Jacques Ruckert, Chief Solutions & Innovation Officer au sein de Proximus Luxembourg Crédit: Telindus

Jacques Ruckert, Chief Solutions & Innovation Officer au sein de Proximus Luxembourg Crédit: Telindus

Les organisations qui s’appuient sur le cloud disposent d’un sérieux avantage dans la gestion de l’activité à distance, comme l’explique Jacques Ruckert, Chief Solutions & Innovation Officer au sein de Proximus Luxembourg. La crise va accélérer la transformation numérique des organisations.

Les organisations qui, avant la crise sanitaire actuelle, avaient déjà migré tout ou partie de leurs ressources informatiques dans le cloud se sont rapidement adaptées à la situation. Grâce au maintien de leurs activités, elles profitent d’un réel avantage sur les autres. «Si les applications sont accessibles via le cloud, si les processus ont été adaptés et que les modalités d’accès sont bien définies, il n’est plus nécessaire de se rendre au bureau pour travailler», commente Jacques Ruckert, Chief Solutions & Innovation Officer au sein de Proximus Luxembourg. Faisant face au COVID-19, la plupart des structures luxembourgeoises ont été contraintes de généraliser le télétravail. «Pour celles qui n’avaient pas encore opéré de transformation vers le cloud, comme c’est le cas pour de nombreuses institutions financières, organiser le travail à distance s’est avéré particulièrement difficile.»

Flexibilité accrue, sécurité renforcée

La crise a permis de mettre en lumière d’autres atouts du cloud, comme la flexibilité accrue qu’il offre ou encore la sécurité renforcée qui lui est associée. «Le cloud s’adapte facilement à vos besoins sans que l’on ait à se soucier de faire évoluer l’infrastructure. Avec cette crise, le recours à la visioconférence s’est terriblement accru, obligeant certaines plateformes à s’adapter pour gérer le volume de données échangées», explique Jacques Ruckert. «Une telle montée en charge n’aurait pas pu être absorbée aussi facilement si ces solutions tournaient sur des systèmes internes de l’entreprise.»

D’autre part, les grandes plateformes cloud mettent en œuvre des moyens considérables pour sécuriser leurs infrastructures. Les acteurs, encore nombreux, pensant que le cloud est moins sûr qu’un centre de données géré localement se méprennent. Ils n’ont sans doute pas conscience des menaces à l’œuvre dont il est devenu difficile de se prémunir si l’on ne dispose pas de compétences poussées et de moyens importants.

Sécuriser les connexions, surveiller le trafic

«Pour l’organisation qui s’appuie sur le cloud, un des enjeux de sécurité importants à prendre en considération se situe entre l’utilisateur et l’application hébergée dans le cloud», explique Jacques Ruckert. «Pour sécuriser les échanges qui passent par Internet, plusieurs outils ont été regroupés sous le concept ‘zero trust’. D’abord, il faut garantir l’identification de la personne qui se connecte, par une authentification forte, la reconnaissance de la machine qu’il utilise ou grâce à la géolocalisation. Ces paramètres pris en considération permettront de définir les droits d’accès.»

Il est aussi recommandé, par ailleurs, de surveiller le trafic sur le réseau de l’entreprise, en recourant notamment à un Security Operations Center. «L’idée est de structurer les systèmes de manière à sécuriser les informations les plus importantes, afin de pouvoir mieux surveiller les accès et les transferts de données au niveau du trafic», commente Jacques Ruckert. «Depuis notre SOC, on peut déceler un téléchargement anormal de données sensibles ou des comportements suspects et donner une alerte.» Les technologies récentes, notamment le machine learning, permettent de rapidement déceler des comportements anormaux à l’échelle d’un réseau.

Partir à la chasse aux menaces

Dans ce contexte, l’humain a aussi des atouts à faire valoir à côté des machines. «L’homme est toujours particulièrement doué pour chasser les menaces présentes dans un système», explique le dirigeant de Proximus Luxembourg. «Une attaque, en effet, peut se préparer au cœur d’un système sur plusieurs mois sans que personne ne s’en rende compte. Régulièrement, nos consultants peuvent partir à la chasse aux intrus et aux menaces qui sommeillent au cœur des réseaux de nos clients.»

La crise que nous traversons a fait prendre conscience aux organisations de la nécessité de considérer autrement la ressource informatique. «Cette situation, qui paraissait impossible il y a seulement deux mois, pourrait se reproduire», assure Jacques Ruckert. «Chaque organisation doit donc tirer profit des opportunités liées à un meilleur usage de la technologie, du cloud, mais aussi d’autres solutions, comme la signature électronique ou le traitement automatisé des documents, pour supporter le travail à distance. La digitalisation va aller en s’accélérant.»

Un des enjeux sera de mettre en œuvre le concept de Zero Office, autrement dit de transformer la société pour qu’elle puisse fonctionner indépendamment de tout lieu de travail. 

Jacques RuckertChief Solutions & Innovation Officer Proximus Luxembourg

À chacun sa stratégie

Migrer vers le cloud constitue un projet de transformation propre à chaque entreprise et implique le déploiement d’une stratégie adaptée. «Un des enjeux sera de mettre en œuvre le concept de Zero Office, autrement dit de transformer la société pour qu’elle puisse fonctionner indépendamment de tout lieu de travail», poursuit Jacques Ruckert. «Il faut pour cela s’appuyer sur le cloud et dessiner la feuille de route qui permettra de faire évoluer l’organisation. S’il est facile de faire migrer la solution de courrier électronique vers le cloud, ce n’est pas forcément le cas pour toutes les applications métier d’une structure. Il faut considérer les aspects technologiques et les enjeux de confidentialité.»

Pour beaucoup, la migration passera par une approche hybride, avec des ressources placées sur les grandes plateformes cloud et d’autres gérées dans un cloud privé. «Notre expertise de PSF de support nous a permis de développer une gouvernance et des outils pour accompagner les clients dans cette transformation», commente Jacques Ruckert. «Il est essentiel que chacun garde la maîtrise sur son environnement, reste indépendant de chaque opérateur, en s’appuyant sur plusieurs cloud providers et en définissant une stratégie de sortie dès le départ.»

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