La prochaine génération de cloud devra répondre à de nouveaux enjeux, comme la connectivité des smart cities, des infrastructures de transport connectées ou industrielles. Un enjeu que saisit le Luxembourg, comme il avait saisi celui des supercalculateurs. (Photo: Shutterstock)

La prochaine génération de cloud devra répondre à de nouveaux enjeux, comme la connectivité des smart cities, des infrastructures de transport connectées ou industrielles. Un enjeu que saisit le Luxembourg, comme il avait saisi celui des supercalculateurs. (Photo: Shutterstock)

L’asbl européenne Gaia-X a désigné les 26 personnalités qui composeront son conseil d’administration. Le Luxembourg n’y est pas représenté et publie au même moment un appel à participer à un autre projet européen lié au cloud au service surtout de l’industrie.

À quoi bon créer une initiative européenne, Gaia-X, qui entend redonner sa souveraineté technologique à l’Europe, si c’est pour intégrer des représentants de ces fournisseurs de cloud dont on «espère» s’affranchir, qu’ils soient américains ou asiatiques? La question, qui a suscité nombre de réactions épidermiques avant que l’initiative dise s’attacher au respect de valeurs fondamentales européennes, a été tranchée d’une autre manière, ce lundi, avec la formation du premier conseil d’administration de Gaia-X, sorte de garde-fou à la présence de ces géants dans les 300 sociétés associées au projet.

Sur les 64 candidats, 24 personnalités issues de sept pays européens, mais pas de Luxembourgeois, figurent dans la liste. Tous devaient être issus d’une société ou d’une organisation européenne: Maximilian Ahrens (Deutsche Telekom); Carlo d’Asaro Biondo (TIM); Dario Avallone (Engineering Ingegneria Informatica); Fabian Biegel (SAP); Michael Bolle (indépendant); Cecilia Bonefeld-Dahl (DigitalEurope); Susanne Dehmel (Bitkom); Kai Demtröder (BMW); Frederic Etheve (OVHcloud); Aude Gauthier-Moreau (BNP Paribas); Aniello Gentile (Enel); Martine Gouriet (Électricité de France); Vincent Guesdon (Orange); Thomas Hahn (Siemens); Catherine Jestin (Airbus); Michael Jochem (Robert Bosch); Philippe Mareine (Atos); Antonietta Mastroianni (Proximus); Francisco Mingorance (CISPE); Boris Otto (Fraunhofer-Gesellschaft zur Förderung der angewandten Forschung); Daniel Sáez Domingo (Instituto Tecnológico de Informática); Harald A. Summa (DE-CIX); Hubert Tardieu (indépendant); Jeroen Tas (Royal Philips); Erja Turunen (VTT Technical Research Centre of Finland); Henk-Jan Vink (The Netherlands Organization for Applied Scientific Research).

Pas de panique, c’est normal: le Luxembourg ne «pèse» que 1% dans cette asbl européenne. Les Luxembourgeois ne manquent pas de connexions avec les uns et les autres dans .

Au Luxembourg, en mars, le ministre de l’Économie, (LSAP), avait confié à et à Luxinnovation le soin d’animer le hub luxembourgeois de cette initiative née en Allemagne de la peur des constructeurs automobiles de voir leurs données pillées et entre les mains de leurs concurrents américains ou asiatiques. Hasard du calendrier, le hub a annoncé ce mercredi qu’il avait réuni son équipe de coordination.

L’équipe de coordination du hub luxembourgeois de Gaia-X, composée de Ralf Hustadt (Proximus), Peter Sodermans, Jean-Marie Spaus et Gauthier Crommelinck (ministère de l’Économie), et, assis à droite, Gilles Fuchs (Kaggle). (Photo: Gaia-X Hub Luxembourg)

L’équipe de coordination du hub luxembourgeois de Gaia-X, composée de Ralf Hustadt (Proximus), Peter Sodermans, Jean-Marie Spaus et Gauthier Crommelinck (ministère de l’Économie), et, assis à droite, Gilles Fuchs (Kaggle). (Photo: Gaia-X Hub Luxembourg)

Le même ministre a lancé, mardi matin, l’appel à projets dans le cadre d’un nouveau projet européen commun, «Next Generation Cloud Infrastructure and Services» au service de l’industrie.

Le 11 septembre, près de 200 acteurs avaient donné . Un mois plus tard, le Premier ministre,  (DP), déclarait: «Cette initiative vise à créer un écosystème innovant et compétitif et à soutenir la transformation numérique de l’économie européenne. J’encourage les entreprises à participer et à positionner stratégiquement l’écosystème luxembourgeois dans cette initiative européenne.»

, pour une décision pas attendue avant le deuxième trimestre 2022, est un nouveau pas important pour ce projet qui s’intéresse tant à l’infrastructure, aux questions de cybersécurité qu’aux services finaux ou aux questions environnementales. Les projets retenus seront soit financés à 100% dans le cadre du projet européen, soit jusqu’à 80% dans le cadre de la loi RDI, dans les deux cas sous couvert de répondre à une série de critères. Et permettront aussi de faire émerger des géants européens, ce que ne dit pas la communication officielle, en favorisant le travail commun d’entreprises qui seraient sur les mêmes thématiques avec les mêmes objectifs.

. L’appel à projets relève de la même stratégie.