Deux jeunes, deux repreneurs: Pol et Ben Weisgerber, à 32 et 30 ans, représentent la troisième génération à la tête de l’entreprise familiale de construction en aluminium qui porte leur nom. Bâtie par leur grand-père en 1955 et reprise par ses deux fils. L’oncle de Pol et Ben quitte le projet au début des années 2000. Leur père leur transmet en 2017 pour partir à la retraite, tout en gardant une part minoritaire dans l’actionnariat.
L’idée de reprendre s’est vite emparée de Pol et de Ben. «J’ai fait une école dans le génie civil, un diplôme de technicien, puis je suis allé à Vienne suivre des études, mais j’ai vite réalisé que je voulais rentrer dans l’entreprise», rapporte le premier. Il se rappelle, petit, la fierté de voir les voitures avec son nom sur la route, et les chantiers terminés que leur père leur montrait. «C’était beau à voir, on fait un travail dont on peut constater le résultat.» Il rejoint donc Weisgerber & Fils en 2012 et passe en parallèle son brevet de maîtrise. Il commence comme aide-technicien, suit les chantiers et rejoint la direction de la calculation. «Faire les devis, les premiers contacts avec les clients», définit-il.
Son cadet, Ben, a commencé un an et demi avant lui, directement après son apprentissage en mécanique industrielle et son brevet de maîtrise. Au début dans la fabrication de châssis, puis dans les bureaux et la technique. Leur petit frère de six ans n’est «pas encore dans la boîte», rit Pol Weisgerber. Pour l’instant, il se passionne pour les trains et veut devenir chauffeur.
Moderniser et diversifier
Lors de la reprise, «le plus urgent, c’était d’engager des jeunes», se souvient Pol Weisgerber. La plupart des employés avaient le même âge que leur prédécesseur, dans un domaine où la main-d’œuvre se fait rare. «Nous voulions prendre de l’avance pour ne pas avoir de ‘trou’ et pour que les jeunes profitent de l’expérience des anciens.» Résultat: 36 salariés aujourd’hui, pour 30 à 32 au départ.
Nous privilégions la qualité à la quantité.
Le coup de jeune passe aussi par «un nouveau site, une présence sur les réseaux sociaux, un changement de logo», listent les deux frères.
Le tout permettant de diversifier la clientèle. Alors que leur père travaillait presque uniquement avec l’État – «sauf exception pour des copains» –, les particuliers représentent aujourd’hui la moitié de l’activité.
La nouvelle direction a également investi 350.000 euros dans une nouvelle machine, à l’époque tout juste arrivée sur le marché pour encore mieux façonner les pièces, l’AF 500.
Focus sur la qualité
Beaucoup d’évolutions pour l’entreprise, qui n’a pourtant pas tellement grandi, assument ses dirigeants. «Avec la conjoncture, nous pourrions. Notre carnet est plein jusqu’en mai de l’année prochaine. Nous privilégions la qualité à la quantité.» Le chiffre d’affaires, confidentiel, reste «plus ou moins le même» depuis 2017. L’unique projet: «Garder notre clientèle. Si l’un est content, il le dit à un autre et c’est la meilleure des pubs.»
Ils considèrent le travail quotidien des équipes et leur capacité à produire des pièces complexes comme leur principal atout dans le concours de la Chambre des métiers. Dont les résultats seront annoncés le 29 septembre.