«La tendance des soins de santé va vers l’ambulatoire», selon Paulette Lenert. L’objectif est donc de promouvoir l’exercice de soins ambulatoires sur les sites actuellement existants. Mais aussi sur dix nouveaux sites dédiés envisagés. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

«La tendance des soins de santé va vers l’ambulatoire», selon Paulette Lenert. L’objectif est donc de promouvoir l’exercice de soins ambulatoires sur les sites actuellement existants. Mais aussi sur dix nouveaux sites dédiés envisagés. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

Paulette Lenert veut promouvoir l’exercice de soins ambulatoires dans les antennes existantes. Mais elle prévoit aussi d’augmenter leur nombre, avec dix sites supplémentaires envisagés, dont la polémique IRM de Grevenmacher. Des collaborations entre hôpitaux et groupes de médecins libéraux pourraient voir le jour.

«C’est tout notre système de santé luxembourgeois qui est en jeu.» La ministre de la Santé, (LSAP), ne considère pas le virage ambulatoire à la légère. Elle faisait mercredi un point d’étape sur ce sujet, accompagnée du nouveau ministre de la Sécurité sociale, (LSAP).

À l’heure actuelle, certaines activités sont d’ores et déjà ouvertes en dehors de l’enceinte hospitalière, pour des soins comme l’imagerie, l’hospitalisation de jour non chirurgicale, la dialyse ou encore l’oncologie. Un établissement hospitalier peut ainsi avoir ce type d’activités dans une de ses antennes. Les quatre centres hospitaliers du Luxembourg (CHDN, CHEM, HRS et CHL) ont six de ces antennes au total.

Dix nouveaux sites

Alors que «la tendance des soins de santé va vers l’ambulatoire», selon Paulette Lenert, l’objectif est, dans un premier temps, de promouvoir l’exercice de soins ambulatoires sur les sites existants. Mais aussi sur les nouveaux sites dédiés. Le gouvernement envisage l’ouverture de dix sites dédiés supplémentaires.

Une demande est d’ailleurs déjà en cours: celle du CHL pour la fameuse IRM de Potaschbierg, qui crée la . «Tous les acteurs se sont montrés disposés à négocier une régularisation et une régularisation est en vue», a insisté la ministre, malgré la . «J’ai été saisie d’une demande d’exploitation de ce site par le CHL vendredi dernier, sur base d’un accord de principe, ou d’une lettre d’intention, qui a été signée par les deux partenaires», a-t-elle encore précisé.

Deux autres de ces types de partenariats devraient par ailleurs voir le jour à moyen terme. Le CHEM et les HRS ont manifesté leur intérêt pour deux sites dédiés, respectivement à Mondorf et Junglinster.

Contrats de collaboration

Pour favoriser l’externalisation des activités hospitalières, une nouveauté a en outre été annoncée: la collaboration entre un hôpital et un groupe de médecins libéraux, à travers un contrat type de collaboration. Plusieurs groupes de médecins seraient déjà intéressés, a assuré la ministre. Mais cette «nouvelle forme sociétale» devra rester «sous le couvert des exigences que nous connaissons actuellement à l’hôpital», précise Paulette Lenert.

«Nous ne souhaitons pas voir se développer des structures où une même profession s’établit en dehors de l’hôpital, a droit aux mêmes tarifs, mais n’a pas les mêmes contraintes», assure Paulette Lenert. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

«Nous ne souhaitons pas voir se développer des structures où une même profession s’établit en dehors de l’hôpital, a droit aux mêmes tarifs, mais n’a pas les mêmes contraintes», assure Paulette Lenert. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

Car l’objectif n’est évidemment pas, en ouvrant certaines activités vers l’extérieur, de créer une concurrence intersectorielle. «Nous voulons assurer que les mêmes garanties soient données au niveau des normes, au niveau des garanties salariales, afin de garder un niveau équitable dans les conditions de travail», explique la ministre, qui précise: «Nous ne souhaitons pas voir se développer des structures où une même profession s’établit en dehors de l’hôpital, a droit aux mêmes tarifs, mais n’a pas les mêmes contraintes. L’obligation de prester des gardes, de travailler la nuit, le week-end éventuellement, ce sont des contraintes qu’il n’y a pas en clinique privée ou en cabinet privé, par exemple», assure la ministre.

Maintenir le système

De fait, si cette tendance au virage ambulatoire s’explique par la recherche d’un meilleur confort pour le patient – en cherchant à lui éviter les séjours à l’hôpital lorsque cela n’est pas nécessaire – et d’une sécurité améliorée – notamment contre les infections nosocomiales –, il ne faut pas oublier, bien sûr, les considérations économiques. «Chaque séjour stationnaire coûte, les ressources ne sont pas inépuisables, donc nous cherchons à favoriser une offre de soins répartie géographiquement que nous pouvons proposer en dehors des murs des hôpitaux», explique la ministre.

Mais l’objectif final reste de conserver les principes du modèle existant: «Nous avons un système très particulier, très coûteux, où chacun a droit aux mêmes prestations, et où chaque médecin qui s’établit au Luxembourg est automatiquement affilié à la CNS. Nous cherchons à maintenir notre système, qui assure une équité sociale, ce qui est aussi un élément-clé pour la paix sociale.» Mais tout cela a un coût. Qu’il faut contrôler. «Si on veut maintenir cette offre de bonne qualité et accessible pour tous, il faut contrôler les coûts», admet la ministre. Tout en tâchant de conserver la qualité. «Notre système est un tout et nous souhaitons le maintenir dans son intégralité», assure Paulette Lenert.