Le Luxembourg doit rester attractif pour les entreprises qui présentent une réelle plus-value, assure le Premier ministre. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne/Archives)

Le Luxembourg doit rester attractif pour les entreprises qui présentent une réelle plus-value, assure le Premier ministre. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne/Archives)

Même si le Premier ministre jure le contraire, le flop du dossier Fage a tendu les relations entre certains membres du gouvernement. Il veut à l’avenir des règles claires, qui seront partagées par les différentes administrations.

Fage qui renonce à s’installer au Luxembourg, c’est , comme l’a souligné la présidente de la Fedil . C’est aussi un nouvel échec pour le gouvernement, après et alors que reste incertain.

Le constat est implacable. Mais le Premier ministre (DP) a encore répété ce mercredi «que la décision de Fage a été prise de manière unilatérale». De plus, Fage a invoqué un risque de voir sa notoriété internationale écornée. «Fage a été citée plus que souvent dans la presse ces derniers temps», constate le Premier ministre. «Ces éléments mis sur la place publique» ont peut-être dérangé. Un clin d’œil appuyé aux révélations de Paperjam  ou certaines structures fiscales mises en place, qui ont d’ailleurs .

Avoir des règles claires entre les ministères

Xavier Bettel ne se contente heureusement pas de cela. Pour lui, il est évident «qu’il faudra tirer les leçons de ce dossier». La lenteur des procédures est dans le collimateur. «Quand un tel dossier arrive, il faut des règles claires entre les ministères. Avec Fage, il est clair que certaines demandes ont évolué avec le temps. Des cellules interministérielles doivent y travailler. Pour un projet industriel, ce n’est pas le ministère de l’Environnement ou celui de la Santé qui décide, mais tout le gouvernement. Le travail est collectif. On a besoin du ministère de l’Intérieur et des communes, de celui de la Mobilité pour le charroi, de l’Environnement pour la durabilité…», note-t-il.

Si Fage avait respecté tous les critères du projet, la majorité aurait voté en sa faveur.
Xavier Bettel

Xavier BettelPremier ministre

La volonté claire est que le Luxembourg demeure attractif pour les industries. «Mais il n’est pas question non plus d’accueillir n’importe quoi. Il faut penser en termes de durabilité et de plus-value. Il faut toujours analyser les choses de manière particulière. Mais le pays a besoin de l’industrie, comme des services ou de l’agriculture. Tout construire sur un seul pilier, c’est risquer de tout voir s’écrouler très vite», développe Xavier Bettel.

Qui conteste que des tensions existent au sein de l’équipe gouvernementale ou de la Chambre. Même si des élus de la majorité, comme (Déi Gréng) ou (DP), n’ont jamais caché y être opposés pour des raisons liées à leurs mandats locaux. «Ce que je peux vous dire, c’est que si Fage avait respecté tous les critères du projet, la majorité aurait voté en sa faveur, cela ne fait aucun doute. Mais nous sommes dans un État de droit et nous n’en sommes pas arrivés là», conclut-il.

Une ère nouvelle pour les projets industriels

, ministre de l’Environnement (Déi Gréng), et , directeur de la Fedil, sont revenus sur l’annonce choc de Fage sur RTL mercredi matin. M. Winkin a dénoncé l’attitude du gouvernement qui a laissé faire, selon lui, la politisation croissante du dossier et s’inquiète de l’image du Luxembourg pour d’éventuels investisseurs industriels.

Mme Dieschbourg s’est quant à elle dite «surprise» que le projet soit retiré dans la dernière ligne droite, tout en confiant son soulagement au vu de la consommation des ressources que représentait le fonctionnement de l’usine de yaourt. Elle a d’ailleurs précisé que les questions environnementales devraient à l’avenir être clarifiées dès les prémices d’un projet industriel.

M. Winkin estime de son côté que d’autres entreprises n’ont pas à remplir ces critères environnementaux, comme celles transportant des gravats.