Luc Frieden (CSV)
Quelle est votre analyse des résultats électoraux de ce soir?
«Je pense que l’électeur a envoyé un message clair. Même s’il a pu surprendre beaucoup d’observateurs… Les électeurs ont voté massivement pour un autre gouvernement et pour une autre politique et ils ont mis le CSV en position de jouer un rôle primordial dans la formation de ce gouvernement.»
Êtes-vous prêt à devenir Premier ministre?
«Je suis prêt à assumer les responsabilités qui découlent du vote clair des électeurs. Mais il ne faut pas brûler les étapes, il y a une procédure à suivre. Le Grand-Duc va commencer ses consultations. Mais, je vais d’abord analyser soigneusement les résultats de cette élection et me concentrer sur le contenu d’un accord de gouvernement.Je vais d’abord analyser soigneusement les résultats de cette élection et me concentrer sur le contenu d’un accord de gouvernement.»
Xavier Bettel ( DP)
Quelle est votre analyse des résultats électoraux de ce soir?
«Le DP est le parti qui a le plus progressé en pourcentage parmi les grands partis traditionnels. C’est aussi celui qui a eu le plus de gains, il s’est renforcé avec 14 sièges. Je suis donc un libéral comblé, et puis mon score personnel a l’air d’être bon aussi, ça fait plaisir. Aussi d’avoir gagné un siège dans ma propre circonscription.»
Avec ce résultat, peut-on imaginer un gouvernement sans le DP?
«Ce ne serait pas respecter le choix des électeurs. Les autres partis sont plutôt stables, le nôtre est celui qui gagne le plus, donc l’électeur montre une volonté d’avoir le DP au gouvernement.»
Quelle peut être votre position dans ce futur gouvernement? Ce sera vous ou M. Frieden?
«Vous savez, la fonction a toujours été quelque chose d’annexe pour moi. Ce qui est important, c’est la politique que je peux faire ces cinq prochaines années. Ça a été un honneur de pouvoir être premier ministre pendant dix ans. Si je peux continuer cinq ans, ce sera avec plaisir. Si je dois faire autre chose, je ferai autre chose.»
Vous vous verriez dans un gouvernement sans être Premier ministre?
«Ah oui, je l’ai dit depuis le départ. Pour moi, ce n’est pas le titre qui compte, ce qui compte c’est la fonction… pardon: le programme qu’on veut faire, pas la fonction!»
Que vous inspire la montée de l’ADR?
«Ça m’inquiète. On voit que c’est partout pareil, c’est un phénomène européen. Mais les électeurs ont raison. Il faut essayer d’accompagner les électeurs, de répondre à leurs inquiétudes.»
Sven Clement (Piratepartei)
Quelle est votre analyse des résultats électoraux de ce soir?
«Les Pirates progressent de 50%. Les électeurs et électrices nous confortent comme force d’opposition pour contrôler le gouvernement.»
Force d’opposition? Vous n’êtes pas candidats pour participer à une coalition?
«Il faut être réaliste. La mathématique électorale nous désigne plus pour contrôler un gouvernement que pour y participer. Nous allons continuer à faire ce que nous avons fait ces dernières années et être une force d’opposition constructive, mais intraitable sur les principes.»
Vous pariez sur six députés. N’êtes-vous pas déçu?
«Il faut faire avec ce que l’on a… J’ai été très satisfait avec le troisième siège que nous avons accroché au Nord. Un siège qui est littéralement tombé au dernier bureau de vote, au dernier bulletin.
Maintenant que nous sommes trois, il y aura plus de questions et d’interpellation à la Chambre des députés.»
Paulette Lenert (LSAP)
Quelle est votre analyse des résultats électoraux de ce soir?
«Je suis très contente du résultat que nous avons fait ce soir. Nous avons failli avoir plus de sièges, cela s’est joué à très peu. À l’Est, j’espérais vraiment avoir ce deuxième siège. C’était un vrai suspense. Il y a une petite déception, mais notre score est généralement très bon. Une autre source de satisfaction réside dans le renouvellement de nos équipes. Il y’avait beaucoup de jeunes et de nouveaux visages sur nos listes et ça a fonctionné.»
Cette élection est marquée par une poussée à droite. Cela vous inquiète-t-il?
«Oui. On constate au Luxembourg que la poussée à droite observée en Europe se produit. Raison de plus pour que le LSAP s’engage!»
Êtes-vous partante pour participer au prochain gouvernement?
«Oui, absolument.»
Même avec le CSV?
«Oui, c’est le parti qui a le plus de sièges à ce stade. Nous sommes prêts à discuter.»
Avez-vous déjà parlé avec Luc Frieden?
«Oui. Mais pas de coalition…»
Sam Tanson (déi Gréng)
Quelle est votre analyse des résultats électoraux de ce soir?
«C’est clair que ce n’est pas une bonne soirée pour mon parti. C’est beaucoup trop tôt pour chercher des explications. On savait qu’il y avait un risque que nous perdions des sièges, mais pas à ce point-là.»
Vous allez retrouver les bancs de l’opposition?
«Ah ben ça c’est clair.»
Fred Keup ( ADR)
Quelle est votre analyse des résultats électoraux de ce soir?
«On est super contents, on est parmi les vainqueurs aujourd’hui. C’est une belle soirée. Les sondages ne prédisaient pas ça du tout, mais on a montré que la réalité est autre. Les électeurs font confiance à notre parti. On a gagné le siège à l’est qu’on avait perdu en 2009, ça nous réjouit beaucoup. Il n’aurait pas fallu beaucoup pour faire deux autres sièges au Centre et au Sud. Donc on est vraiment super contents, on a fait un beau résultat et on est aujourd’hui le quatrième parti au Luxembourg. Fantastique!»
Vous vous imaginez dans un gouvernement?
«Pour l’instant non. Je pense que les dés sont jetés, qu’il y a un accord pour un gouvernement. Mais dans cinq ou dix ans, on va voir.»
Les dés sont jetés, c’est-à-dire?
«Il y a deux partis qui sont en train de négocier en vue d’un accord de coalition…»
Comment expliquez-vous votre progression?
«On a fait une très belle campagne électorale, on avait vraiment de bons candidats. On a montré aussi, ces cinq dernières années, qu’on était un parti d’opposition très courageux pour défendre les intérêts des gens. Notre parti a fait une vraie opposition à la Chambre. C’est très important, dans une démocratie, d’avoir une opposition forte. Nous l’avons montré et les gens ont voté pour cela. Sur les sujets, on a toujours essayé de rester dans le concret, d’avoir un fil rouge, et je pense que ça plaît aussi aux électeurs.»