Au travers de son service Prime Air, Amazon développe de plus en plus son rôle sur le marché du transport logistique aérien. (Photo: Amazon)

Au travers de son service Prime Air, Amazon développe de plus en plus son rôle sur le marché du transport logistique aérien. (Photo: Amazon)

Amazon, tout comme le géant chinois de l’e-commerce Alibaba, manœuvre peu à peu non seulement pour consolider sa place de leader, mais pour conquérir de nouvelles parts de marché. Pour y parvenir, la société américaine mise sur la maîtrise globale de sa chaîne logistique, de la commande du client à sa livraison finale. Lundi, la compagnie de Jeff Bezos semble avoir fait un pas de plus dans cette direction en prenant le contrôle de Pemco World Air Services.

Repérée dans la presse spécialisée, l’information est d’importance, puisqu’elle n’est que le dernier exemple en date des acquisitions récentes du géant américain. En mars dernier, Amazon Fulfillment Services (filiale d’Amazon.com Inc), avait signé un accord avec Air Transport Services Group (ATSG), l’autorisant non seulement à détenir jusqu’à 19,9% des parts de la société de transport aérien, mais aussi l’utilisation de 20 Boeing 767. Ce partenariat, signé pour une durée de sept ans, est destiné à desservir des destinations exclusivement américaines au montant non dévoilé.

Il reste encore à déterminer si cela posera des problèmes à Cargolux ou non.

François Bausch, ministre du Développement durable et des Infrastructures

Un accord similaire avait été signé en mai dernier avec Atlas Air Holdings, également pour l’utilisation de 20 Boeing 767 et une entrée dans le capital à hauteur de 20%. Dans les deux cas, la mise en place complète de ces partenariats doit intervenir dans le courant 2018. L’acquisition de Pemco, officialisée lundi, s’intègre parfaitement dans cette stratégie puisque la société, membre d’ATSG et basée à Tampa, en Floride, est spécialisée dans la maintenance de Boeing 767.

L’arrivée, encore discrète, d’un nouvel acteur sur un marché du transport logistique en situation délicate pourrait redistribuer certaines cartes. Au Luxembourg, les manœuvres d’Amazon sont scrutées d’un œil attentif, sans pour autant que les spécialistes du secteur aérien ne soient encore capables de déterminer les conséquences de ces changements sur le marché. Selon François Bausch (Déi Gréng), ministre du Développement durable et des Infrastructures, interrogé par Paperjam.lu, «il reste encore à ce stade à déterminer si cela posera des problèmes à Cargolux ou non».

Car la compagnie aérienne luxembourgeoise, bien qu’ayant presque retrouvé le volume de marchandises transportées d’avant la crise, peine toujours en termes de revenus. D’où l’annonce par Richard Forson, CEO de Cargolux, fin novembre dernier, de la mise en place prochaine d’une «nouvelle stratégie». Bien que non encore établie, cette dernière a d’ores et déjà fait réagir les syndicats qui ont fait part de leur volonté de clarification autour de cette annonce.