Comment devient-on COO de Quintet?
Durant tout mon parcours professionnel, j’ai été passionnée par le wealth management. J’ai passé 23 ans dans les activités de conseil au sein de Boston Consulting Group (BCG), où j’ai œuvré comme global leader wealth management et membre du comité global pour les services financiers. L’heure était venue pour moi de me lancer un nouveau défi: appliquer au niveau opérationnel tout ce que j’ai appris durant ma carrière.
Pourquoi Quintet et pourquoi le Luxembourg?
Je voulais avoir des responsabilités dans la conduite d’un groupe international et pouvoir mesurer l’impact de mes décisions et de mes actions. C’était très important pour moi. Être membre du comité de direction d’un groupe bancaire international en ayant la responsabilité de tout le volet opérationnel et en pouvant mettre en œuvre tout ce que j’ai appris dans ma vie de consultante: cela ne se refusait pas. Et je connaissais déjà le Luxembourg. J’y ai mené différents projets et j’y ai habité plusieurs mois il y a 15 ans.
Quelle est votre mission et comment voyez-vous votre métier?
Avec mes équipes, nous devons mettre en œuvre la stratégie de la banque et avoir un impact qui soit durablement mesurable sur des thèmes comme l’expérience client, l’engagement des équipes, le change management et les résultats du groupe. Quintet est présente dans six pays via 50 sites. Ma mission consiste à harmoniser la manière dont nous travaillons et à améliorer le service délivré au client. Cela implique de toucher à beaucoup de domaines, comme le client lifecycle management, le business risk management, les opérations au sens large, l’outsourcing management et la gestion de projets. Tous ces domaines sont sous ma responsabilité. À cela s’ajoutent les défis réglementaires. Même s’ils relèvent de la compliance et du risk management, ils impactent aussi l’opérationnel.
Quels sont les défis à relever pour atteindre ces résultats?
Nous avons une vraie empreinte européenne. Le défi, c’est qu’il n’existe pas une culture européenne, mais des cultures européennes. Dans chaque pays où nous sommes présents, il y a des marques différentes, des manières de travailler différentes et des régulateurs différents. Nous essayons d’harmoniser tout cela en gardant une touche locale. Tenir compte des spécificités locales pour nos équipes et nos clients est quelque chose de très important pour nous. Cela prendra du temps. C’est un voyage qui va durer plusieurs années. Et pour moi, le voyage est aussi important que la destination.
On s’interroge beaucoup sur l’impact de l’intelligence artificielle sur les métiers de la banque. L’IA va-t-elle être un game changer dans le monde du wealth management?
L’IA et son impact futur doivent être pris en compte dans toutes nos activités. Le succès de sa mise en œuvre est grandement dépendant de la sélection des processus les plus adaptés et de la qualité des données disponibles. «Data is knowledge, data is experience, data is personalisation», peut-on résumer. Notre organisation évolue en ce sens et vise à transformer Quintet en une data-driven company. Selon moi, l’IA va nous aider d’un point de vue opérationnel. Cela va venir en soutien du travail de nos équipes, mais ce n’est pas quelque chose qui va remettre en cause l’aspect humain de notre métier. La gestion de fortune privée est très liée à l’aspect interpersonnel des relations entre le client et ses conseillers. Aucun robot ne peut offrir cela.
Cet article a été rédigé pour l’édition magazine de , paru le 22 novembre. Le contenu du magazine est produit en exclusivité pour le magazine. Il est publié sur le site pour contribuer aux archives complètes de Paperjam.
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