La Chambre de commerce a organisé sa première mission transfrontalière numérique la semaine dernière. (Photo: Romain Gamba / Maison Moderne)

La Chambre de commerce a organisé sa première mission transfrontalière numérique la semaine dernière. (Photo: Romain Gamba / Maison Moderne)

Comment promouvoir le Luxembourg à l’étranger en cette période de crise sanitaire? Cette semaine, nous posons la question à différents acteurs du pays. La Chambre de commerce est passée au tout-numérique, même pour ses missions économiques.

«Nous avons complètement transformé notre programme international. Nous avons tout switché en digital», affirme , directeur de la Chambre de commerce du Grand-Duché.

Finies les traditionnelles missions de promotion économique, où les ministres, entreprises exportatrices et organisations se déplaçaient plusieurs jours dans un pays étranger dans le but à la fois de promouvoir le Grand-Duché comme lieu d’affaires et de soutenir les entreprises luxembourgeoises désirant s’ouvrir à de nouveaux marchés. Les deux prévues cette année, au Portugal et en Inde, ont été annulées. «Nous allons les rattraper un jour, mais quand?», s’interroge Carlo Thelen. «Nous ne prévoyons pas de déplacements présentiels cette année.»

Missions économiques transfrontalières virtuelles

En attendant, la Chambre de commerce se concentre sur des marchés plus proches: «Nous avons organisé notre première mission économique digitale», annonce-t-il fièrement. Transfrontalière, «GET2Know your neighbours» s’est déroulée du 21 au 24 septembre au sein de l’espace économique Euregio Meuse-Rhin et a réuni plus de 60 participants, «plus que si la mission avait eu lieu en live». Discours et visites virtuelles se sont alors enchaînés. Une prochaine devrait avoir lieu dans les prochains mois et sous le même format, en visant cette fois la Suisse et le Grand Est de la France.

Pour les destinations plus lointaines, elle proposera des webinars, par exemple pour «la Côte d’Ivoire, le Maroc, la Turquie, Taïwan, le Brésil…», cite Carlo Thelen. Elle organise toujours ses «B2B», rencontres entre deux partenaires potentiels dans un secteur particulier, mais au format digital. L’outil de matchmaking «B2fair» a été optimisé. Elle continue également de mettre en place de multiples workshops et conférences en ligne sur des sujets variés pouvant intéresser les entreprises exportatrices, comme le Brexit.

Le digital ne remplace pas l’humain

Beaucoup de projets en ligne, pourtant, «ce n’est pas la même chose», estime Carlo Thelen. «C’est toujours mieux de rencontrer les gens. Le contact humain ne sera jamais remplacé par le digital.» Il voit dans le numérique une «opportunité pour la relance», à l’heure où la trésorerie des entreprises n’est pas toujours au beau fixe. Les missions économiques à distance leur permettent d’économiser des frais importants (hôtel, etc.), tout en «pensant à la relance». Celle-ci devra passer par l’export selon lui: «Il ne faut pas négliger son importance, le marché luxembourgeois est petit.» Elles ne représentent en revanche qu’une «première prise de contact» et il imagine mal des signatures de contrat à distance, sans rencontre préalable.

Sur le fond, les secteurs privilégiés restent les mêmes: «La logistique, les écotechnologies, les TIC (technologies de l’information et de la communication), la santé et l’espace», liste-t-il. «Ils ont été définis par le gouvernement.»

Carlo Thelen échangera sur tous ces sujets avec d’autres acteurs du secteur mardi 6 octobre, lors de la réunion du .