Les structures publiques et conventionnées ont un tarif horaire de 6 euros, entièrement couvert par le chèque-service accueil, contrairement aux structures privées. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne/archives)

Les structures publiques et conventionnées ont un tarif horaire de 6 euros, entièrement couvert par le chèque-service accueil, contrairement aux structures privées. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne/archives)

Après l’annonce par Claude Meisch de rendre gratuit l’accès à l’éducation non formelle, les professionnels du secteur précisent que cet accueil sera gratuit dans les structures publiques, mais les parents auront toujours une partie à leur charge dans les structures privées.

Le mardi 10 mai, le ministre de l’Éducation nationale, (DP), a annoncé que à partir de septembre prochain pour les enfants du fondamental durant les périodes d’école. C’est-à-dire l’accueil au sein des maisons relais, des foyers de jour et chez les assistants parentaux. Selon le ministère, l’éducation non formelle signifie les activités éducatives organisées en dehors du système d’enseignement officiel, «à l’intention de groupes particuliers poursuivant des objectifs d’apprentissage spécifiques».

«L’initiative de rendre gratuite l’éducation non formelle est une très bonne nouvelle, mais l’accueil ne sera pas à 100% gratuit au sein des structures privées», nuance Arthur Carvas, président de la Felsea (Fédération luxembourgeoise des services d’éducation et d’accueil pour enfants). «Les structures publiques et conventionnées ont un tarif horaire de 6 euros, entièrement couvert par le chèque-service accueil (CSA, ndlr).»

Jusqu’à l’entrée en vigueur de la future loi, «normalement d’ici la rentrée prochaine», avait annoncé Claude Meisch, le montant de la participation de l’État, c’est-à-dire du chèque-service accueil, et le montant de la participation financière des parents sont calculés au cas par cas en tenant compte de plusieurs éléments. Notamment le revenu du ménage dans lequel vit l’enfant, le nombre d’enfants qui touchent des allocations familiales dans le ménage, le rang de l’enfant dans le groupe familial, etc.

Rockids poursuit son développement

L’État contribue ainsi financièrement à un maximum de 60 heures d’accueil par semaine, et sa participation maximale s’élève à 6 euros/heure pour un enfant qui fréquente une structure d’accueil collectif. Avec la nouvelle loi, le montant du chèque-service accueil ne dépendra plus du revenu des parents. De la même manière, la cantine sera gratuite en restauration scolaire, alors qu’actuellement, l’État participe à 5 repas principaux par semaine, à raison de 4,50 euros par repas.

«Au sein de nos structures, nous appliquons un tarif horaire de 6,65 euros. Avec la nouvelle loi, les parents n’auront plus que 65 centimes par heure à débourser, ils sont vraiment gagnants», confirme de son côté Myriam Filali, directrice générale de Rockids, qui gère des crèches et des foyers de jour au Luxembourg. «Nous sommes le deuxième acteur privé du pays dans l’accueil des enfants, avec plus de 200 salariés», souligne-t-elle.

Et la directrice générale d’annoncer également, vendredi 20 mai, l’acquisition de six nouvelles structures de la société La Luciole. «Rockids renforce (ainsi) sa présence au Luxembourg et totalise 24 structures, crèches et foyers de jour, qui peuvent accueillir près de 900 enfants de 0 à 12 ans.»

Une revalorisation du chèque-service attendue

Pour informer et expliquer aux parents les conséquences de la gratuité annoncée par le gouvernement, Rockids va organiser dans le courant du mois de juin des ateliers dédiés. «Tous les parents n’ont pas forcément bien assimilé de quoi il s’agit, que cela ne concerne que les enfants du fondamental et à partir de l’obligation scolaire, soit quatre ans. Les enfants au précoce ne sont donc pas concernés. Cette gratuité ne s’applique également que durant les périodes scolaires, et pas durant les vacances», ajoute Myriam Filali.

Claude Meisch avait précisé, le 10 mai, que, durant les semaines de vacances scolaires, la participation des parents des enfants bénéficiant de la gratuité ne serait plus plafonnée par un forfait (actuellement 100€); le barème du chèque-service accueil sera alors applicable.

Une «pénurie» de personnel

Pour Arthur Carvas, si la gratuité de l’éducation non formelle «est tout à fait louable, et cela fera faire de nombreuses économies aux familles, notre secteur reste actuellement en souffrance. Nous faisons face à une grande pénurie de salariés, beaucoup de structures ont du mal à recruter, et nous échangeons très régulièrement avec le ministère de l’Éducation nationale sur une revalorisation du chèque-service accueil.»

Le CSA n’a en effet pas été revalorisé depuis 2012. «Or, nos coûts et le niveau de nos équipements ont beaucoup augmenté depuis 10 ans, et le gouvernement doit faire un geste sur ce point», insiste le président de la Felsea. «Pour maintenir et augmenter encore la qualité de nos services, il nous faut des moyens supplémentaires. Notre premier objectif commun est le bien-être des enfants, et revaloriser le chèque-service nous permettra notamment d’embaucher des salariés encore plus qualifiés, en particulier dans le domaine des langues, si important au Luxembourg.»