L’Union européenne met son projet de taxation des Gafa au frigo pour favoriser l’émergence du projet d’impôt mondial minimal. (Photo: Shutterstock)

L’Union européenne met son projet de taxation des Gafa au frigo pour favoriser l’émergence du projet d’impôt mondial minimal. (Photo: Shutterstock)

Les États-Unis sont parvenus à convaincre l’Union européenne de reporter son projet de taxe numérique sur les Gafa. Au moins jusqu’à l’automne, le temps de finaliser le grand projet de l’OCDE de taxe minimale mondiale.

Après avoir permis , en juin dernier, l’administration Biden en profite pour pousser les Européens à mettre au placard leur projet de taxe numérique sur les Gafa.

De passage à Bruxelles lundi 12 juillet, la secrétaire d’État américaine Janet Yellen a convaincu les ministres européens des Finances réunis pour un Eurogroupe qu’un tel impôt venait percuter le grand projet de l’OCDE, confirmé ce week-end lors d’une réunion des ministres des Finances du G20.

Ce , prévoit en effet, outre un impôt minimal de 15%, de taxer les grandes multinationales là où l’activité commerciale a été réalisée. Mais, de son côté, l’Union européenne comptait annoncer la semaine prochaine son grand projet de taxation de multinationales comme Amazon, Facebook ou Google, qui affichent des chiffres d’affaires phénoménaux, mais ne paient quasiment pas d’impôts.

Washington défend ses géants

La solidarité des États-Unis dans l’idée d’un impôt minimal mondial a donc ses limites. En poussant les Européens à revoir leurs plans concernant une taxe numérique, l’administration Biden entend avant tout protéger ses géants numériques, faisant valoir qu’une telle taxe pourrait compromettre le grand projet de taxe mondiale.

Une taxe qui n’est cependant pas près de voir le jour tant le projet est complexe. Et le premier tir de barrage pourrait d’ailleurs bien venir de Washington, où les républicains entendent déjà s’y opposer au Congrès.

L’Europe s’est donc laissé facilement convaincre, jouant la carte de la solidarité mondiale. Elle comptait pourtant sur cette nouvelle taxe pour alimenter son vaste grâce à de nouvelles ressources propres. Qu’il va désormais falloir trouver dans d’autres poches.