La refonte des règles encadrant la fiscalité internationale menée au sein de l’OCDE, comprenant notamment , demeure un des enjeux les plus attendus en 2022, non sans certaines craintes.
Un dossier retentissant et complexe où le Luxembourg doit se montrer solidaire, tout en défendant ses intérêts, sa compétitivité et son expertise. Nommée ministre des Finances et , a effectué sa première sortie officielle autour de ce sujet, à l’occasion d’une conférence organisée ce mardi par l’UEL, à la Chambre de commerce.
En prenant la parole à la suite d’un de ses deux prédécesseurs (pour le CSV), , elle lui adresse ses premiers vœux: «C’est un honneur particulier d’être accueillie par vous en tant que président de la Chambre de commerce, et je vous félicite pour votre nouveau rôle de »
La ministre a ensuite rendu hommage à son prédécesseur, , qu’elle a remercié «pour le travail fantastique qu’il a accompli au cours des huit dernières années, pour ses efforts pertinents en faveur de notre pays, de notre économie et du secteur financier luxembourgeois. J’espère être un digne successeur.»
Avant de présenter ses vœux, la ministre a présenté ses excuses pour ne pas pouvoir prendre le temps actuellement, pandémie oblige, d’échanger davantage «en présentiel» avec les personnes qu’elle sera amenée à côtoyer dans ses nouvelles fonctions.
Une mise à jour «inévitable et nécessaire»
À propos de la réforme fiscale, et en guise d’introduction aux débats qui ont suivi durant la conférence, Yuriko Backes a déclaré: «Le système fiscal international n’a pas été conçu pour faire face ni à la mondialisation ni à la numérisation, de sorte que la mise à jour et la modernisation de ce système sont devenues inévitables et nécessaires.»
Une fiscalité de l’économie numérique au niveau européen qui est une «pièce manquante du puzzle» et qui se met en place, observe Yuriko Backes. Qui a ensuite rappelé que le gouvernement a, ces dernières années, largement contribué à l’évolution mondiale vers plus de transparence fiscale et une imposition équitable des sociétés multinationales. «Le Luxembourg a toujours plaidé et continuera à plaider pour des conditions de concurrence équitables au niveau mondial.»
«La réforme fournit un ensemble cohérent et normalisé de règles dans le cadre desquelles la concurrence fiscale mondiale peut s’exercer, ajoute la ministre. C’est ce dont nous avons besoin, et c’est ce que nous soutenons. Je dirais donc que les réformes entreprises marquent la fin de la concurrence fiscale malsaine et garantissent que la concurrence fiscale internationale deviendra équitable.»
Elle reste néanmoins prudente sur ses effets en termes de compétitivité, en ajoutant qu’il est «difficile de prévoir la réaction des entreprises internationales à ces nouvelles mesures. La concurrence fiscale saine se poursuivra, mais la fiscalité jouera nécessairement un rôle réduit lorsqu’il s’agira de la compétitivité des différentes juridictions.»
Les avantages du Luxembourg ne peuvent certainement pas être réduits aux seuls aspects fiscaux.
Les pays membres de l’OCDE sont habitués aux réformes, et la ministre a souligné que, jusqu’ici, «aucun des changements survenus au cours des dernières années n’a eu d’impact négatif sur l’économie luxembourgeoise ni sur le secteur financier». «Les avantages du Luxembourg ne peuvent certainement pas être réduits aux seuls aspects fiscaux.»
Et de conclure son discours par une promesse aussi diplomate que politique: «En ma qualité de ministre des Finances, je continuerai à défendre résolument les intérêts nationaux du Luxembourg et à m’assurer que le pays reste compétitif et attractif. La concurrence, que ce soit entre pays ou entre entreprises, est saine et bénéfique si elle respecte les normes communes, si elle est équitable et si elle favorise une croissance durable.»