Un peu plus d’une semaine après son arrivée au Luxembourg, et au lendemain de la présentation de ses lettres de créance au Grand-Duc Henri, la nouvelle ambassadrice britannique Fleur Thomas a livré un marathon d’interviews, digne d’une star présentant un nouveau film. Nous avons donc été pris en sandwich entre nos collègues journalistes anglophones Josh Oudendijk de RTL Today et Jazmin Campbell de Chronicle. Ce qui a eu le mérite de nous avertir que la nouvelle ambassadrice proposait de délicieux gâteaux, le chef de la résidence les ayant préparés selon sa propre recette.
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Malgré le rythme soutenu des rencontres, l’ambassadrice reste accueillante et énergique et répond aux questions avec l’aplomb de quelqu’un qui, selon ses propres mots, a l’habitude de traiter avec les médias. Elle s’est rendue au Luxembourg en utilisant l’Eurotunnel avec sa chatte, Millie, qui a déjà été présentée à ceux qui suivent l’actualité de l’ambassade et de l’ambassadrice sur les réseaux sociaux. Tout comme la collection de chaussures de Madame Thomas, après que la parution d’une photo des choix qu’elle envisageait pour sa présentation au Grand-Duc a fait sensation.
La carrière de Fleur Thomas n’est peut-être pas classiquement celle d’un diplomate britannique. Elle a étudié le «land management», mais dit avoir réalisé assez vite que ce n’était pas une carrière qu’elle souhaitait poursuivre. Elle a ensuite réalisé un MBA et une maîtrise en gestion du développement à l’Open University, où elle a également donné des conférences à temps partiel. Son MBA d’apprentissage à distance a été obtenu alors qu’elle travaillait en tant que membre d’équipage de cabine, puis comme formatrice dans divers départements de British Airways.
Vaste expérience
Elle est également membre du Westminster Abbey Institute, qui n’est accessible que pour un maximum de 20 fonctionnaires par an, lesquels occupent des postes de direction et se penchent sur les problèmes de la fonction publique. Fleur Thomas n’était au Foreign, Commonwealth and Development Office que depuis moins d’un an quand elle a été nommée ambassadrice. Auparavant, elle avait passé deux ans à la tête des exportations au ministère de la Défense. Mais elle a également eu une expérience au sein du département du Commerce international et en tant que directrice de l’engagement du département Gestion des relations de la défense.
«Mes expériences dans le domaine de la défense et du commerce ont impliqué pas mal de travail de type diplomatique, des négociations sur les exportations britanniques, par exemple. Donc, je n’ai peut-être pas une formation diplomatique classique, mais j’ai en revanche voyagé dans des ambassades du monde entier au nom du gouvernement britannique dans des emplois précédents», explique l’ambassadrice.
Elle voit de nombreuses opportunités d’activités promotionnelles alors que le prochain chapitre de la sortie du Royaume-Uni de l’UE se développe. Elle souligne plusieurs domaines dans lesquels le Luxembourg et le Royaume-Uni sont à peu près sur la même longueur d’onde, en particulier en ce qui concerne le défi du changement climatique à l’approche du sommet de la COP26 que le Royaume-Uni accueillera à Glasgow en novembre. «C’est formidable de voir le Luxembourg faire déjà autant en matière de transports publics», dit-elle. «Boris Johnson a annoncé aujourd’hui de nouvelles mesures pour le Royaume-Uni d’ici 2035, avec une réduction de 78% des émissions de carbone sur la base des niveaux des années 1990.»
L’ambassadrice se déclare alliée LGBT et qu’après le Covid, «nous devrions encourager n’importe qui à être lui-même au travail. Je pense que c’est vraiment important.» En effet, elle souligne l’importance de l’égalité sous toutes ses formes. «Vous pourriez me décrire comme une féministe», dit-elle en indiquant plusieurs livres d’auteurs féminins sur la table à côté d’elle. Fleur Thomas avait d’ailleurs, auparavant, une petite entreprise au Moyen-Orient qui enseignait l’anglais aux femmes à l’aide des technologies. «Rendre les femmes autonomes et vouloir qu’elles puissent être les égales des hommes est important pour moi.» Mais les questions d’égalité raciale sont tout aussi importantes: «Nous cherchons tous à améliorer notre compréhension des problèmes raciaux grâce à l’éducation.»
Outre les livres, le salon de la résidence de l’ambassadrice est parsemé de coussins qu’elle a elle-même conçus (un passe-temps «portable», comme elle l’appelle), de plusieurs modèles d’avions de combat et même d’un missile air Meteor. Elle a également apporté plus de 200 livres de cuisine et aime se promener à la campagne. «Je suis très enthousiaste, et cela va sembler un peu surfait, mais j’ai adoré faire la cueillette cet automne... Partir à la recherche des champignons sauvages et des baies, puis faire des confitures... J’ai cru comprendre qu’il y avait de très bons endroits pour ça ici», conclut-elle.