Rares sont les personnes qui ne se souviennent pas de ce qu’elles faisaient lorsqu’elles ont appris les attaques terroristes contre les tours jumelles du World Trade Center le 11 septembre 2001, d’autant plus lorsqu’elles étaient en première ligne. Plongée dans le déroulement d’une journée où tout a basculé.
Le cours de l’histoire allait changer. Cette phrase s’est avérée être exacte.
«C’était une journée remplie, avec un peu d’angoisse et on ne savait pas vers où on allait se diriger». se souvient très bien de cet après-midi où son huissier principal est entré dans son bureau sans frapper à la porte pour l’alerter des évènements de New York. «Lorsque j’ai vu le 2e avion percuter la tour du World Trade Center, il était devenu évident que ce n’était pas un accident, mais un attentat terroriste», évoque-t-il. Le Premier ministre se réunit alors avec Lydie Polfer et Luc Frieden pour suivre en direct à la télévision les informations tout en préparant une conférence de presse.
«Nous voulions attirer l’attention de la population pour dire que probablement le cours de l’histoire allait changer. Cette phrase s’est avérée être exacte». Le chef du gouvernement s’entretient aussi avec ses homologues européens comme Jacques Chirac, Tony Blair et Guy Verhofstadt. «Nous avons pris soin de protéger les lieux sensibles comme les aéroports, les gares, les casernes et camps militaires ainsi que les installations de l’Otan à Capellen», complète l’ancien président de la Commission européenne.
Depuis le 11 septembre 2001, la politique internationale n’est plus la même.
s’apprêtait à célébrer l’anniversaire de sa fille ce 11 septembre 2001. «J’étais en train d’emballer un cadeau quand un collaborateur est entré dans mon bureau et m’a prévenu qu’un incident s’était passé à New York», se remémore celle qui était alors ministre des Affaires étrangères. Lorsqu’elle apprend qu’un deuxième avion est entré dans l’une des tours jumelles, elle file dans le bureau du Premier ministre Jean-Claude Juncker pour suivre en direct à la télévision les évènements.
Le conseil des ministres se réunit en urgence, ouvre une hotline téléphonique pour recueillir des signalements de proches de ressortissants luxembourgeois qui pourraient éventuellement figurer parmi les victimes. Mais les communications directes vers New York sont impossibles le 11 septembre et, qui plus est, le représentant permanent du Luxembourg auprès de l’ONU n’est exceptionnellement pas dans la Grosse Pomme ce jour-là, mais au Grand-Duché. «C’était un choc extrême inimaginable qui a d’ailleurs changé le monde. Depuis le 11 septembre 2001, la politique internationale n’est plus la même», explique l’actuelle bourgmestre de Luxembourg.
Nous ne savions pas encore ce qui allait suivre.
évoque: «J’étais au ministère au moment des attentats. Je me suis immédiatement déplacé dans le bureau du Premier ministre, Jean-Claude Juncker. Nous avons regardé ensemble les développements avec la ministre des Affaires étrangères Lydie Polfer, qui s’est jointe à nous». À ce moment, «nous ne savions pas encore ce qui allait suivre. Nous avons examiné les mesures à prendre si de tels attentats devaient arriver en Europe». L’actuel président de la Chambre de commerce a aussi passé quelques coups de fil à des homologues à l’étranger: «Beaucoup de mesures de renforcement de la sécurité ont été prises au Luxembourg et en Europe dans les heures et jours suivants». Il cite la protection d’ambassades et «d’autres lieux sensibles».
C’était de la science-fiction qui malheureusement était une réalité.
L’actuel ministre des Affaires étrangères, garde en mémoire le massacre du 11 septembre à New York. «Il y a des choses qui restent dans la tête. Pour ma part, il y en a trois: l’assassinat de Kennedy que j’ai écouté à la radio. Les premiers pas de l’Homme sur la Lune et le 11 septembre 2001. Je venais de rentrer du Parlement où j’étais député. J’ai ouvert le garage et ma sœur et son mari m’ont demandé si j’avais vu ce qu’il se passe à New York. J’ai répondu non et je suis allé devant la télévision. Je me rappelle avoir vu le deuxième avion s’écraser sur la deuxième tour. Je me souviens aussi de la peur sur le visage d’Udo Van Kampen, le chef de la ZDF à New York. C’était de la science-fiction qui malheureusement était une réalité».
