La pratique de la titrisation a entraîné la grave crise financière de 2008, mais n’a pas été mise au placard pour autant. (Photo: Maison Moderne)

La pratique de la titrisation a entraîné la grave crise financière de 2008, mais n’a pas été mise au placard pour autant. (Photo: Maison Moderne)

Durant cet «été pas comme les autres», Paperjam revient sur les «buzzwords» qui ont fait l’actualité de la place financière durant les derniers mois. Suite et fin de la série avec la définition de la titrisation.

Même si la technique est à l’origine de , la pratique de la titrisation n’a pas pour autant disparu. En quoi consiste-t-elle? Dans un schéma simple, la pratique du crédit prévoit que la banque sort de l’argent de ses caisses pour le prêter à un client et attend le remboursement par mensualités pour récupérer des liquidités.

Mais le système s’est complexifié. Pour faire disparaître les créances de son activité classique, une banque crée un portefeuille regroupant des contrats de crédits accordés à ses clients. Elle met ensuite en place un fonds commun de créance ou SPV (special purpose vehicle) à qui elle vend ce portefeuille. Pour pouvoir les payer, celui-ci émet des titres (asset-backed securities ou ABS) sur base des créances et se met à la recherche d’investisseurs intéressés.

Les ABS, sorte d’obligation, sont constitués d’un mix de crédits de peu à plus risqués afin d’en faire un produit – en principe – sûr. Ils sont aussi évalués par des agences de notation, mais le niveau de risque n’est pas toujours évident à établir à partir de ce type d’actifs. D’où la crise immobilière aux États-Unis à la fin de la précédente décennie.

Chaque année, l’investisseur reçoit un intérêt fixé à l’avance et, à la maturation de l’obligation, il en obtient le principal. Si un surplus existe au terme de l’opération, il est versé à la banque.

Mais pourquoi créer un véhicule intermédiaire du type SPV? La banque y voit différents avantages: sortir les créances de son bilan pour améliorer ses ratios de solvabilité; retrouver des liquidités et faire glisser le risque sur le SPV, alors qu’elle ne sera plus responsable en cas de non-remboursement des crédits par ses clients.