Il ne faut que quelques clics et quelques dizaines d’euros pour acheter un faux diplôme. La blockchain européenne et la solution d’identité numérique permettent de mettre fin à ces tours de passe-passe dans le monde professionnel ou académique. (Photo: Shutterstock)

Il ne faut que quelques clics et quelques dizaines d’euros pour acheter un faux diplôme. La blockchain européenne et la solution d’identité numérique permettent de mettre fin à ces tours de passe-passe dans le monde professionnel ou académique. (Photo: Shutterstock)

Le ministère de la Digitalisation, Infrachain, le SnT et le List se sont associés pour lancer le projet Ebsilux. L’initiative européenne, basée sur une blockchain européenne, permet de s’assurer que les diplômes sont authentiques, avec tout ce que cela implique pour les entreprises ou les universités.

Il ne faut que deux clics et une petite dizaine d’informations pour obtenir, chez soi, le diplôme de son choix, du CAP au doctorat, pour 89 à 165 euros. «Du CAP au doctorat, nous avons tout!», affirme depuis 2016 l’entreprise Faux Diplômes. Les affaires sont-elles bonnes? La société entretient la même discrétion que les vendeurs de sextoys.

Et les clients ne sont pas si nombreux à être pris la main dans le sac. Cette année, du côté belge, on a ainsi vu une Belge devenue comptable au Luxembourg sans aucun diplôme risquer jusqu’à un an de prison – la dame avait poussé loin le bouchon du faux document – et un entrepreneur belge lancer son entreprise de paris sportifs depuis Arlon sans aucune des qualifications requises… Le pompon est même venu de ces deux Belges, qui ont réussi à se faire embaucher par la Commission européenne pour des salaires de 14.000 euros et 5.000 euros par mois… sans avoir quasiment jamais travaillé. Après les CV bidonnés, le couple avait fourni de faux certificats pour obtenir la qualité d’invalide.

Même si le Luxembourg a mis en place , rien ne garantit toujours que les titres présentés soient originaux. D’où l’intérêt du , autour duquel se sont réunis quatre partenaires, le ministère de la Digitalisation, l’asbl Infrachain, le SnT de l’Université du Luxembourg et le Luxembourg Institute of Science and Technology (List).

Pour faire simple, dans ce cas pratique, il s’agit de mettre en œuvre un système européen de reconnaissance de diplômes, via une identité européenne (European Self-Sovereign Identity Framework, ou ESSIF) et une blockchain européenne déjà déployée en Europe autour de différents projets «pour construire des services transfrontaliers», dit le communiqué de presse, «qui permettront aux administrations publiques et à leurs écosystèmes de vérifier les informations et de rendre les services plus fiables».

Le Luxembourg, qui privilégie la mobilité étudiante, le multilinguisme et la coopération internationale, trouve avec Ebsilux un cas d’utilisation qui fournit des enregistrements de certificats académiques numériques au Luxembourg dans un souci de transparence et de confiance entre les écoles et universités, les étudiants et les employeurs.

Moins de fraude, plus de mobilité, une confiance renforcée des employeurs, une meilleure manière pour les universités et autres écoles de veiller à leur réputation tout en diminuant la bureaucratie et en rendant à l’utilisateur final le contrôle de ses données. Une utopie en passe de dispaître au profit d’une solution simple et concrète.