À l’occasion des 65 ans de la LFMA au Mudam, la ministre des Finances, Yuriko Backes, a rappelé l’enjeu de la place financière dans les finances publiques. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

À l’occasion des 65 ans de la LFMA au Mudam, la ministre des Finances, Yuriko Backes, a rappelé l’enjeu de la place financière dans les finances publiques. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

En amont des discussions en vue des négociations en tripartite, la ministre des Finances a rappelé la nécessité de préserver le climat des affaires luxembourgeois. Un exercice délicat de gouvernance avec des aides publiques inévitables qui ne pourraient exister sans des finances publiques saines.

Invitée par la LFMA (Luxembourg Financial Markets Association) pour célébrer lors d’un événement organisé au Mudam ce 13 septembre, la ministre des Finances,  (DP), a livré un discours d’introduction, notamment sur le thème de la crise énergétique. «La pandémie et la guerre injustifiée et injustifiable menée en Ukraine ont (…) perturbé les chaînes d’approvisionnement mondiales, (…) ont déclenché une crise de l’énergie et du coût de la vie», a-t-elle déclaré devant un auditoire composé de représentants du secteur financier.

Notant «un nouvel environnement» de travail causé par «des économies qui ralentissent» et «qui pourraient entrer en récession alors que les prix continuent d’exploser», la ministre des Finances a déclaré que «le gouvernement a déjà pris ses responsabilités». À cet égard, elle cite «un paquet énergétique» et «un paquet solidarité qui représente (…) plus de 1% du PIB».

À l’approche de l’hiver, Yuriko Backes a, en outre, rappelé la volonté du gouvernement de «donner de la prévisibilité aux entreprises» et «d’aider les plus vulnérables qui ont connu une très grande perte de pouvoir d’achat».

Et cela, à la veille de la suite de discussions préparatoires à la prochaine tripartite.

L’enjeu du triple A

«Des mesures de soutien sont inévitables et nécessaires. Et bien sûr, elles auront un coût», a déclaré Yuriko Backes.

Un coût qui semble tomber au plus mauvais moment. «Le fait que nous ayons une négociation tripartite, mais que nous devions en même temps préparer le budget, ne rend pas les choses nécessairement plus faciles», a-t-elle observé, avant d’ajouter: «Le gouvernement ne peut évidemment pas tout faire.»

La ministre des Finances a donc souligné la nécessité d’une certaine responsabilité: «Cela fait partie de ma description de poste, je dois maintenir une politique budgétaire prudente.» La pierre d’achoppement restant la note triple A accordée au Luxembourg par les agences de notation. Un triple A qui dépend en partie de la santé des finances publiques du pays. «Notre triple A et notre stabilité économique font partie intégrante de notre succès, du succès de notre centre financier et de notre environnement d’affaires international.»

Au regard du délicat équilibre entre, d’une part, les aides publiques nécessaires et, d’autre part, le maintien du climat des affaires, le rôle de ministre des Finances prend une tournure toute particulière, selon Yuriko Backes. Comme elle l’a expliqué à la suite de la réunion Ecofin des 8 et 9 septembre derniers, «j’ai appris de mes homologues qu’ils pensent que c’est vraiment l’un des emplois les plus solitaires au monde que d’être ministre des Finances en ce moment».