La société de colocation Colonies entend se développer au Luxembourg en achetant d’anciens appartements qui seront rénovés et remis sur le marché en colocation. (Photo: Colonies)

La société de colocation Colonies entend se développer au Luxembourg en achetant d’anciens appartements qui seront rénovés et remis sur le marché en colocation. (Photo: Colonies)

La société française Colonies a levé auprès d’Ares un milliard d’euros pour déployer son modèle de colocation abordable en Europe, y compris au Luxembourg.

C’est auprès du groupe américain Ares Management Limited, via son fonds Alternative Credit Strategy, que la société française spécialisée dans la colocation Colonies vient de lever un fonds immobilier visant le milliard d’euros. Ce fonds est destiné à l’acquisition, la rénovation et la gestion d’environ 2.000 appartements en Europe de l’Ouest, et le plan de développement prévoit des logements au Luxembourg.

Créée en 2017, Colonies loge actuellement 11.000 locataires dans 180 résidences, principalement en France (Paris, Lille, Bordeaux, Marseille, Nantes, Fontainebleau) et un peu en Allemagne (Berlin). Elle développe son modèle de colocation à travers trois types de produits: les grands projets, qui occupent l’ensemble d’un nouveau bâtiment, avec de grands appartements de 8 à 12 chambres reliées à des salons et cuisines partagés, et des communs au rez-de-chaussée tels que des salles de cinéma, salle de sport ou espace pour le télétravail; de grandes maisons type maisons de maître qui permettent d’accueillir 6 à 12 colocataires; et enfin, des appartements qui sont réaménagés pour accueillir de la colocation. C’est sur ce dernier segment que Colonies entend se développer au Luxembourg.

Un développement aussi au Luxembourg

«Un des fondateurs de Colonies est originaire de Moselle, et Luxembourg a toujours fait partie de nos plans de développement à l’international», explique Martial Robardet, directeur Benelux de Colonies. «Nous sommes bien conscients que le marché est tendu au Luxembourg, mais grâce à notre levée de fonds, nous avons la possibilité de nous positionner sur des biens vieillissants, de les rénover et de les remettre sur le marché pour la colocation. En procédant ainsi, nous visons entre 200 et 300 chambres pour le Luxembourg, et nous espérons pouvoir commencer dès 2023.»

Quant à la situation des biens, Colonies souhaite se positionner dans les villes où se trouvent les jeunes actifs, donc principalement Luxembourg et Esch-sur-Alzette. «Nous cherchons à répondre à un besoin et visons principalement comme clientèle les jeunes actifs. C’est pour cela que nous voulons proposer des logements qui restent encore relativement abordables, mais avec un haut niveau de service. Pour Luxembourg-ville, nous pensons pouvoir proposer des colocations à environ 1.000 euros par mois, ceci incluant toutes les charges, les assurances, internet…»

Cette levée de fonds va permettre à Colonies de doubler le nombre de logements en développement et de quadrupler le nombre de ses locataires en créant plus de 2.000 nouvelles colocations pour plus de 10.000 locataires en France, Allemagne, Belgique et Luxembourg. «15% de cet argent sera réservé pour la Belgique et le Luxembourg, ce qui est relativement conséquent au regard du volume de population concernée», précise Martial Robardet.

Du recyclage immobilier

Colonies avait annoncé son ambition de développement au Luxembourg en mars 2020. Une ambition qui prend désormais une tournure beaucoup plus concrète grâce à ce nouveau flux financier. «Colonies va investir environ 50 millions d’euros au Luxembourg, pour l’acquisition des biens existants et leur remise en état. Cette démarche contribue aussi à diminuer l’empreinte carbone dans le secteur de l’immobilier.»

Le partenariat avec Ares est aussi une approche innovante. «C’est la première fois qu’un fonds d’investissement se positionne sur ce type de produit», détaille Martial Robardet. «Ici, il ne s’agit pas d’investissement sur de grands projets, mais sur une forme de recyclage immobilier. Pour Ares, cela va permettre de profiter d’un plus grand stock de biens qui sont aussi plus accessibles. C’est une nouvelle stratégie d’agrégation. Cette approche a déjà eu lieu dans le retail avec des petits commerces, mais pas pour le résidentiel. Cela permet donc aussi à Ares de se positionner sur un nouveau type de fonds pour ses investisseurs.»