Michel Reckinger insiste sur l’importance de la liquidité pour les entreprises qui sont sous pression en période de crise. (Photo: Edouard olszewski/archives Paperjam)

Michel Reckinger insiste sur l’importance de la liquidité pour les entreprises qui sont sous pression en période de crise. (Photo: Edouard olszewski/archives Paperjam)

Face au coronavirus, les entrepreneurs s’adaptent sur le terrain. Michel Reckinger et ses équipes s’arrangent pour faire tourner une activité en fonction d’un contexte délicat. Celui qui est aussi président de la Fédération des artisans attend des gestes de la part du gouvernement.

«Des premiers clients nous ont dit qu’on ne pouvait plus rentrer, des privés, des hôpitaux ou des maisons de soin.» La scène vécue par les équipes de l’entreprise Reckinger en dit long sur l’adaptation du travail qui sera nécessaire dans les prochaines semaines dans le contexte de la crise du coronavirus.

Au sein de l’entreprise plus que centenaire active dans le chauffage, le sanitaire, la ventilation, la climatisation et l’électricité, l’heure était à l’organisation ce vendredi. Le temps de digérer

«Tout le monde est venu nous poser des questions, cela fusait jusque midi, mais nous avons pu éclaircir les choses et la plupart des questions ont trouvé réponse», déclare , directeur général, qui note la réactivité positive des administrations à l’égard des interrogations en provenance du terrain.

Double objectif sur le radar du chef d’entreprise: garantir la continuité des activités tout en assurant la sécurité des équipes. «La journée de lundi sera le premier véritable test», après l’annonce par le gouvernement de fermer écoles et crèches. «Nous avons dû entrer en contact avec nos 300 collaborateurs pour savoir qui viendrait lundi ou resterait à la maison. Entre 10 et 15% nous ont dit qu’ils ne viendraient pas. Nous allons organiser le travail en conséquence, et reporter certains chantiers non prioritaires.»

Sur le plan des précautions, la direction avait déjà pris les devants depuis la diffusion des informations par le gouvernement ces derniers jours. Ces «gestes barrières» qui permettent d’éviter la propagation du virus ont été appliqués. «Nous avons fait circuler les consignes en interne, distribué du savon, des lingettes, aussi pour désinfecter les bureaux et agir sur les chantiers. Tout le monde sait comment il doit se comporter.»

Le plus difficile est-il à venir? L’entrepreneur garde son optimisme, tout en ouvrant une question: «Va-t-on nous obliger à un moment donné à rester à la maison? Ça serait le pire qui puisse arriver à une entreprise. Mais ce n’est pas nous qui déciderons et j’imagine que l’État prendrait ses responsabilités.»

Des aides concrètes attendues

Celui qui est également président de la Fédération des artisans attend justement des pouvoirs publics qu’ils soutiennent activement les petites et moyennes entreprises dans les coups durs qu’elles pourraient connaître.

«Le plus important, c’est la liquidité financière», appuie Michel Reckinger, rejoignant ainsi  (UEL), . «Si des entreprises ne travaillent pas, elles n’émettront pas de factures, mais devront tout de même s’acquitter de frais auprès de l’État. Nous demandons des délais plus longs en matière de TVA, de fiscalité, de sécurité sociale.»

Des mesures concrètes pour des PME qui sont au cœur de l’économie d’un pays qui mise tant sur les chemins courts en période prospère. Gageons que ses responsables les empruntent aussi en période plus tumultueuse.