Élisabeth Borne sera chargée de former un gouvernement et de mener la bataille des législatives. (Photo: EU2017EE)

Élisabeth Borne sera chargée de former un gouvernement et de mener la bataille des législatives. (Photo: EU2017EE)

Emmanuel Macron a enfin tranché. Le président réélu a désigné Élisabeth Borne au poste de Première ministre. Elle succède à Jean Castex.

31 ans après la socialiste Édith Cresson, le gouvernement français sera à nouveau dirigé par une femme. Comme les médias français le pressentaient depuis le 24 avril dernier, c’est la ministre du Travail, Élisabeth Borne (61 ans), qui va prendre la tête d’un gouvernement appelé à être formé dans les prochaines heures. Elle succède ainsi à Jean Castex qui, dans le cadre du remaniement qui se faisait désirer depuis plusieurs jours, a présenté sa démission ce lundi 16 mai.

Longtemps familière de la famille socialiste sans y avoir adhéré (elle a notamment conseillé Lionel Jospin, Jack Lang, puis Ségolène Royal), elle a choisi de rallier la majorité présidentielle en 2017 en rejoignant La République en marche (LREM), le parti d’Emmanuel Macron. L’ancienne patronne de la RATP (la régie des transports parisiens) fut aussi ministre des Transports entre 2017 et 2019 dans le gouvernement d’Édouard Philippe, puis ministre de la Transition écologique et solidaire entre 2019 et 2020, avant de prendre la tête du ministère du Travail.

Au sein de LREM, la haute fonctionnaire est l’une des représentantes de la nuance sociale-démocrate, ainsi symbolisée par son adhésion en 2020 au parti Territoires de progrès, qui réunit d’anciens socialistes. Celle qui a été investie pour les prochaines législatives dans le Calvados cochait toutes les cases du portrait-robot dressé par l’Élysée dans l’optique des élections prévues les 12 et 19 juin et qui détermineront la composition de l’Assemblée nationale: une femme, une sensibilité de gauche, avec une fibre écologique… De quoi séduire, espère-t-on dans les rangs macronistes, les potentiels électeurs de la Nupes (Nouvelle union populaire écologique et sociale), la coalition de partis formée autour de Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise), auréolé de ses 7,7 millions de voix au premier tour de la présidentielle (21,95%), qui a depuis su convaincre Europe Écologie Les Verts, le Parti socialiste et le Parti communiste de se rallier à lui, afin de conquérir Matignon.