Pour son premier jour au Nasdaq, WalkMe a levé 286,75 millions de dollars. (Photo: WalkMe)

Pour son premier jour au Nasdaq, WalkMe a levé 286,75 millions de dollars. (Photo: WalkMe)

La pépite israélienne WalkMe, dans laquelle Mangrove a investi il y a dix ans, a levé 286,75 millions de dollars au Nasdaq pour ses débuts. Ce qui la valorise à 2,5 milliards de dollars. Un nouveau succès pour les VC luxembourgeois.

«Je m’en souviens. J’étais à Tel-Aviv avec mon associé israélien. Il me dit qu’il pense avoir trouvé une société fantastique et me demande si j’ai envie de les voir.» Le rendez-vous est pris. Le CEO de Mangrove Partners, , en ressort ébouriffé. «L’énergie et la vision des fondateurs ont été telles que ça coulait de source qu’il fallait qu’on soit investisseurs et actionnaires de la société. Dix ans après, cela montre le temps nécessaire pour construire ces boîtes! Skype, c’était rapide, en trois ans, mais, en général, on est plus autour de huit à dix ans», raconte-t-il, joint par vidéoconférence.

Ce mercredi, «sa» pépite entre au Nasdaq. «Une cotation est une étape dans la vie d’une société. Dans le monde des start-up, c’est même le Graal! Tu entres dans la cour des grands par la grande porte. C’est fantastique!», se réjouit-il. «Quand tu investis, tu restes actionnaire minoritaire, mais il faut faire partie du conseil d’administration pour faire part de tes expériences, de ce que tu connais. Nous avons beaucoup participé à la mise en place de la cotation. C’est toujours l’inconnue, tu te lances dans un marché, on verra l’appétit du marché.»

Ce mercredi, WalkMe a levé 286,75 millions de dollars, en vendant 9,25 millions d’actions à 31 dollars, ce qui la valorise à 2,5 milliards de dollars.

WalkMe édite des logiciels qui facilitent l’accompagnement de la digitalisation, que ce soit pour les clients ou pour les employés, notamment via une démarche interactive pour guider les uns et les autres dans l’usage d’un site internet. 

Fondée en 2011 par son CEO, Dan Adika, son président Rephael Sweary et Eyal Cohen – qui a depuis quitté le navire –, l’entreprise a levé 308 millions de dollars auprès d’investisseurs tels que Insight Partners, Greenspring Associates, Vitruvian Partners, Scale Ventures, Mangrove et Gemini.

Nous avons vu ce qu’il y a sous le capot, nous savons ce qui arrive! Nous sommes assez confiants.»
Mark Tluszcz

Mark TluszczCEO Mangrove Capital Partners

Au premier trimestre, les revenus de cette société, qui a comme clients des acteurs comme Linkedin, Citigroup, Chevron ou AstraZeneca, ont augmenté, à 42,7 millions de dollars – en hausse de 25%. En 2020, la société a clôturé sur un chiffre d’affaires de 148,3 millions de dollars – en hausse de 41% par rapport à 2019. 

Et maintenant? «Définir l’acte II n’est jamais facile. Évidemment, quand vous cotez votre société en bourse, cela fait partie des questions que se posent les actionnaires. Comme dans beaucoup de sociétés, il y a chez WalkMe un gros laboratoire du futur, qui cherche les pistes de diversification, les nouveaux produits. C’est encore tôt pour en parler», répond le CEO de Mangrove. «La condition sine qua non pour aller en bourse est de pouvoir répondre à cette question-là. La nature de la bourse est draconienne: tous les trois mois, il faut ouvrir son kimono et montrer qui vous êtes, avec des analystes qui connaissent la société quasiment mieux que vous. Nous avons vu ce qu’il y a sous le capot, nous savons ce qui arrive! Nous sommes assez confiants.»

Depuis que Dan Adika a annoncé l’entrée en bourse, par la grande porte et non pas par une Spac, les tentatives d’acquisition se sont multipliées. «Il y a des entrepreneurs qui se disent, à juste titre, qu’ils ne sont pas certains du futur et qui vendent. Et d’autres qui sont très confiants. C’est le cas du fondateur de WalkMe. Il y a aussi une certaine gloire à être coté en bourse. Wix, on l’a cotée à moins de 700 millions de dollars, et l’entreprise vaut 20 milliards de dollars aujourd’hui. Nous avions été tentés, plusieurs fois, de la vendre. Mais il faut tenir bon. Ces coups magiques, pour des gestionnaires comme nous, ça arrive rarement. Tous les cinq à dix ans, vous avez un ou deux projets comme ça. Il ne faut surtout pas le lâcher à bas prix. Il y a six mois, en plein Covid, c’était horrible, on ne savait pas quand on allait s’en sortir. Il faut des reins solides, des fondateurs qui y croient, des actionnaires qui aient confiance dans l’équipe et dans le futur», explique M. Tluszcz.