Une manifestation contre les restrictions sanitaires prises par le gouvernement a réuni environ 2.000 personnes à Luxembourg-ville, samedi après-midi. Une manifestation marquée par plusieurs incidents, notamment sur un marché de Noël et devant le domicile du Premier ministre.

Environ 2.000 personnes, selon la police, se sont réunies, samedi après-midi, à Luxembourg-ville, pour dénoncer les mesures prises par le gouvernement dans le cadre de la gestion de la crise sanitaire. Comme cela était à craindre, puisque les tensions ne cessent de monter au sein de la société. Plusieurs incidents ont été à déplorer.

C’est via les réseaux sociaux que des appels au rassemblement avaient été lancés, souvent sous couvert de l’anonymat. Ce sont finalement deux manifestations qui ont eu lieu, les participants finissant par se réunir à la Kinnekswiss vers 14h.

Pancartes, slogans, déguisements… Tout cela se déroulait de manière bon enfant, même si la contestation était réelle, et la tension palpable.

C’est en milieu d’après-midi que la situation va dégénérer. Alors qu’il y a beaucoup de monde en ville, des altercations ont lieu au niveau du marché de Noël de la place de la Constitution, notamment envers la police. Les autorités locales vont alors décider de fermer, par sécurité, les différents marchés de manière temporaire.

Des manifestants vont ensuite se diriger vers la Chambre des députés, où de nouveaux incidents auront lieu. 

Puis, c’est la maison du Premier ministre, à Bonnevoie, qui est assiégée, comme le montrent les photos de notre collègue Claude Biver de Radio 100,7. Des œufs sont lancés sur la façade et une voiture au moins a été dégradée.

Les manifestants ont alors pris la direction du Glacis, où de très nombreux policiers les attendaient. Quelques problèmes de circulation ont encore eu lieu à cet endroit, mais la situation était alors redevenue beaucoup plus calme.

Ces différents incidents ont suscité des condamnations rapides, notamment sur les réseaux sociaux.

Déi Lénk a aussi dénoncé les faits par voie de communiqué de presse.

Le CSV, par l’entremise de et , a écrit au président de la Chambre  (DP) pour que le ministre Henri Kox (déi Gréng) fasse une déclaration gouvernementale ce mardi 7 décembre à la Chambre.

Le Premier ministre a réagi, dimanche matin, sur Twitter.

Via un communiqué de presse, les «organisateurs» des marches blanches silencieuses des semaines précédentes – eux aussi, le plus souvent, anonymes – ont pris leurs distances avec les contestataires en action samedi. «Les groupes constituant la marche blanche silencieuse ont toujours appelé à la résistance pacifique et silencieuse ainsi qu’à la solidarité. C’est pour cette raison que nous ne condamnons pas a priori les initiatives ‘complémentaires’ et que nous appelons les marcheurs qui participent à ces rassemblements à se conformer aux termes de notre charte et de rester dans la bienveillance. Nous n’avons toléré aucune action violente lors des précédentes marches, et nous tenons à rassurer tout le peuple, pris aujourd’hui en otage, que nous avons pris et saurons prendre les mesures nécessaires afin d’éviter tout débordement lors de nos prochaines marches blanches silencieuses. Ce n’est qu’en restant pacifiques, solidaires et nombreux que nous pourrons vaincre la tyrannie et le néo-maccarthysme sanitaire qui s’installent sournoisement au Luxembourg», ont-ils écrit.

La police et le ministre de la Sécurité intérieure, , ont tenu une conférence de presse ce dimanche matin pour faire un point sur la situation. Il a été confirmé que le dispositif policier avait été adapté en fonction «des informations en possession de la police».

Une analyse est en cours afin de déterminer ce qui a été probant au niveau opérationnel et ce qui pourrait être amélioré.

Il semble évident que la police sera d’une extrême vigilance lors des prochaines manifestations.