Ministre de l’Immigration et ministre des Affaires étrangères depuis 2004, Jean Asselborn est régulièrement confronté aux répercussions du 11 septembre 2001 sur l’échiquier géopolitique. «Je ne sais pas si l’histoire se répète, mais le dernier attentat en date à Kaboul qui a fait plus d’une centaine de morts près de 20 ans après le massacre à New York, mais en tout cas l’histoire bégaie. La violence engendre la violence et elle ne devrait jamais être une réponse appropriée. Je crois que l’on peut agir préventivement et je continue à croire à un dialogue entre les religions, mais aussi au sein même d’une religion. Plus globalement, il faut miser sur la prévention sans pour autant tomber dans un État où tout est sous surveillance», conclut le ministre.
Nous avons d’abord pensé qu’il s’agissait d’une ‘mise en scène’.
La réalité a dépassé la fiction ce 11 septembre 2001 à l’ambassade américaine de Luxembourg. Cette journée était celle d’un exercice de planification d’urgence prévu de longue date: «L’idée était de mettre le personnel de l’ambassade à l’épreuve, et un ancien diplomate qui faisait cela pour gagner sa vie avait construit un scénario pour à tester notre capacité à faire face à une crise», se souvient sur son blog celui qui est aujourd’hui retraité des Affaires étrangères américaines. Lorsque l’un des collaborateurs annonce à l’équipe qu’un incident s’est produit à New York, «nous avons d’abord pensé qu’il s’agissait d’une ‘mise en scène’ de l’auteur du scénario, quelque chose pour nous distraire de la crise fictive de notre exercice».
Mais quand le deuxième avion frappe les tours jumelles du World Trade Center, la gravité des faits dépasse l’entendement. Un appel du ministre de l’Intérieur et débarquent alors des policiers luxembourgeois armés, en renfort des gardes en poste autour de l’ambassade. «Pendant plusieurs heures en ce jour terrible, les ambassades américaines à l’étranger étaient pratiquement livrées à elles-mêmes», se remémore le diplomate basé aujourd’hui à Bruxelles. Il demande à son personnel de rentrer chez lui et les messages urgents pleuvent. Mais la solidarité s’exprime aussi vivement avec le dépôt spontané de fleurs et bougies devant la bâtisse du boulevard Servais puis quelques jours plus tard une messe à la Cathédrale Notre-Dame de Luxembourg et enfin un hommage rendu au cimetière militaire américain.
J’ai vu la fumée qui s’élevait au loin, sur l’autre rive du Potomac.
C’est un coup de fil venu de Luxembourg qui a alerté l’ambassadrice Arlette Conzemius des événements en cours à New York. «C’était la panique à Washington, car on suspectait qu’un avion supplémentaire était en route et que son objectif pouvait être la Maison-Blanche ou le Congrès», se souvient-elle. Finalement, l’avion en question s’écrase en Pennsylvanie. Mais dans la capitale américaine, le Pentagone est touché. «J’ai vu la fumée qui s’élevait au loin, sur l’autre rive du Potomac».
Washington se vide, un énorme embouteillage se forme alors: «Vers 15 heures, la ville était comme vidée de ses habitants et il régnait un silence très inhabituel. L’espace aérien a été fermé et on entendait seulement le passage des jets F16». Mais la diplomate décide de rester à son bureau. «Il fallait s’assurer qu’il n’y avait pas de victimes luxembourgeoises, mais les communications téléphoniques ne passaient que difficilement».
Ces images horribles me hantent toujours, 20 ans après.
a vécu et travaillé à New York. Alors, quand, le 11 septembre 2001, un ami vivant dans la Grosse Pomme lui adresse un email intitulé «Look at the news!», l’actuelle maréchale de la Cour allume ses écrans et suit le déroulé des attentats avec quelques collègues et le ministre de la Défense : «C’était le choc et la consternation. J’ai pensé à mes amis, certains qui habitaient près du World Trade Center».
