L’artiste sud-africain William Kentridge est l’invité du prochain Red Bridge Project. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

L’artiste sud-africain William Kentridge est l’invité du prochain Red Bridge Project. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

De novembre 2020 à juin 2021, l’artiste sud-africain William Kentridge sera mis à l’honneur par trois institutions luxembourgeoises dans le cadre de la seconde édition du Red Bridge Project.

En 2017, une nouvelle collaboration entre le Grand Théâtre de la Ville de Luxembourg, la Philharmonie et le Mudam a été mise en place dans le cadre d’un projet transdisciplinaire intitulé «Red Bridge Project». Cette année, la collaboration est réitérée, et c’est l’artiste sud-africain William Kentridge qui en est l’invité d’honneur. Plusieurs de ses créations seront ainsi présentées à Luxembourg dans les trois institutions partenaires, permettant d’avoir un aperçu très large de ce travail riche, pluridisciplinaire et engagé.

«Ce projet est un modèle de comment je m’imagine la programmation culturelle, en mettant en commun les compétences de nos institutions et leurs moyens, en opérant un décloisonnement de la culture, sachant attirer de grands noms et transgresser les limites des disciplines», a déclaré Sam Tanson, ministre de la Culture.

William Kentridge est un des artistes majeurs de notre époque. Il a créé une œuvre riche et engagée, mêlant différents genres artistiques tels que le dessin, la performance, le film, la sculpture, le théâtre ou l’opéra.

Ses œuvres posent des questions liées à l’Histoire, la mémoire et l’oubli, à la condition de l’artiste et au processus de création, le tout dans un contexte géopolitique lié à son pays d’origine qu’est l’Afrique du Sud, pré- et post-apartheid.

Il s’est fait connaître avec des œuvres résolument narratives, des films d’animation réalisés à partir de dessins au fusain selon une technique unique d’effacement et de recouvrement, mais sa production est bien plus large et protéiforme.

Les partenaires du Red Bridge Project ont présenté leurs ambitions à l’occasion d’une conférence de presse. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

Les partenaires du Red Bridge Project ont présenté leurs ambitions à l’occasion d’une conférence de presse. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

Trois lieux pour un artiste protéiforme

À l’occasion du Red Bridge Project, toutes les formes d’expression de William Kentridge seront présentées. Le lancement de cette collaboration prendra place à l’occasion des Rainy Days à la Philharmonie. Toute la programmation de cet événement n’est pas encore arrêtée, mais quelques temps forts ont d’ores et déjà été annoncés.

Le 12 novembre se tiendra la performance «Ursonate», une interprétation multimédia du poème de Kurt Schwitters, et une représentation de «Telegrams from the Nose», un mélange multimédia fait de performance, musique et vidéo, et d’installation, conçu en collaboration avec le compositeur François Sarhan.

Une ambitieuse exposition est programmée au Mudam (du 13 février au 6 juin 2021). Ce sera l’occasion de découvrir un ensemble de dessins et de sculptures en lien avec sa nouvelle œuvre pour la scène «Waiting for the Sibyl» (2019), créée pour le Teatro dell’Opera à Rome, ainsi que d’autres œuvres récentes qui soulignent tous les thèmes de son travail.

Le Grand Théâtre ouvrira sa scène du 11 au 13 juin 2021 pour accueillir l’opéra de chambre «Waiting for the Sibyl», coproduit dans le cadre du Red Bridge Project, et «The Moment has Gone», un court métrage réalisé au fusain mettant en scène son alter ego, Soho Eckstein, et l’artiste lui-même en pleine création. Le programme du Talentlab sera aussi élaboré dans le cadre de cette collaboration et permettra de créer de nouvelles correspondances entre William Kentridge et son Centre for the Less Good Idea, un centre qui aspire à soutenir des projets artistiques expérimentaux, collaboratifs et interdisciplinaires.