Attirées par le cloud, incontournable à leurs yeux, les entreprises foncent souvent tête baissée vers cette solution. Il est pourtant impératif de réfléchir et de se poser les bonnes questions en amont sur l’objectif poursuivi, la modélisation du besoin, la gestion du cloud, mais aussi sa sortie.

Organiser sa migration vers le cloud est un processus qui nécessite une bonne réflexion et généralement un accompagnement sur la durée.

Définir son objectif

Dans un monde où tout se déroule de plus en plus vite et où les environnements sont toujours plus complexes, il est important de rendre simple et flexible ce qui ne l’est pas. «Il est important de ne pas se tromper. Le cloud n’est pas l’objectif, mais le moyen d’atteindre celui-ci, qui est de délivrer des outils et les procédures pour le fonctionnement et la compétitivité d’une entreprise ou d’une administration», précise Olivier Penin, Director Sales, Marketing & Solutions chez Telkea.

Il peut dans ce cas s’agir d’apporter les fonctionnalités requises par le métier (pour les employés, clients, partenaires ou objets), accroître l’agilité et la capacité à apporter rapidement une telle solution, faciliter la gestion opérationnelle pour les équipes IT et automatiser certaines tâches et par conséquent réduire le coût opérationnel. Le cloud apparaît bien souvent comme une réponse intéressante à ces besoins.

Structurer le besoin

«Nous voyons le cloud comme un environnement non figé composé d’une grande variété de pièces pour former au moins une partie, voire la totalité du puzzle qu’est l’IT.» En effet, il n’existe pas un cloud-type, mais de multiples formes, selon les contraintes métiers, organisationnelles ou légales: cloud plateformes (PaaS/IaaS), cloud applicatif (SaaS), cloud «services» apportant des briques utilisées par d’autres environnements, le tout délivré en cloud privé ou public sur des environnements dédiés ou «multi-tenant».

Le danger est de prendre des environnements cloud hétérogènes qui répondront bien à des besoins fonctionnels spécifiques, mais ne fourniront pas une solution cohérente dans l’ensemble. «Cette hétérogénéité des plateformes, applications et fournisseurs peut rapidement devenir ingérable pour l’utilisateur (problème d’intégration entre les différentes solutions et interfaces) et l’IT (trop nombreux environnements de gestion).»

La sécurité est également un critère-clé. Dans un contexte de mobilité et flexibilité accrues, la fonctionnalité et la facilité d’usage priment trop souvent sur le risque. Piratage, cryptage et pertes de données récentes ont mis en lumière ce risque et l’importance de la protection à mettre en œuvre.

Nous voyons le cloud comme un environnement non figé composé d’une grande variété de pièces pour former au moins une partie, voire la totalité du puzzle qu’est l’IT.
Olivier Penin

Olivier PeninDirector Sales, Marketing & SolutionsTelkea

Gérer le cloud

Une fois les besoins analysés, comment gérer dans la durée et opérer cet environnement cloud mis à disposition? «Il s’agit de définir dès le départ les rôles et responsabilités du fournisseur et du client dans les opérations, la gestion des utilisateurs, les procédures de suivi et contrôle et l’accompagnement dans les évolutions.» Selon le niveau d’intervention du fournisseur dans les services opérationnels et l’ampleur de la solution cloud, il est primordial de définir des SLA et KPI et effectuer un monitoring et reporting réguliers. Migrer vers le cloud devient alors plus simple.

Prévoir sa stratégie de sortie

La stratégie de sortie du cloud est un point-clé à prendre en considération dès le départ, car les besoins et solutions évoluent. Une solution permettant de passer des appels téléphoniques n’aura par exemple pas la même criticité qu’une solution d’enregistrement et de conservation de ces appels. «Sortir peut signifier changer de fournisseur ou de solution, mais souvent avec un besoin de portabilité des données. Nous avons observé de nombreux cas où les clients avaient externalisé leur environnement dans le cloud et n’étaient plus satisfaits des solutions et services apportés par les prestataires.»

Quitter ces environnements et récupérer les données permettant la continuité des opérations est bien souvent complexe d’un point de vue technique et organisationnel. «Plus longtemps nous restons dans cet environnement, plus il est difficile d’en sortir. Il existe aussi une différence entre un cloud privatif sur lequel le contrôle est conservé et un cloud public et applicatif dans lequel l’entreprise n’est qu’une brique.»

Il existe aussi une différence entre un cloud privatif sur lequel le contrôle est conservé et un cloud public et applicatif dans lequel l’entreprise n’est qu’une brique.
Olivier Penin

Olivier PeninDirector Sales, Marketing & SolutionsTelkea

Proposer la meilleure solution

Certaines entreprises, freinées par une mauvaise expérience, recherchent une solution intermédiaire, entre opérer en interne et externaliser. «Chaque client étant différent, notre approche est basée sur l’analyse de ses besoins. Nous avons fait converger nos métiers d’intégrateur ICT et d’opérateur pour fournir une solution bout en bout. Quand nous avons la compréhension globale du client, de son réseau, son accès au cloud et sa maturité, nous le conseillons sur la chaîne globale.» Telkea dispose de deux Datacentres Tier IV et d’un troisième pour le back-up, s’appuie sur des clouds publics pour certains services, et opère l’ensemble de la chaîne avec des compétences internes. «Nous sommes en mesure de rendre cette hétérogénéité simple et de la présenter de façon homogène au client.»