Des images dures sont diffusées, comme ces personnes qui sautent des tours. «Ces images horribles me hantent toujours, 20 ans après», évoque-t-elle. Dans les semaines et les mois qui ont suivi, la mise en lumière de l’islamisme radical, le déclenchement de la guerre en Afghanistan et la question des détenus de Guantanamo ont pris le devant. «Le 11 Septembre a, pour moi, surtout eu un impact considérable sur mon travail de diplomate», analyse aujourd’hui Yuriko Backes.
Il fallait développer une toute nouvelle approche en matière de risk management.
C’est depuis son bureau de l’avenue de la Liberté que apprend les attaques terroristes de New York. «En fin d’après-midi et pour le dîner au Casino de l’Arbed, j’avais rendez-vous avec notre partenaire coréen pour discuter de l’avenir de notre joint-venture dans les tréfileries. Inutile de vous dire que nous avons surtout parlé des évènements américains et très peu de nos projets communs», se souvient-il.
«Même si aucune des victimes n’a été une relation proche, je connaissais le nom de quelques personnes qui ont péri dans les attentats du World Trade Center pour avoir travaillé avec elles en leur qualité d’employés de firmes qui y avaient leur siège», explique l’actuel président d’ArcelorMittal Luxembourg. Après le choc des évènements est aussi venu «la prise de conscience que l’impensable peut arriver et qu’il fallait une toute nouvelle approche en matière de risk management». Une nouvelle ère venait de commencer.
Aujourd’hui, on se demande toujours comment c’est possible.
«Je m’en souviens comme si c’était hier», confie . Ce 11 septembre 2001, la Chambre de commerce est installée au 31, boulevard Konrad Adenauer en attendant la fin des travaux de l’actuel siège, rue Alcide de Gasperi. En l’absence de télévision, l’actuel directeur de la Chambre de commerce suit les évènements sur Internet, où le streaming vidéo en est à ses balbutiements. «La ligne était mauvaise et les coupures nombreuses», évoque-t-il. La stupeur et l’incompréhension le gagnent. «Aujourd’hui, avec le recul, on se demande toujours comment il est possible que ces avions aient pu être détournés et que les services secrets n’aient pas vu venir cela», analyse-t-il.
Je n’ai pas dormi cette nuit-là.
Le 11 septembre 2001, travaillait à la BGL. Il a appris la nouvelle dans les couloirs par ses collègues de travail. «Cela me paraissait tellement irréaliste que je suis allé immédiatement au hall du restaurant d’entreprise qui abritait un grand écran diffusant les nouvelles CNN en continu. Les images étaient choquantes, voire hallucinantes et, comme tout le monde, je me suis rapidement aperçu que la séquence de ces événements n’était pas une série d’accidents malheureux, mais bien des actes terroristes brutaux aux dimensions jamais vues. J’ai ressenti une inquiétude aigüe et de fortes préoccupations face aux éventuelles conséquences géopolitiques et militaires que cet acte pourrait avoir.
Je n’ai pas dormi cette nuit-là et très tôt le matin un cercle restreint de collègues avait rendez-vous à la banque pour évaluer les premières conséquences éventuelles pour nos clients, nos systèmes et la banque en général. Personnellement et après quelques jours de réflexion, je me suis rendu compte qu’à l’avenir, le niveau de contrôles, d’observations et la présence des forces publiques risquaient de devenir permanents dans notre vie sociale».
J’étais sidéré par le drame humain sans en comprendre les causes et j’en ai complètement oublié mes problèmes personnels.
traversait des problèmes personnels en 2001: «Je venais d’être opéré d’un cancer et je m’apprêtais à annoncer que je suivais un traitement qui allait me forcer à prendre une pause…» Malgré ses soucis de santé, l’actuel juge à la Cour de Justice de l’Union européenne était à son bureau à essayer de travailler au maximum au moment du premier crash. Quand tout à coup, un collaborateur est entré.
