Google va devoir se lancer dans une bataille de longue haleine face aux autorités européennes de la Concurrence. (Photo: Licence C.C.)

Google va devoir se lancer dans une bataille de longue haleine face aux autorités européennes de la Concurrence. (Photo: Licence C.C.)

La Commission européenne vient de frapper violemment Google au niveau du portefeuille. Le groupe de Mountain View (Californie) se voit infliger une amende de 2,42 milliards d’euros pour abus de position dominante. Il s’agit de la plus forte amende jamais infligée par Bruxelles dans un dossier de ce genre.

Comme nous l’indiquions lundi, Google est visé depuis 2010 par les autorités européennes de la concurrence. Il est accusé de renvoyer les internautes vers son propre comparateur de prix, Google Shopping, lors de recherches effectuées via son moteur de recherches.

Amende de 14% de son bénéfice net en 2016

Alertée par des concurrents, Microsoft et TripAdvisor, la Commission a visiblement peu apprécié les pratiques du géant de l’internet. L’amende dont il est sanctionné pour ces pratiques est largement supérieure à l’ancien record, détenu par Intel. Le producteur de microprocesseurs avait écopé en 2009 d’un montant de 1,06 milliard, confirmé en 2014 par la justice européenne.

«Ce que Google a fait est illégal au regard des règles de concurrence de l’UE. Elle a empêché les autres sociétés de livrer concurrence sur la base de leurs mérites et d'innover. Et surtout, elle a empêché les consommateurs européens de bénéficier d'un réel choix de services et de tirer pleinement profit de l'innovation», explique la Commissaire européenne à la Concurrence Margrethe Vestager.

En principe, les amendes infligées par la Commission pour des dossiers d’abus de position dominante peuvent atteindre 10% du chiffre d’affaires. Or, en 2016, Google a affiché un chiffre d’affaires de 90,3 milliards de dollars (80,2 milliards d’euros) et un bénéfice net de 19,5 milliards de dollars (17,3 milliards d’euros). Soit 14% de son bénéfice net en 2016.

Dans ce cas présent, l'amende a été calculée sur la base de la valeur des recettes que Google réalise grâce à son service de comparaison de prix dans 13 pays européens où Google Shopping est déployé, a expliqué la Commission dans un communiqué.