C’était le au poste de président de la Banque centrale européenne (BCE). Il a ainsi relancé, en novembre 2019, un vaste programme de quantitative easing (QE) – assouplissement quantitatif, en français.
Et Christine Lagarde a pris sa suite, en pleine crise sanitaire du coronavirus, à hauteur de 750 milliards d’euros.
Le terme, relativement barbare, a été employé pour la première fois au Japon en 2001 pour relancer la machine économique.
Lors du déclenchement de la crise financière de 2008, les États-Unis et la Banque d’Angleterre ont été les premiers à dégainer à nouveau cet outil, la zone euro embrayant relativement tardivement en mars 2015.
Les banques centrales y ont recours lorsque les mécanismes traditionnels ne peuvent plus fonctionner. Comme actuellement, avec des taux directeurs qui rasent les planchers.
De quoi s’agit-il? Le QE consiste, pour une banque centrale, à injecter des liquidités dans l’économie en rachetant massivement des obligations d’État ou d’entreprises. Entre 2015 et fin 2018, la BCE en a acheté pour 2.600 milliards d’euros. Les vendeurs reçoivent donc de l’argent qui, espère l’institution monétaire, sera réinjecté dans l’économie réelle à travers des prêts ou des placements.
Les détenteurs de cette nouvelle manne monétaire devraient d’ailleurs être naturellement tentés de le faire. Pourquoi? Parce que, mécaniquement, le rachat massif des obligations les rend plus chères et fait ainsi chuter leur rendement. Les investisseurs seront donc tentés de quitter le monde douillet des obligations et de se tourner vers d’autres produits (prêts aux entreprises, aux start-up, aux particuliers…).
L’outil est évidemment à utiliser avec parcimonie, puisqu’il s’agit d’une vaste opération de création monétaire. Or, l’injection artificielle de monnaie dans le tissu économique peut provoquer de l’inflation. Mais, actuellement, c’est ce que cherche à faire désespérément la BCE.
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