Posséder une voiture entraîne de nombreux coûts. (Photo: Edouard Olszewski/archives Maison Moderne)

Posséder une voiture entraîne de nombreux coûts. (Photo: Edouard Olszewski/archives Maison Moderne)

Chère à de nombreux automobilistes, la voiture l’est aussi dans le budget des ménages. L’occasion de se pencher sur les coûts et bénéfices du véhicule personnel.

Elle représente près de 15% des dépenses moyennes des ménages au Luxembourg avec 9.573 euros par an: la voiture reste un élément central du budget des ménages, montrent les données du Statec. Et si le Luxembourg apparaît comme étant un pays fiscalement attractif pour y posséder une voiture, surtout en comparaison à son voisin belge, utiliser un véhicule privé n’est toutefois pas gratuit, loin de là.

En prenant en compte le modèle le plus populaire du marché, la Volkswagen Golf, Denis Hubert de l’ a estimé pour ­Paperjam les coûts générés.

«En partant d’une possession moyenne de cinq ans, cela revient à 537 euros/mois. Au bout des cinq années, le propriétaire ­récupérera la valeur résiduelle, normalement 40% du prix d’achat», estime le mobility loft coordinator de l’ACL.

Le leasing privé, une autre façon de compter

Ces dernières années, des offres de leasing à destination des particuliers se développent sur le marché. «La même voiture en leasing opérationnel coûtera 450 euros/mois pendant 36 mois, + 75 euros de carburant, soit 525 euros/mois. Mais, évidemment, au bout de trois ans vous ne récupérerez rien de votre véhicule, contrairement à un achat.»

Alors, leasing ou achat? Pour notre expert, l’achat est intéressant si l’on compte garder son véhicule longtemps. «En revanche, si vous roulez peu et changez régulièrement, le leasing opérationnel peut être un bon choix», poursuit Denis Hubert, qui estime que «si vous ­changez de véhicule tous les trois ans, la solution du leasing est à envisager». Et pour cause: la valeur résiduelle d’un véhicule a tendance à chuter très rapidement au cours des trois premières années. Dans le cas d’un leasing, c’est l’opérateur qui prend le risque lié à la perte de valeur, pointe notre interlocuteur. 

Enfin, d’autres frais peuvent s’ajouter à ce scénario. D’une part, quatre ans après la ­première mise en circulation du véhicule, un contrôle technique est obligatoire (ainsi que la 6e année, puis une fois par an). Comptez entre 53,50 et 64 euros par inspection, selon l’opérateur.

D’autre part, certains automobilistes sont parfois amenés à louer un garage. Les prix fluctuent évidemment mais, grosso modo, dans la capitale, il faut compter entre 150 et 300 euros par mois selon la localisation et le type d’emplacement.

Coûts générés par une voiture. (Maison Moderne)

Coûts générés par une voiture. (Maison Moderne)

1. Si le véhicule est acheté à crédit, comptez 486 euros / mois sur 36 mois.

2. Le prix des assurances dépend des options choisies. Différentes compagnies proposent des simulateurs de prix en ligne.

3. Le prix des entretiens est extrêmement variable selon les marques.

4. La durée de vie des pneumatiques varie de 20.000 à 50.000 km suivant la conduite, et le prix d’un pneu fluctue selon les dimensions. Pour le gardiennage, comptez 41 euros/an.

«La voiture, on en a beaucoup moins besoin qu’on le croit»

Séverine Zimmer a revendu sa voiture en automne 2019 et, depuis lors, elle n’envisage pas de faire marche arrière.

Comme tant d’autres résidents, sa vie était rythmée par le triptyque auto-boulot-dodo. Mais, à l’automne 2019, Séverine Zimmer a revendu sa voiture. «J’avais l’impression d’être plus rapide en allant à mes rendez-vous en voiture. Sauf que les années avançant, c’était beaucoup plus compliqué d’arriver à l’heure», se souvient cette habitante de la capitale, confrontée aux nombreux bouchons et chantiers.

Entre la nervosité au volant et les coûts induits par le véhicule, la réflexion mûrit peu à peu: l’indépendante active dans l’accompagnement de projets artistiques et culturels commence à lister ses déplacements et à réfléchir s’il est possible de les réaliser par un autre moyen de locomotion. Ses deux filles atteignent l’âge de 12 ans, deviennent alors autonomes grâce aux transports publics, et, à l’automne 2019, la quadragénaire saute le pas et revend sa voiture.

«J’étais contente de m’en débarrasser, j’ai résilié le bail de mon garage et j’ai commencé à réfléchir autrement à mes déplacements.» Elle s’abonne d’abord aux vélos en libre-service Vel’oh, puis commence ponctuellement à utiliser les transports en commun. «Au fur et à mesure de la gratuité, j’ai de moins en moins ressenti le besoin de louer des voitures externes, notamment pour mes projets à Esch-sur-Sûre.» Car si Séverine Zimmer vit et travaille dans la capitale, elle est amenée à se déplacer un peu partout dans le pays pour ses projets professionnels.

Elle achète alors un nouvel ordinateur portable, qui lui permet de ­travailler plus facilement dans le train par exemple. «La voiture, on en a beaucoup moins besoin qu’on le croit», assure l’entrepreneure qui dit gagner en temps et en qualité de vie en se faisant ­véhiculer par le train ou le bus.

Lorsque son emploi du temps et sa feuille de route le nécessitent, elle loue une voiture partagée via Flex. «Je ne prends plus aucun plaisir à conduire, mais, pourtant, qu’est-ce que j’adorais les mécaniques», confie-t-elle. Cette vie sans voiture privée est aussi un nouvel état d’esprit, où l’on privilégie les petits commerces plutôt que les grandes surfaces, où les articles spécifiques s’achètent plutôt en ligne et sont livrés directement.

Je n’ai absolument aucun désir de retourner à la voiture.
Séverine Zimmer

Séverine Zimmer

«Je n’ai absolument aucun désir de retourner à la voiture», dit-elle. Et à ceux qui hésiteraient à franchir le pas, voici son conseil: «Lorsque notre voiture est devant la porte, on part toujours à la dernière minute car on a toujours cette ‘roue de secours’ face aux transports ­publics. Mais vendez-la, et vous verrez qu’il y a d’autres solutions sur le marché».

Cet article a été rédigé pour  parue le 27 mai 2021.

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