L’ancien Premier ministre (CSV) et président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker connaît Angela Merkel depuis 1991. (Photo:  EU)

L’ancien Premier ministre (CSV) et président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker connaît Angela Merkel depuis 1991. (Photo:  EU)

En 16 ans aux commandes de l’Allemagne, Angela Merkel a rencontré à de nombreuses reprises les leaders politiques luxembourgeois, que ce soit à Bruxelles, Berlin ou même Luxembourg.

Une page se tourne pour l’Allemagne, l’Europe et le monde: Angela Merkel n’est pas candidate aux élections générales organisées dimanche dans son pays, une première dans l’histoire de la chancellerie.

Après 16 années passées à la tête de la première puissance économique des 27, «Mutti» (maman), comme l’appellent ses concitoyens, tire sa révérence, non sans laisser de nombreux souvenirs.

«Angela Merkel est une femme intelligente, qui est une scientifique et qui apporte donc aux problèmes et aux solutions politiques un autre regard que celui des hommes politiques non scientifiques, sans doute parce qu’elle analyse les problèmes d’après la fin de la solution», se remémore (CSV).

L’ancien Premier ministre luxembourgeois connaît Angela Merkel depuis 1991. Il a assisté à son premier Conseil européen le 15 décembre 2005, quelques jours à peine après son entrée à la chancellerie le 22 novembre.

«Au début elle n’était pas hésitante, mais elle s’est rapidement affirmée en Europe, notamment au Conseil européen, où j’avais beaucoup de réunions bilatérales avec elle. Elle savait discuter et débattre de problèmes comme si elle venait des pays des collègues auxquels elle s’adressait», évoque le Luxembourgeois.

Devenu président de la Commission européenne en 2014, il a ensuite dû composer avec ce membre hors pair lors des sommets européens. «Elle a souvent hésité, cela nous a coûté du temps, mais cela nous a aussi amenés à des solutions plus solides», observe aujourd’hui Jean-Claude Juncker.

Impossible d’oublier la crise de la dette ou encore la crise migratoire durant laquelle «Mutti» a annoncé accueillir 1 million de réfugiés en Allemagne en assurant que «Wir schaffen das» – en français, «nous y arriverons».

Angela Merkel sait imiter les chefs de gouvernement européens d’une façon magistrale.
Jean-Claude Juncker (CSV)

Jean-Claude Juncker (CSV)ancien Premier ministre et président de la Commission européenne

Angela Merkel est venue en le 12 janvier 2017. Accueillie par le Premier ministre (DP) sur la place Clairefontaine, la chancelière a notamment assisté à un déjeuner officiel au Mudam, une entrevue au sein de la maison natale de Robert Schuman et une rencontre avec le Grand-Duc Henri et la Grande-Duchesse Maria Teresa.

La physicienne qui a grandi en Allemagne de l’Est renvoie souvent au public une image d’elle sérieuse, parfois austère. Mais pas à ceux qui l’ont côtoyée de près. «Nous avons beaucoup rigolé, Angela Merkel sait imiter les chefs de gouvernement européens d’une façon magistrale», confie ainsi Jean-Claude Juncker.

S’il reconnaît son intelligence, sa grande faculté d’écoute et sa grande connaissance technique des dossiers, le Luxembourgeois trouve tout de même un défaut à la future-ex chancelière: «Elle était têtue. Il était difficile de la convaincre du contraire de ce qu’elle pensait. Mais j’ai tout de même assez bien réussi», dit-il en souriant.

Angela Merkel quittera ses fonctions une fois son successeur désigné. Les élections générales de ce dimanche ont pour but d’élire les plus de 800 députés du Bundestag, le Parlement allemand. Le leader du parti ayant recueilli le plus de suffrages remplacera la chancelière au terme de négociations pour la formation d’un nouveau gouvernement. Mais les sondages ne donnent aucune majorité aux prétendants, ce qui laisse entrevoir des négociations pour former une coalition. Les principaux candidats sont le socialiste Olaf Scholz pour le SPD, Armin Laschet, du parti chrétien-démocrate d’Angela Merkel (CDU), Annalena Baerbock pour les écologistes et Christian Lindner pour les libéraux du FDP.