Plus de 50% des capacités de production des énergies renouvelables se situeraient en Asie, en particulier en Chine. Mais cette dernière est aussi le plus gros producteur d’énergie à partir de charbon. (Photo: Shutterstock)

Plus de 50% des capacités de production des énergies renouvelables se situeraient en Asie, en particulier en Chine. Mais cette dernière est aussi le plus gros producteur d’énergie à partir de charbon. (Photo: Shutterstock)

La Chine, leader dans la production d’énergies renouvelables, intéresse de plus en plus les investisseurs dans ce domaine. Mais le pays est aussi le plus gros producteur de charbon. Et la question des conditions de travail pourrait refroidir les investisseurs internationaux sensibles aux enjeux ESG.

Pour parvenir à limiter le réchauffement climatique à 2°C comme le prévoit l’accord de Paris, il faudra multiplier par 18 les capacités de production d’énergie solaire par rapport à 2018 et par 9 celles de l’énergie éolienne, prévient l’Agence internationale des énergies renouvelables (Irena).

Or, plus de 50% des capacités de production de ces énergies renouvelables se situeraient en Asie, en particulier en Chine. Actuellement, 70% des panneaux solaires dans le monde, la moitié des véhicules électriques et une grande partie des matériaux à la base des batteries sont produits en Chine.

«Rien d’étonnant à ce que les investisseurs s’intéressent de plus près au marché chinois des énergies renouvelables», remarquent donc Jess Williams, portfolio analyst – Responsible Investment, et Jin Xu, portfolio manager chez Columbia Threadneedle Investments, qui soulignent que ce marché, du fait de sa taille, offre une opportunité «considérable».

Mais «la Chine présente un double visage», préviennent-ils. D’une part, si le pays a installé ces 10 dernières années, en termes d’énergie solaire et éolienne, plus du double de la capacité en gigawatts (GW) de son concurrent le plus proche, il est aussi celui qui a le plus renforcé ses capacités de production de charbon sur la même période – quasiment quatre fois plus que l’Inde, le deuxième producteur mondial.

Enjeux ESG

D’autre part, de nos jours, de nombreux investisseurs internationaux sont sensibles aux enjeux ESG. «Le recours au travail forcé dans les chaînes d’approvisionnement est un facteur de risque qui retient particulièrement l’attention», relève l’analyse, qui ajoute que l’intérêt envers la Chine «sera conditionné à l’assurance que les chaînes d’approvisionnement ne comportent pas de violations des droits humains dans la communauté des Ouïghours au Xinjiang».

Mais cela «conduit les entreprises à consacrer plus d’efforts aux informations qu’elles communiquent en matière de durabilité», remarquent les deux analystes. Et la Chine devrait publier aux alentours de fin 2021 une feuille de route plus détaillée pour la décarbonation, avec trois axes prioritaires: la tarification du carbone, la finance verte et les investissements dans les technologies.

Cet article a été rédigé pour la newsletter Paperjam Green, le rendez-vous mensuel pour suivre l’actualité en matière d’environnement, de climat, de mobilité, de RSE et de green finance.