Les inégalités de patrimoine s’expliquent par les comportements d’investissement encore différents selon le sexe. (Photo: Shutterstock)

Les inégalités de patrimoine s’expliquent par les comportements d’investissement encore différents selon le sexe. (Photo: Shutterstock)

Les femmes auraient tendance à choisir des placements plus sûrs et à plus faible rendement que les hommes au Luxembourg, selon une enquête de la banque ING. Un rapport à l’argent qui se construit de manière inégale dès le plus jeune âge.

Qu’est-ce qui influence nos attitudes d’épargne et d’investissement? Une question à laquelle la banque ING a souhaité répondre dans une étude européenne. 12.772 personnes ont participé, dont 516 au Luxembourg. Et au niveau national, le sexe semble déterminant.

Lorsque l’on demande aux sondés ce qu’ils recommanderaient comme meilleur investissement sur le long terme (dix ans), les femmes citent moins d’options que les hommes (1,7 contre 2 en moyenne). Immobilier et fonds de pension individuels sont populaires dans les deux groupes. En revanche, 29% des hommes citent des actifs à rendements plus élevés comme les fonds, contre seulement 10% des femmes. Ces dernières seraient davantage attirées par des investissements plus sûrs et à faible potentiel comme les comptes d’épargne.

ING souligne plusieurs causes. La confiance en soi: 30% des hommes évaluent leurs connaissances financières à 8 ou plus sur une échelle de 0 à 10, contre seulement 14% des femmes. Et la capacité d’investissement, puisqu’au vu des statuts professionnels déclarés dans l’enquête, une femme serait 19 fois plus susceptible qu’un homme de travailler à temps partiel, et donc de gagner un salaire moins élevé.

Des différences de rapport à l’argent qui se construisent dès le plus jeune âge. 48% des hommes ont déclaré avoir reçu de l’argent de poche régulièrement contre 40% des femmes. 20% des femmes n’en auraient jamais reçu, alors que seulement 11% des hommes sont dans le même cas. Même au niveau des petits boulots: 23% des hommes et 16% des femmes ont déclaré avoir déjà reçu de l’argent de poche dans le cadre d’un travail. Et au sein de la maison, 19% des hommes contre 12% des femmes.

ING recommande d’«investir dans l’éducation financière» pour offrir «les mêmes chances de se familiariser avec le travail rémunéré et l’argent».

La crise n’a pas d’impact sur la façon d’épargner

La banque ne relève pas d’autres critères déterminant la façon d’investir comme l’âge, l’éducation ou le statut professionnel, qui ne joueraient que sur les montants. Les Luxembourgeois ne se distinguent pas non plus des autres nationalités. Ils sont juste un peu plus susceptibles de favoriser les investissements dans l’immobilier (72%) que les sondés d’autres pays (66%).

La crise n’a pas eu trop d’impact sur la façon d’épargner au Grand-Duché. Seulement 12% des ménages affirment avoir moins épargné à cause de la crise, contre près de 25% en Europe. Alors que 32% des sondés luxembourgeois déclarent avoir mis davantage de côté qu’avant la pandémie. 73% l’expliquent par le fait de ne pas avoir eu l’opportunité de dépenser.