Pour Luc Neuberg, la gestion du risque est une valeur ajoutée pour les entreprises. (Ptoho: Maison Moderne/Mike Zenari)

Pour Luc Neuberg, la gestion du risque est une valeur ajoutée pour les entreprises. (Ptoho: Maison Moderne/Mike Zenari)

Entre de nouveaux risques à appréhender qui apparaissent et une hausse des obligations réglementaires et de reporting qui se profile, la profession de risk manager voit de nouveaux défis se dessiner.

L’un des sujets centraux de la conférence proposée ce 15 décembre à 14h30 par l’ABBL et l’Alrim sera le risque climatique. «Ce n’est plus une tendance, c’est désormais un fait», assène Luc Neuberg, le président de l’, l’Association luxembourgeoise de risk management.

Qui est conscient des efforts à faire sur la quantification de ce type de risque. Qui peut se décomposer en trois aléas premiers: d’abord, le risque physique, qui correspond aux pertes directes associées aux dommages causés par les aléas climatiques sur les acteurs économiques. Puis le risque de transition, qui correspond aux conséquences économiques entraînées par la mise en place d’un modèle économique bas carbone. Et enfin, le risque de responsabilité, qui correspond aux compensations à payer par une personne morale jugée responsable de conséquences du changement climatique. «Tout cela est nouveau. Il n’y a aucun standard et c’est ça qui est excitant.»

Une charge de travail plus lourde pour les gestionnaires

Luc Neuberg dit s’attendre à ce que les régulateurs promulguent de nouvelles obligations de reporting sur le sujet, à l’image de ce qui se fait dans l’industrie en matière d’études d’impact. «Tout cela sera très lourd», dit-il.

Avec à la clé le danger que la charge de travail des gestionnaires de risque s’en trouve alourdie. «Les régulateurs ont besoin de plus en plus de données pour s’acquitter de la mission de surveillance macro-économique», avance-t-il encore. La demande est telle qu’il a fallu spécialiser et former des gens au reporting. «Cela mériterait presque la création d’un nouveau métier, celui de CRO pour ‘chief reporting officer’.» À la base spécialisé sur des aspects de technique financière, le métier va poursuivre sa mutation vers une approche généraliste avec une très claire orientation réglementaire.

Le coût de la réactivité est toujours supérieur à celui de la proactivité

Le Covid-19 a également mis les risk managers en première ligne. «Comme les personnels de santé», estime le président de l’Alrim.

La pandémie a mis sous les projecteurs le risque opérationnel. Si les acteurs du secteur financier ont tendance à se déclarer très satisfaits de la manière dont ils ont pu basculer vers le travail et le service de leurs clients à distance, Luc Neuberg relativise ce discours. Pour lui, les «business continuation plans (BCP) ont été mis à mal. Les accès aux systèmes informatiques ont pu souvent être problématiques.» Pourquoi? «Le BCP est une obligation qui trouve son origine dans les attentats du 11 septembre et qui visait à répondre au risque terroriste. Beaucoup l’ont abordé comme une contrainte réglementaire et non comme un investissement opérationnel. Cela aurait dû être l’inverse.»

Et il en tire une leçon: «Il faut que les entreprises considèrent le risk management comme une valeur ajoutée et non comme une charge. Le coût de la réactivité est toujours supérieur au coût de la proactivité.»

Surtout, l’impact de la pandémie sur les risques opérationnels, technologiques ou de marché ne doit pas faire oublier que le risque majeur reste le risque crédit dans un environnement de taux négatifs. «La situation de la dette ne s’est pas améliorée depuis 2009. Rien n’a été résolu. Le risque crédit est énorme, c’est une véritable bombe à retardement non seulement pour les institutions financières, mais pour toute l’économie», prévient Luc Neuberg.

Autant de sujets qui seront débattus lors de la conférence qui se déroulera le 15 décembre, de 14h30 à 16h30, en ligne. Le programme détaillé et les modalités de participation se trouvent .