«Il m’a dit qu’il fallait absolument que je regarde la télévision parce que quelque chose d’horrible venait de se passer: un avion avait été détourné et avait percuté une des deux tours jumelles à New York.» C’est là que le deuxième impact a eu lieu. «Je l’ai vu en direct. J’ai passé tout l’après-midi devant les Breaking News. J’étais sidéré par le drame humain sans en comprendre les causes et j’en ai complètement oublié mes problèmes personnels. C’était quelque chose d’inouï et, en plus, à ce moment-là, on ne savait pas encore ce qui se cachait derrière…»
J’avais l’impression que c’était faux… Que c’était de la science-fiction.
«J’étais à la commune quand la nouvelle est tombée», explique devenu aujourd’hui conseiller d’État. «On a reçu l’info et on a essayé tant bien que mal d’allumer la télévision qu’on avait. On a passé notre journée devant, à suivre ce qu’il se passait à New York et j’ai fait la même une chose une fois rentrée à la maison. Je ne pouvais pas y croire. J’avais l’impression que c’était faux, que c’était de la science-fiction.»
On se demandait si c’était le début d’une guerre.
(Déi Gréng) était député il y a 20 ans. Le jour des attentats, il était en mission parlementaire en Estonie avec un collègue député et le secrétaire général. «On était assis dans une conférence à Tallinn. D’un coup, les gens ont commencé à sortir de la salle l’un après l’autre.» La salle presque vide, le président de la conférence a décidé de l’interrompre. «Il a dit que quelque chose de grave venait d’arriver à New York. On est sortis de la salle à notre tour. À l’extérieur, toutes les télévisions étaient allumées. Une des tours jumelles brûlait déjà, et là, j’ai vu le deuxième avion foncer dans la seconde tour.»
L’ambiance qui, à ce moment, régnait à la conférence semble encore hanter le vice-Premier ministre à ce jour: «C’était choquant. Notre sang s’est glacé. Tout le monde était paralysé. L’atmosphère était pesante. On se demandait ce que c’était… Ce qui allait se passer… Si c’était le début d’une guerre… C’est un moment qui a marqué ma vie à jamais.»
J’ai fait Belair-Avenue de la Liberté à pieds avec ma radio à l’oreille.
se souvient de son 11 septembre 2001 dans les moindres détails. C’est son épouse, avec qui il venait tout juste de se marier, qui lui a annoncé la nouvelle. «Elle travaillait pour une banque américaine et avait reçu un message de son entreprise qui disait aux employés d’allumer la télévision, car un événement majeur se déroulait à New York. Elle m’a ensuite appelé pour me le dire.»
«Mais je n’avais pas de télé dans mon bureau… J’avais juste une radio. Je l’ai allumée et j’ai écouté Europe 1 pendant quelques minutes avant de basculer sur une radio américaine. Je suis resté là pendant une ou deux heures à n’écouter que cela.» Quand l’heure de rentrer à la maison est arrivée, pas question d’éteindre la radio. «De ce temps, je travaillais à Belair et habitais à l’Avenue de la Liberté. J’ai fait tout le chemin à pieds avec la radio collée à mon oreille. C’était une radio à pilles, je l’ai gardée en souvenir.»
Sa femme, comme tous les employés de la banque pour laquelle elle travaillait, avait été renvoyée à la maison. «On s’y est retrouvés et on a regardé le direct de France 2, puis de BBC World, pendant des heures et des heures. En parallèle, je recevais des e-mails d’amis – de jeunes chercheurs comme moi, mais à New York – avec qui j’ai étudié à l’université au Canada qui prévenaient leurs proches qu’ils étaient sains et saufs. J’en ai reçu une dizaine.»
C’est quand la même chose est arrivée à la deuxième tour que les nouvelles ont commencé à devenir alarmantes…
Quand l’attentat a eu lieu, Jacques Chahine travaillait depuis ses bureaux de Londres. «Je ne regardais pas la télévision, n’écoutait pas la radio. J’ai appris la nouvelle via une dépêche qui annonçait qu’un avion avait heurté une tour du World Trade Center», raconte-t-il. «J’ai d’abord cru qu’il s’agissait un accident horrible. On était dans l’inconnu. C’est quand la même chose est arrivée à la deuxième tour que les nouvelles ont commencé à devenir alarmantes… Les mêmes images de gens sautant des tours et courant dans tous les sens ont commencé à tourner en boucle. Les informations données par les médias n’avaient aucune clarté. C’était très dérangeant.»
