Le boucher Guy Kirsch a justifié de «professionnel» son usage des véhicules Audi, BMW, Chevrolet Corvette et Ford Mustang devant la justice luxembourgeoise. (Photos: Matic Zorman/Maison Moderne, Shutterstock. Photomontage: Maison Moderne)

Le boucher Guy Kirsch a justifié de «professionnel» son usage des véhicules Audi, BMW, Chevrolet Corvette et Ford Mustang devant la justice luxembourgeoise. (Photos: Matic Zorman/Maison Moderne, Shutterstock. Photomontage: Maison Moderne)

La justice a entendu, ce mercredi 23 novembre au matin, le boucher Guy Kirsch, accusé de fraude fiscale autour de la déduction de frais liés à des voitures dans la comptabilité de son entreprise. Le prononcé est attendu le 12 janvier.

De la chambre froide de son atelier central de Grass à la 7e Chambre correctionnelle de la Cité judiciaire, le contraste est saisissant pour Guy Kirsch, le boucher le plus tatoué du Luxembourg.

Accusé de fraude fiscale, le prévenu a comparu ce mercredi matin devant la justice pour des faits remontant aux exercices comptables 2015 et 2016 de son entreprise. La citation à comparaitre fait état d’avantages fiscaux injustifiés.

Dans le détail, le boucher est soupçonné d’avoir omis de déclarer un total de 138.807,32 euros de revenus imposables à l’Administration des Contributions Directes (ACD), entrainant un impôt éludé de 36.825,02 euros.

Un usage des véhicules en question

Pour les autorités, l’usage de quatre véhicules de marque Audi, BMW, Chevrolet Corvette et Ford Mustang n’était pas lié à l’activité professionnelle du prévenu et, par conséquent, ne pouvait être déduit des frais de l’entreprise.

«La question est de savoir si une boucherie a besoin de véhicules comme ceux-là? Ils sont destinés au transport de personnes et non pas de marchandises», a souligné devant la Cour Nicole Feltz, préposée auprès du Bureau d’imposition Sociétés 5 à l’ACD, appelée en tant que témoin.


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Balayant les allusions à la notion de luxe des véhicules, l’avocat du prévenu, Maître Alain Steichen, a pour sa part insisté sur l’utilisation des voitures à des fins professionnelles. Des visites chez les prospects, les fournisseurs et les clients aux vérifications de l’activité dans les points de vente de l’enseigne: Guy Kirsch a expliqué que ses déplacements professionnels dépassent le cadre du transport de marchandises qui, lui, est réalisé avec des véhicules utilitaires.

Un verdict attendu le 12 janvier

Sans surprise, l’avocat a demandé l’acquittement de son client. La 7e Chambre correctionnelle devrait rendre son verdict le 12 janvier prochain, si toutefois elle s’estime compétente. Voilà une épée de Damoclès aux allures de feuille de boucher au-dessus d’une affaire dont l’épilogue devrait retenir l’attention de nombreux dirigeants d’entreprises au Luxembourg.

La Boucherie Kirsch compte actuellement neuf points de vente au Luxembourg ainsi qu’un restaurant, situé dans le même complexe que son atelier central de Grass. Le dernier résultat publié fait état d’un bénéfice de plus de 111.000 euros pour 2020 pour un chiffre d’affaires de 10,3 millions d’euros. L’entreprise emploie 138 salariés.