La plupart des entreprises rêvent du jour où elles seront enfin en mesure d’adopter une mentalité de «Cloud everywhere». Au lieu de parler des silos dans lesquels se trouvent les données et les applications, il faut se concentrer sur la manière dont les clients utilisent leur Cloud hybride pour offrir des expériences innovantes à leurs propres clients, partenaires et employés.

Cela ne se fera évidemment pas du jour au lendemain. Des considérations commerciales, humaines, technologiques et de processus doivent être appréhendées.

Le Cloud figure sans conteste parmi les solutions IT qui ont connu la plus forte croissance au cours des dernières années. Permettant de simplifier la gestion de l’IT, d’en réduire les coûts et d’offrir une plus grande agilité dans le travail, les solutions Cloud ont en effet de quoi séduire de nombreuses sociétés. Mais ce terme «Cloud» recouvre des réalités bien différentes. «Il faut faire une différence entre Cloud public, Cloud privé et solutions sur site», relève Vincent Backes, Country Manager de Hewlett Packard Enterprise (HPE) Luxembourg. «Selon nous, les entreprises doivent aujourd’hui, nécessairement, passer par une formule hybride, qui permette d’offrir une expérience Cloud unifiée. Par ailleurs, si tout le monde parle de Cloud, il ne faut pas oublier que 70% des applications sont toujours présentes dans les Data Centers de nos clients aujourd’hui.» 

Il faut faire une différence entre Cloud public, Cloud privé et solutions sur site.
Vincent Backes

Vincent BackesCountry ManagerHewlett Packard Enterprise

Les pièges du Cloud

Pour comprendre l’importance d’une solution hybride en matière de Cloud, il est intéressant de se tourner vers le terrain et d’écouter les retours d’expérience de sociétés qui ont recours au Cloud depuis un certain temps. Chez SSL (System Solutions Luxembourg), partenaire Platinum de HPE spécialisé dans le Cloud privé, ces retours s’avèrent précieux pour définir les solutions répondant au mieux aux besoins des clients. «On constate que les sociétés qui sont parties tête baissée dans le Cloud public, sans analyse préalable, le regrettent souvent amèrement», indique Robert Roux, General Manager de SSL. «Quelque part, c’est logique: une application qui est bancale au départ ne fonctionnera pas mieux dans le Cloud. Notre première mission, quand nous intervenons chez un client avec HPE, est donc d’analyser la situation de l’IT au sein de la structure pour déterminer la meilleure approche, voir ce qui peut être migré et ce qui ne doit pas forcément l’être. Bien souvent, c’est une solution hybride qui sera retenue, car elle offre plus de flexibilité et répond mieux aux besoins du client.»

On constate que les sociétés qui sont parties tête baissée dans le Cloud public, sans analyse préalable, le regrettent souvent amèrement.
Robert Roux

Robert RouxCEOSystem Solutions Luxembourg

Pour les prestataires IT, il est important de démêler le vrai du faux par rapport au Cloud. De nombreuses idées préconçues circulent en effet toujours autour de la technologie: elle serait simple, peu sécurisée, pas chère, ferait perdre le contrôle des données ou règlerait tous les problèmes IT de l’entreprise. En réalité, l’adoption du Cloud requiert une certaine expertise et a un certain coût. La technologie ne solutionnera pas non plus d’un coup de baguette magique tous les soucis informatiques d’une société. Quant au contrôle des données, c’est aujourd’hui un enjeu qui plaide pour la mise en place d’une solution Cloud hybride. «Le fait de proposer une solution comprenant une partie de Cloud privé peut être rassurant pour certains acteurs», poursuit Robert Roux. «En effet, on peut ainsi garantir que les données restent sur le territoire luxembourgeois. Au niveau réglementaire, c’est même une obligation pour certaines structures. Il faut savoir que les Clouds publics sont souvent américains. Cela pose la question de la souveraineté européenne sur ses infrastructures Cloud et ses données…»

Des impératifs pour un Cloud performant

Au-delà de l’analyse primaire qui permettra aux prestataires de développer la solution Cloud la mieux adaptée, une série d’impératifs doivent également être pris en compte au moment de se lancer réellement. Le premier est lié à la sécurité. «Selon l’enquête State of Cloud Security publiée par Sophos, 70% des entreprises ont été confrontées à un incident de sécurité lié au Cloud en 2020», explique Vincent Backes. «Ce chiffre important est lié au fait que de nombreuses entreprises commencent par utiliser un Cloud privé avant de se lancer dans le Cloud public, mais sans développer une approche globale en matière de sécurité.»

Pour assurer la sécurité, mais aussi la performance d’une solution Cloud, il faudra aussi veiller à engager ou à former des collaborateurs qui maîtrisent totalement l’outil.

Performant, le Cloud peut également être économique, pour peu que l’on calibre bien les capacités dont on a besoin dans le Cloud et sur site. De la sorte, on évite de payer trop par rapport à ses besoins effectifs. «Une étude menée par HPE en novembre 2020 a montré qu’en moyenne 15% du budget informatique des entreprises est gaspillé, notamment à cause d’un surprovisionnement du Cloud et d’une sous-utilisation de l’infrastructure sur site», souligne Maxime Rastoin, Services Sales Executive chez HPE Pointnext Services. «C’est la raison pour laquelle nous avons développé HPE GreenLake, une plateforme qui centralise différents outils de contrôle et repose sur un paiement à l’usage, de façon à aligner les coûts aux besoins réels.» 

L’utilisation de solutions permettant de gérer ses données Edge-to-Cloud (HPE Ezmeral), mais surtout la mise à disposition d’un portail unique pour superviser son Cloud hybride, sont d’autres atouts qui permettront d’être réellement performant. Et pour avoir vraiment l’esprit tranquille, veillez à choisir judicieusement vos prestataires et à développer des Cloud SLA (service-level agreements) qui vous permettront d’éviter toute surprise.