Le prix payé à l’hectare par Google varie fortement selon les parcelles acquises et se situerait en dessous de la moyenne du prix de l’are pour des terres agricoles, qui avoisinait les 26.050 euros l’are en 2016. (Photo: Google Earth)

Le prix payé à l’hectare par Google varie fortement selon les parcelles acquises et se situerait en dessous de la moyenne du prix de l’are pour des terres agricoles, qui avoisinait les 26.050 euros l’are en 2016. (Photo: Google Earth)

«Les millions de Google» titrait le Jeudi. L’hebdomadaire rapportait ce jeudi que c’est la société LB Technology, créée par Google le 11 décembre, qui a acquis les 33,7 hectares de terrain à Bissen. Acquisition faite en 16 actes, comme l’expliquaient les ministères Bettel-Schneider-Gramegna dans leur réponse du 15 janvier à une question parlementaire du CSV.

L’acquisition des différentes parcelles pour y établir un centre de données serait «un peu plus compliqué» expliquent nos confrères. D’une part parce que LB Technology est une «filiale de filiale», en l’occurrence Raiden Unlimited, filiale de Google basée en Irlande, et d’autre part, parce que l’État aurait anticipé en achetant lui-même «au moins une dizaine d’hectares» de terres labourables dans la fameuse zone visée.

«Dans l’intérêt de l’extension de la zone économique», lit-on dans les actes enregistrés que le Jeudi s’est procuré.

8.000 euros l’are

Le prix payé à l’hectare par Google varie fortement selon les parcelles acquises, et se situerait en dessous de la moyenne du prix de l’are pour des terres agricoles, qui avoisinait les 26.050 euros l’are en 2016, lit-on dans l’article du Jeudi.

D’un côté, l’État aurait payé 16.200 euros l’are pour les terrains qu’il a acquis à Bissen, tandis que Google n’aurait payé que 8.000 euros l’are pour une parcelle, mais 18.000 euros l’are pour une autre.

D’après les estimations du Jeudi, Google aurait ainsi déboursé entre 40 et 50 millions d’euros au total pour l’acquisition des 33,7 hectares à Bissen.

Ne pas attiser les prix

L’écart entre les prix s’explique sans doute par le rôle de l’Office national du remembrement. En effet, dans l’entretien de Paperjam avec le ministre de l’Économie, Étienne Schneider (LSAP), paru ce mercredi, ce dernier expliquait que lors d’acquisition de terrains agricoles, «les agriculteurs, plutôt que de vendre leurs terrains, préfèreraient les échanger».

Le ministre soulignait que l’État n’avait «pas du tout négocié le prix. C’est eux [Google] qui l’ont fait». Interrogé si l’État avait proposé des terrains en échange, il répondait: «Au final, je ne sais pas qui a pris du terrain ou qui a pris autre chose. Ce qui est vrai, c’est que cette proposition était là.»

Et d’ajouter qu’il lui «tenait à cœur de ne pas augmenter les prix, par rapport à ce qu’on a l’habitude de payer lorsque nous voulons acquérir des terrains, pour développer des zones d’activité».