Si le DP et déi Gréng ont officialisé leur accord les jours précédents, le LSAP n’a pas caché, et ce jusqu’au cœur du débat, ses réticences face à une telle obligation. (Photo: Chambre des députés/Flickr)

Si le DP et déi Gréng ont officialisé leur accord les jours précédents, le LSAP n’a pas caché, et ce jusqu’au cœur du débat, ses réticences face à une telle obligation. (Photo: Chambre des députés/Flickr)

Malgré les réticences du LSAP, les députés de la majorité ont adopté, mercredi, à la Chambre, une motion ouvrant la voie à la vaccination obligatoire des plus de 50 ans et à celle du personnel des secteurs de la santé et des soins. Mais le moment de son application concrète reste indéfini.

Après un long débat à la Chambre mercredi après-midi qui s’est terminé dans la soirée, les députés de la majorité se sont entendus pour ouvrir la voie à la vaccination obligatoire des plus de 50 ans et à celle du personnel des secteurs de la santé et des soins, conformément qui avaient présenté leurs conclusions le 14 janvier. Les parlementaires ont pour cela adopté une motion invitant le gouvernement à déposer les modifications législatives nécessaires en vue de l’introduction d’une telle obligation.

D’entrée, le Premier ministre (DP) avait indiqué qu’il ne pourrait en aller autrement: «Nous avons besoin d’une vaccination obligatoire. Cette question est tranchée. Non pas par des politiciens, mais des experts indépendants.»

Un consensus au sein de la majorité . Si le DP et déi Gréng ont officialisé leur accord les jours précédents, le LSAP n’a pas caché, et ce jusqu’au cœur du débat, ses réticences face à une telle obligation. Le parti a temporisé ces derniers jours, cultivant le flou, jusqu’à ce que le chef de fraction, , annonce mercredi, quelques heures avant le débat, être en faveur d’une obligation vaccinale, mais seulement «si la situation l’exige» – ce qui n’est selon lui pas le cas, celle-ci n’étant pas «nécessaire et proportionnée» à l’heure actuelle. D’autant «que les avis des experts divergent». De plus, le LSAP veut limiter la sanction administrative à 250 euros.

«Dans les meilleurs délais»

La ministre de la Santé, (LSAP), a de son côté répété lors de son intervention qu’une telle option reste de dernier recours. Et s’est efforcée d’amoindrir la notion d’obligation, expliquant qu’il s’agissait d’un «moyen de pression supplémentaire», d’une «incitation forte», ou encore qu’elle espérait que ce devoir se transforme en «un geste volontaire de solidarité».

Malgré ces nombreux pas de côté, le groupe LSAP a, in fine, rejoint les autres députés de la majorité pour adopter la motion. Mais en précisant bien qu’il ne s’agit que de préparer dès maintenant les textes législatifs, afin d’être prêt à les introduire lorsque nécessaire.

La motion adoptée par la majorité précise que le gouvernement devra déposer, «dans les meilleurs délais», sans dépasser trois mois, les mécanismes législatifs permettant la mise en place de la vaccination obligatoire. Celle-ci sera inscrite dans un texte de loi à part, distinct de la loi Covid, afin que l’adaptation d’une telle loi selon les exigences de la situation soit plus aisée. Elle devrait rester en vigueur jusqu’en juin 2024, a indiqué le député (DP), qui a déposé la motion et insisté: «Il ne s’agit pas de stigmatisation d'une partie de la population, mais de solidarité.»

Le CSV aurait voulu aller plus loin

Le CSV aurait, pour sa part, aimé aller plus loin, avec une vaccination généralisée pour résidents et frontaliers. Pourquoi pas via plusieurs étapes et le choix du vaccin laissé au patient. Cela tout en poursuivant activement les campagnes de sensibilisation.

L’ADR a, de son côté, été vent debout contre la motion portée par le DP et soutenue par les deux autres partis de la majorité. «Nous n’avons pas besoin d’expérimentation juridique», a dit , qui a dénoncé aussi une moralisation des débats» et une «marginalisation des non-vaccinés».

Déi Lénk a déploré, de son côté, une mesure non nécessaire et instaurée alors qu’existe déjà une obligation.

Le Piratepartei, enfin, a estimé aussi que la mauvaise voie était choisie, le libre choix devant rester aux personnes. Ses représentants ont d’ores et déjà dit tout le mal qu’ils pensaient d’une possible amende forfaitaire en cas de non-respect de la future vaccination obligatoire, qui serait discriminatoire envers les moins nantis.