée des chantiers.

Pour les entreprises du BTP, c’est aussi la promesse de réduire la pénibilité des métiers de la construction et les risques au travail. Les projets faisant appel à l’impression 3D béton se multiplient un peu partout dans le monde, qu’il s’agisse de bâtir des maisons individuelles ou plus spectaculaires, mais aussi des ouvrages d’art comme ce pont dédié aux cyclistes conçu en Hollande par le groupe Royal BAM en collaboration avec l’Université de technologie d’Eindhoven.