L’année 2019 s’est clôturée avec un résultat net de 87,6 millions d’euros, en baisse de 34% par rapport à 2018. (Photo: Maison Moderne / archives)

L’année 2019 s’est clôturée avec un résultat net de 87,6 millions d’euros, en baisse de 34% par rapport à 2018. (Photo: Maison Moderne / archives)

Deutsche Bank Luxembourg annonce un résultat net en baisse en 2019, du fait d’investissements et de provisions pour risques. Et l’année 2020 s’annonce particulière, alors que la banque du Kirchberg fête son cinquantenaire dans le contexte de la pandémie de coronavirus.

Le Covid-19 joue les trouble-fête. Deutsche Bank célèbre un double anniversaire cette année: les 50 ans de la filiale luxembourgeoise et les 150 ans de la maison mère.

Sans tambour ni trompette: «L’année 2020 est assez spéciale pour nous, mais les circonstances sont extraordinaires…», déclare Frank Krings, CEO de Deutsche Bank Luxembourg, lors d’une conférence de presse téléphonique, le 6 mai.

Quant à l’année 2019, elle s’est clôturée avec un résultat net de 87,6 millions d’euros, en baisse de 34% . La conséquence d’une poursuite des investissements et d’une hausse des provisions pour risques, qui s’élèvent à 48 millions d’euros.

Ces dernières sont nécessaires pour faire face à ses engagements, notamment en matière de financements octroyés aux entreprises, qui ont bondi de 21% en 2019.

De ce fait, le ratio de fonds propres a également fondu, même s’il est toujours au-delà du minimum requis de 9,2%. Son ratio Tier 1 atteint ainsi 18,8%, contre 25,1% l’année précédente.

«Les opérations de financement continueront à impacter significativement les revenus de la banque en 2020. Nous nous attendons à ce que les provisions pour risques aient un impact sur la croissance des résultats de la banque en 2020», prévient Deutsche Bank Luxembourg, dans son rapport annuel.

Soutien aux entreprises

Pour Frank Krings, ces résultats sont le reflet de la participation de la banque à l’économie réelle: «Nous avons mis à contribution notre capital pour soutenir les entreprises, et cette tendance va continuer.» Du fait de la situation économique actuelle, la banque signale d’ailleurs que les «tirages» de crédit ont augmenté de deux tiers depuis le début de l’année 2020.

Deutsche Bank Luxembourg ne fait cependant pas partie des , puisqu’elle délivre principalement des crédits à des entreprises cotées et à des investisseurs institutionnels.

La banque a également fait partie des chefs de file (avec la BCEE, la BIL, BGL BNP Paribas et Société Générale) de , lancé le 21 avril.

Par ailleurs, ses frais généraux ont également augmenté de plus de 11 millions d’euros, du fait des paiements de prix de transfert intragroupes, de l’implémentation d’exigences réglementaires et des investissements IT.

Fidèle à son programme de transformation de la banque, , Frank Krings note que le bilan s’est considérablement réduit: d’environ 80 milliards d’euros il y a cinq ans, il se stabilise désormais autour de 30 milliards d’euros.

Un niveau auquel la banque, focalisée sur trois métiers principaux (corporate bank, investment bank, private bank), devrait désormais se maintenir.

Quant aux mois à venir: «Nous restons prudents, vigilants, et en même temps optimistes», affirme Frank Krings.

Un retour au bureau en douceur

Le CEO de la banque souligne que les quelque 300 employés de la banque, située au Kirchberg, ont migré en télétravail relativement tôt. «Nous ne serons pas les premiers à revenir. C’est trop important, nous ne prendrons aucun risque», précise Frank Krings. Le télétravail fonctionne «étonnamment bien», et Deutsche Bank prévoit un «retour graduel» au bureau, avec un système de «split operations».

Chiffres-clés à la fin 2019 (évolution par rapport à la fin 2018)

- Résultat net: 87,6 millions d’euros, -34%

- Total du bilan: 30,1 milliards d’euros, -1,95%

- Frais généraux: 127,8 millions d’euros, +9,6%

- Effectifs: 302 employés, +0,7%

Deutsche Bank Luxembourg a été créée en 1970; elle est la filiale à 100% de Deutsche Bank AG, basée à Francfort.