Ce n’est que plus tard qu’il a compris, en même temps que le reste du monde, qu’il s’agissait d’un attentat terroriste. «Je me souviens encore de la jubilation d’Al-Qaeda dans sa revendication peu après… C’était une annonce de victoire pour eux. Pour moi, c’était un sentiment de frustration horrible.»
Que se serait-il passé si je n’étais pas rentré tout de suite?
Le 9 septembre 2001, Gilles Muller, 18 ans à l’époque, écrivait l’une des plus belles lignes de l’histoire du sport luxembourgeois en remportant à New York la version junior de l’US Open, l’un des quatre Grands Chelems tennistiques. «Deux ou trois jours plus tôt, profitant d’une journée sans match et de la présence de deux amis venus me voir, nous étions allés voir les tours du World Trade Center…» se souvient l’ancien tennisman professionnel, désormais notamment capitaine de l’équipe luxembourgeoise de Coupe Davis.
Ces mêmes tours qu’il a donc vu tomber à la télévision quelques jours plus tard. «On avait quitté NY le soir de ma victoire et atterri le 10 à Luxembourg. Le jet lag plus la petite fête qui avait été organisée en mon honneur m’avaient bien fatigué. J’avais pas mal dormi le 11 septembre… Mais un copain m’avait réveillé en me disant d’aller allumer la TV. J’ai vu l’avion rentrer dans la deuxième tour… Là où nous étions quelques jours plus tôt… J’ai été choqué, me demandant forcément ce qui se serait passé si je n’étais pas rentré juste après ma victoire, mais aussi ce qu’il se passait pour tous ces gens que j’avais croisés pendant le tournoi…»
Notre appartement était à 200m des tours…
En septembre 2001, est à New York pour y débuter un Master en «Music Business» à l’Université de New York (NYU). «Nous avions débarqué avec un ami en début de mois, histoire de nous installer. Notre appartement se situait 99 John-Street, dans le Financial district. C’était à 200m du World Trade Center…» se souvient l’actuel associé-gérant de la salle de l’Atelier. «J’ai dû repartir pour le Luxembourg le 10 septembre, parce que j’avais la défense de mon mémoire à assurer, afin de clore les études que j’avais réalisées précédemment à Bruxelles.»
Sa maman l’avertit des évènements le 11 septembre 2001. «Les images d’hélicoptère montraient les deux tours… mais aussi l’appartement où je logeais et où j’aurais pu me trouver…», explique-t-il. Un appartement qu’il n’a plus pu occuper ni même voir avant la fin du mois d’octobre, vu que celui-ci se trouvait dans la zone fermée et surveillée par les militaires américains.
Et pendant que je discute avec mon père, une autre explosion survient et tout mon immeuble se met à trembler.
Le 11 septembre 2001, Patrick Wilwert est étudiant à New York. Il a un peu trop guindaillé la veille et est allé se coucher très tard. Mais dans l’appartement universitaire qu’il occupe à cinq blocs des tours du World Trade, il est «réveillé par un bruit assourdissant. Une grosse explosion qui est en fait celle de l’avion qui a percuté la première tour», se souvient-il. Il allume alors sa télévision, CNN étant déjà en direct. Avant de monter sur le toit de son immeuble «où nous avions une vue directe sur le haut des tours. Je prends même alors quelques photos que j’ai toujours aujourd’hui…»
Puis, notre étudiant luxembourgeois retourne dans son studio, prend son petit-déjeuner et appelle ses parents. «Et pendant que je discute avec mon père, une autre explosion survient et tout mon immeuble se met à trembler. Le ton à la télévision change d’un coup. On ne parle plus d’accident, mais d’attentat. Là, la peur me gagne. On se sent impuissant…»
Le personnel de sécurité de l’université de New York où il étudie réunit alors tout le monde dans le hall et annonce qu’ils évacuent les lieux. «Et pendant qu’on est en train de parler, une des deux tours s’écroule. En moins d’une seconde, tout devient noir et la poussière est partout…» Évacué, il passera ensuite une semaine à dormir sur un lit de camp dans la salle de sport de son université.