Pour Jean Asselborn, il convient de distinguer migrants économiques et réfugiés politiques. (Photo:  eu2015lu.eu / Charles Caratini)

Pour Jean Asselborn, il convient de distinguer migrants économiques et réfugiés politiques. (Photo: eu2015lu.eu / Charles Caratini)

Le ministre en charge de la diplomatie luxembourgeoise, Jean Asselborn, s’est exprimé ce lundi sur la problématique des réfugiés, sous l’œil de la présidence luxembourgeoise du Conseil de l’Union européenne.

Après en avoir débattu avec les députés de la commission des Affaires étrangères, il a évoqué l’actuelle «pression migratoire» dont il sera question lors d’un conseil extraordinaire Justice et Affaires intérieures, le 14 septembre à Bruxelles.

Des camps plutôt que des barricades

Les chiffres concernant la situation des migrants dans ou aux portes de l’Union européenne justifient désormais une réponse commune de la part de tous les États membres «qui doivent faire preuve de solidarité», a expliqué Jean Asselborn, précisant qu’il préférait voir «des camps de réfugiés installés en Europe plutôt que des barricades à ses frontières», en référence à la situation bulgare, symbole d’une fracture politique migratoire entre les pays de l’Europe de l’Ouest et ceux de l’Est.

Pour avancer sur la question des migrants, Jean Asselborn préconise dès lors notamment d’assister techniquement les pays sujets à des afflux massifs – dont la Grèce où 158.000 demandeurs d’asile sont arrivés depuis le début de l’année – pour que les réfugiés puissent y être enregistrés.

Réviser les procédures d’asile

Il a également mis en avant la nécessité d’agir de concert avec les pays d’origine des migrants pour trouver des solutions à la source de la crise migratoire et contrer les activités des trafiquants, mais aussi d’élaborer une liste européenne de pays dits «sûrs» et de réviser les procédures d’asile afin de se doter d’un possible mécanisme européen «contraignant».

Toujours selon le ministre des Affaires étrangères, il conviendrait d’aider financièrement les pays les plus sollicités – la Turquie en tête, du fait de sa proximité avec la Syrie –, les pays spécifiques ainsi que les pays africains pour qu’ils acceptent la réadmission de leurs nationaux déboutés, hors cadre du statut de réfugié selon la convention de Genève.

Des arrivées et des départs

Enfin, concernant la situation luxembourgeoise, Jean Asselborn a indiqué qu’entre janvier et juillet de cette année, quelque 650 personnes avaient introduit une demande de protection internationale, un chiffre en hausse de 21% par rapport à la même période de 2014 et composé à plus de 87% par des ressortissants des pays des Balkans.

Dans le même temps, en raison d’une nécessaire distinction faite entre réfugiés politiques et migrants économiques, 585 personnes – dont de nombreux Kosovars, Monténégrins, Serbes, Macédoniens et Albanais – sont retournées dan leur pays d’origine, le plus souvent volontairement.