Alors que les étudiants de la SHU admettent que la communication avec le campus américain de l'université n'a pas été aussi bonne qu'ils l'espéraient en raison de retards dans les réponses et d'un manque d'informations avant la fermeture annoncée, l'incertitude grandit.  (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

Alors que les étudiants de la SHU admettent que la communication avec le campus américain de l'université n'a pas été aussi bonne qu'ils l'espéraient en raison de retards dans les réponses et d'un manque d'informations avant la fermeture annoncée, l'incertitude grandit.  (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

Près de 10 jours après que les étudiants inscrits à l'université du Sacré-Cœur au Luxembourg ont été informés de la fermeture de leur campus, ils restent dans l’incertitude quant à la suite de leurs études. D’après eux, la communication avec le siège aux États-Unis s'est avérée difficile.

La nouvelle de la fermeture de la SHU Luxembourg a été un choc pour les personnes inscrites au programme. Elles en ont été informées par e-mail par le siège de la SHU, basé à Fairfield dans le Connecticut, le 16 mai.

«Quand la décision est tombée, nous avons été très choqués, car aucun d'entre nous n'était conscient qu'une telle chose pouvait arriver», déclare un étudiant.

Le directeur du campus de Luxembourg, Antoine Rech, a que, pour lui aussi, la fermeture, qui s'accompagne du licenciement des six membres du personnel du campus, était inattendue.

Afin d'alléger la période de transition vers l’enseignement en ligne, l'université a annoncé que les étudiants bénéficieraient d'une réduction de 40% sur les frais de scolarité. Les étudiants ont déclaré que cette mesure n'avait pas été mentionnée dans le courriel initial annonçant la fermeture du campus et qu'elle n'était intervenue qu'après que des camarades de classe ont contacté le siège américain de l'université pour que leurs problèmes soient traités.

Bien que la réduction offerte apporte un certain réconfort, des points d'interrogation subsistent quant à la manière dont elle sera appliquée. La structure du paiement des frais de scolarité diffère d'un étudiant à l'autre en fonction du programme de chacun. Certains paient la totalité du montant à l'avance, tandis que d'autres ne paient qu'un tiers ou la moitié de la somme à l’inscription.

«Chacun d'entre nous a un barème de frais de scolarité individuel, mais aussi des montants différents à payer, car il y a trois programmes de MBA différents. Ainsi, la solution consistant à réduire les frais restants ne convient pas à tout le monde. Donc, là encore, il doit y avoir une solution plus satisfaisante, que nous espérons voir arriver dans les prochains jours», explique un autre étudiant.

La situation des ressortissants de pays tiers est plus compliquée, car ils ont besoin d'un visa d'étudiant. Pour l'obtenir, il faut avoir un statut d'étudiant à temps plein dans un établissement d'enseignement supérieur au Luxembourg. Pour ceux qui sont arrivés à la moitié de leur programme à la SHU et surtout pour ceux qui viennent de commencer, la fermeture du campus soulève la question du statut. Les étudiants confient n’avoir encore reçu aucune information concrète de la part de l'université.

Alors que les étudiants de troisième cycle de la SHU affirment que la communication avec le campus américain de l'université n'est pas aussi bonne qu'ils l'espéraient (en raison de retards dans les réponses et d'un manque d'informations avant la fermeture annoncée), le mécontentement et l'incertitude quant à la façon dont ils vont poursuivre ou terminer leur programme d’études grandissent.

Les deux seules options qui s'offrent à ceux qui se sont inscrits à la SHU Luxembourg sont de continuer en ligne ou de transférer leurs études aux États-Unis. La majorité d'entre eux s'accordent à dire que la version en ligne n'est pas le programme pour lequel ils s'étaient inscrits, alors que le Luxembourg, en tant que centre financier, offre une excellente occasion de se constituer un réseau et d'accéder à des stages.

«Les gens ne vont pas déménager dans le Connecticut, ils ont une vie ici, ils ont leur carrière, ils ont des projets. Donc personne ne devrait s'attendre à ce que quelqu'un déracine tout et déménage. Si nous devions déménager aux États-Unis, nous aurions prioritairement choisi le campus de Fairfield», se désole un troisième étudiant.

Les trois étudiants, dont les opinions sont partagées par un grand nombre de leurs condisciples, ne sont pas sûrs de la prochaine étape. Mais ils ont déclaré vouloir «résister à la tempête» pour l'instant et prendre une décision lorsqu'ils y verront plus clair.

Cet article a été rédigé par  en anglais, traduit et édité par Paperjam en français.