La société Wako, dirigée par Patrick de Briey, a mis en place un système de «pool cars» électriques pour les petits trajets de leurs collaborateurs. (Photo: Kapture SA)

La société Wako, dirigée par Patrick de Briey, a mis en place un système de «pool cars» électriques pour les petits trajets de leurs collaborateurs. (Photo: Kapture SA)

Supprimer les plastiques dans son entreprise, diminuer les papiers: autant de gestes verts qui peuvent faire avancer concrètement la cause environnementale. Zoom sur la société le fabricant de châssis Wako, qui s’engage à réduire drastiquement sa consommation carbone.

Quelle action avez-vous mise en place pour contribuer à la préservation de l’environnement?

Patrick de Briey. – «Au niveau de notre démarche ‘Objectif zéro carbone’, en tant que producteurs de portes et de fenêtres, nous nous sommes fixé deux objectifs: celui de réduction et celui de compensation (nous sommes des industriels, nous ne pouvons produire sans engendrer des émanations de CO2).

Concernant la réduction de nos émissions de carbone, nous avons sensibilisé l’ensemble de notre personnel à cette problématique via un «team building» organisé au mois de mai de cette année: l’objectif étant de dégager tous ensemble des priorités à mettre en œuvre pour travailler autrement, mieux maîtriser la gestion de nos déchets, optimiser nos transports tant professionnels que domicile-lieu de travail.

Mais notre démarche a déjà démarré il y a déjà plus de trois ans lorsque nous avons installé des panneaux solaires dans nos entités de Gembloux (Belgique) et de Differdange. Nous proposons en outre depuis plus d’un an des voitures électriques de société utilisables comme pool cars pour les petits trajets et nous sommes en train de mettre en place un système de covoiturage.

Nous voulons également associer nos clients dans cette démarche.
Patrick de Briey

Patrick de BrieydirecteurWako

Pour pouvoir atteindre notre objectif de neutralité carbone, nous devons trouver des solutions pour compenser nos émissions qui ne peuvent être réduites. Nous avons donc initié un partenariat avec l’asbl Graine de Vie () qui a un ambitieux programme de plantation d’arbres à Madagascar et au Togo.

Nous voulons également associer nos clients dans cette démarche, via une campagne de sensibilisation qui leur propose de compenser l’empreinte carbone émanant de la production de leurs chantiers. Comment? En les invitant à soutenir directement l’ONG à concurrence de 1€ par fenêtre en PVC et 3€ par fenêtre en aluminium commandée (calcul émanant de la société CO2 Strategy lors de l’établissement du bilan carbone de Wako).

Et enfin, pour compléter l’engagement des parties prenantes de Wako, nous avons demandé à nos fournisseurs de soutenir, sur base volontaire, l’asbl à concurrence du poids de leur empreinte dans le bilan carbone.

Quel est le but recherché?

«Nous souhaitons responsabiliser l’ensemble de notre personnel, ainsi que les parties prenantes liées à l’entreprise Wako, face à un enjeu qui concerne chacun afin d’atteindre notre objectif de neutralité en réduisant d’ici fin 2020 nos émissions de 20% et en compensant les 80% restants à travers la plantation de 180.000 arbres par an.

Nous aimerions mobiliser d’autres entreprises sur les mêmes enjeux.
Patrick de Briey

Patrick de BrieydirecteurWako

Quelles ressources ont été nécessaires?

«Nous avons déployé des ressources humaines pour développer ce projet au sein de l’entreprise. L’aspect financier n’est pas négligeable non plus. Pour la compensation, nous avons investi 5.000 euros/an entre 2016 et 2018 dans notre partenariat avec Graine de Vie, 15.000 euros en 2019, et nous ambitionnons de dépenser avec nos clients et fournisseurs 45.000 euros d’ici fin 2020.

Quels ont été les défis et les difficultés rencontrées?

«Le challenge à relever était de transformer une idée (‘Objectif zéro carbone’) en un projet d’entreprise porté par tous. 

Si c’était à refaire?

«On recommencerait tout de suite… mais on n’est qu’au début de l’aventure.

Quels sont vos prochains objectifs environnementaux?

«Nous aimerions mobiliser d’autres entreprises sur les mêmes enjeux. Et pourquoi pas dépasser la neutralité carbone?

Comment combinez-vous enjeux environnementaux et business?

«C’est là tout le challenge: combiner une réalité économique d’entreprise (rentabilité) à la poursuite d’objectifs menant à une réduction de notre empreinte carbone.»