Flavio Becca posant devant la maquette du grand projet immobilier à Gasperich. (photo: Jessica Theis / archives)

Flavio Becca posant devant la maquette du grand projet immobilier à Gasperich. (photo: Jessica Theis / archives)

Les grandes manœuvres ont commencé sur le ban de Gasperich pour la mise en chantier de la première phase (îlot C) d’un ensemble de logements (il s’agira en tout, et à terme, de 70.000 m2 de surfaces résidentielles, dont une petite partie destinée au logement «social»). Le développeur immobilier Flavio Becca, qui s’était associé avec le promoteur Éric Lux dans le fonds d’investissement spécialisé (FIS) en immobilier Olos Fund pour mettre en commun leur patrimoine foncier, a procédé la semaine dernière à une opération financière qui doit lui permettre de trouver les capitaux pour lancer la construction d’immeubles résidentiels sur le ban de Gasperich. Il s’agit aussi pour le fonds d’investissement d’alléger son endettement (presque 500 millions d’euros fin 2012). 

«L’îlot C du projet Cloche d’Or destiné à l’immobilier résidentiel a été sorti du fonds d’investissement Olos pour en permettre sa promotion, ensemble avec le partenaire historique Extensa», a fait savoir à paperJam.lu Carlo Rock, le porte-parole de Flavio Becca. Extensa est une filiale du groupe belge Ackermans & Van Haaren spécialisée dans les projets résidentiels en Belgique, au Grand-Duché et en Turquie. Le rapport annuel 2013 de Ackermans & Van Haaren mentionnait déjà l’association à 50/50 avec Flavio Becca sur le projet «Cloche d’Or». La commercialisation de la première phase des habitations par la société commune Grossfeld B est prévue pour cette année, alors que le masterplan remonte déjà à 2004.

58,1 millions de dettes au passif

Flavio Becca a ainsi «sorti» du FIS une partie de ses terrains qui étaient logés dans le compartiment 4 (dit «privatif», le fonds en compte six au total disposant chacun d’un panier d’actifs bien distincts, certains étant communs aux familles Lux et Becca, d’autres appartenant à l’une ou l’autre) pour les loger dans une SÀRL, Cloche d’Or Promotion, dont il est d’ailleurs le gérant.

Selon le rapport qui a été publié le 24 juin dernier au Registre de commerce et des sociétés, ce patrimoine comprend à l’actif une parcelle principale de 445 ares (ainsi qu’une portion de parcelle de 6,76 ares) et au passif des dettes à court et long termes d’un montant de 58,10 millions d’euros.

Aucune information n’a transparu dans le rapport de scission sur la suite des opérations. Cette manœuvre autour d’Olos devrait en tout cas permettre de réduire l’endettement colossal à court terme (un an ou moins) du fonds, qui au total atteignait 238 millions d’euros fin 2012. Ce à quoi il fallait ajouter la dette de 246,6 millions d’euros avec une échéance supérieure à un an.

Le réviseur d’entreprise PwC avait indiqué, dans le rapport annuel au 31 décembre 2012, qu’il existait des incertitudes sur le financement de certaines dettes du FIS envers les banques et remboursables endéans les 12 mois, ainsi que son impact sur la continuité de l’exploitation. Le bilan 2012 renseignait sur une valeur nette d’inventaire négative (-202,64 euros par part) de ce compartiment privatif lié à Flavio Becca.

Investissements évalués à 510,2 millions

Les comptes annuels mentionnaient par ailleurs, mais sans aucun détail, une valeur des investissements évalués à leur juste valeur de 510,2 millions d’euros, dont 43,7% étaient constitués par de l’immobilier résidentiel. Une note sur les états financiers du FIS indiquait que la stratégie à long terme consistait «à conserver ses actifs jusqu’à leur stade final de développement», c’est-à-dire une fois les permis de construire délivrés et les constructions érigées. Or, ce n’est pas exactement un scénario conforme à l’opération de délestage de l’ilôt C de la Cloche d’Or.

Le rapport annuel 2013 d’Olos Fund n’est pas encore publié. Il lui reste jusqu’à la fin de ce mois pour le faire, sans quoi la Commission de surveillance du secteur financier, qui régule les FIS, pourrait être amenée à intervenir et à sévir. Dans un entretien avec paperJam.lu à l’automne dernier, Flavio Becca avait affirmé que les banques lui avaient prorogé tous ses crédits.