Les zadistes ont occupé les lieux pour les défendre, et comptent bien y rester. (Photo: La Meuse Luxembourg)

Les zadistes ont occupé les lieux pour les défendre, et comptent bien y rester. (Photo: La Meuse Luxembourg)

Cela fait une semaine qu’un terrain d’une trentaine d’hectares situé à l’entrée d’Arlon est occupé par un groupe de militants écologistes. Ils s’opposent à l’aménagement du site de cette ancienne sablière en un zoning pour PME.

Les jours passent, mais les militants écologistes qui occupent le site de l’ancienne sablière d’Arlon, à Schoppach, abandonné depuis près de 50 ans, ne lâchent rien. Sur ce terrain situé juste en face de ses locaux, l’intercommunale de développement économique Idelux ainsi que la Ville d’Arlon envisagent d’y créer un zoning artisanal, destiné aux PME. Le dossier n’en est encore qu’à ses balbutiements en ce qui concerne la procédure, mais a déjà suscité une solide levée de boucliers.

Ainsi, voici une semaine, un groupe de militants a décidé d’occuper les lieux, devenus pour l’occasion une ZAD (zone à défendre). Et si des dégradations ont été commises sur les locaux d’Idelux, l’action se veut pacifiste. Mais déterminée. Entre 20 et 30 personnes y demeurent en permanence. Et leur initiative gagne en succès.  Dimanche, les zadistes avaient invité les Arlonais à venir découvrir leur campement et à participer à une assemblée générale. Malgré des conditions climatiques très difficiles, ils ont été une soixantaine à s’y rendre.

Hirondelle des rivages et plantes protégées

Les autorités locales et Idelux, propriétaire des lieux, tolèrent pour le moment cette présence. Misant sans doute sur un essoufflement du mouvement qui ne semble pas venir. Dès lors, une évacuation pourrait être ordonnée cette semaine.

«Oui, l’action est illégale et vous êtes le garant de la légalité. Rappelons toutefois que de nombreux progrès sociaux et démocratiques ont été acquis à la suite de mobilisations hors cadre légal. Ne sommes-nous d’ailleurs pas les héritiers de plusieurs révolutions?», rappelle Michaël Lucas, un des soutiens aux zadistes, dans une lettre envoyée au bourgmestre d’Arlon Vincent Magnus.

Les zadistes veulent défendre ce qu’ils considèrent comme une zone de grand intérêt biologique, abritant l’hirondelle des rivages, le triton crêté, deux espèces de papillons menacées et plusieurs plantes protégées. Idelux et le DNF (Département de la nature et des forêts) relativisent cela, expliquant que le site a perdu beaucoup de son intérêt, notamment suite au dépôt au fil des ans de pas moins de 600.000m3 de déchets de construction. Et de rappeler que le projet de zoning inclut une zone préservée d’un peu plus de 5 hectares.