L’ALEBA se dit prête à écouter ses membres qui se sentent lésés par le CovidCheck et, s’il y a bien préjudice, à les accompagner juridiquement. (Photo: Nader Ghavami/Maison Moderne/archives)

L’ALEBA se dit prête à écouter ses membres qui se sentent lésés par le CovidCheck et, s’il y a bien préjudice, à les accompagner juridiquement. (Photo: Nader Ghavami/Maison Moderne/archives)

Roberto Mendolia, son président, s’explique sur la récente prise de position de l’ALEBA au sujet du CovidCheck. Le syndicat souhaite faire savoir aux salariés qui se sentent lésés par le CovidCheck au travail qu’ils ont des possibilités de recours.

L’Association luxembourgeoise des employés de banque et assurance (ALEBA) a publié jeudi 20 janvier un communiqué de presse dans lequel elle prend position au sujet du Elle considère qu’il va à l’encontre de droits fondamentaux,  et promet de défendre ses membres en cas de préjudices liés à son introduction en entreprise. Mais que cache cette réaction après une semaine de mise en place? Nous avons interrogé son président,

Pourquoi une telle prise de position, plus d’un mois après l’annonce officielle du CovidCheck obligatoire et un peu moins d’une semaine après son application?

Roberto Mendolia. – «La loi a dû être analysée. Nous nous gardions de donner un avis trop rapide. Nous avons donc commandé cette analyse juridique début décembre à un cabinet, mais l’étude était tellement vaste que les six avocats ont travaillé dessus plus d’un mois. Nous avons demandé un avis de droit, neutre. Selon celui-ci, il semblerait que le CovidCheck viole plusieurs droits. Sur base de cet avis, nous étions obligés de nous positionner en tant que syndicat. Pour faire savoir à nos membres qu’en cas de préjudice, ils ont des possibilités de recours.

Des droits fondamentaux peuvent être violés pendant un état de crise, mais demander de payer des tests tous les jours ne semble pas proportionné. Surtout que le lieu de travail ne semble pas représenter de cluster. Pourquoi ne pas prendre simplement des décisions politiques comme l’obligation vaccinale: là, ce ne sont plus l’employeur et l’employé qui se retrouvent entre le marteau et l’enclume.

N’importe quel membre se sentant lésé par le CovidCheck au travail peut donc se tourner vers l’ALEBA?

«Oui, mais il faut justifier d’un préjudice. Nous demandons de conserver les frais de tests ou autres preuves pour les fournir à nos avocats qui diront ensuite s’ils estiment que vous pouvez aller devant la justice ou non. Ils analysent et évaluent les chances et, dans certains cas, peuvent rediriger vers un avocat externe.

(Le syndicat dispose de trois juristes en interne et travaille régulièrement avec le cabinet Mbonyumutwa Avocats, le même qui a délivré son avis sur le CovidCheck. Plus une dizaine d’avocats spécialisés pour des cas particuliers. Le premier accompagnement, pour décider de la possibilité d’une action ou non, est gratuit. S’ils vont au tribunal dans le cadre du CovidCheck, une participation est demandée aux nouveaux membres, qui varie selon chaque cas, ndlr)

Avez-vous reçu beaucoup de plaintes depuis la mise en place du CovidCheck en entreprise?

«J’en ai reçu une dizaine en tant que délégué, rien que dans ma propre entreprise. Je ne pouvais rien faire d’autre que de leur dire d’attendre avant cet avis juridique.

En vous positionnant ainsi au sujet du CovidCheck, vous rappelez aussi votre volonté de privilégier le télétravail?

«Nous le répétons depuis le début de la crise, nous avons toujours dit de favoriser le télétravail.»