Les trains luxembourgeois doivent rester en permanence sous tension. La procédure belge ne le prévoit pas. (Photo: Shutterstock)

Les trains luxembourgeois doivent rester en permanence sous tension. La procédure belge ne le prévoit pas. (Photo: Shutterstock)

De nombreux usagers ont été étonnés des pannes régulières des motrices sur la ligne Luxembourg-Arlon. Une des raisons est technique: les locomotives des CFL doivent rester sous tension, mais la procédure belge impose de les mettre hors tension une fois au garage.

La vie de navetteur ferroviaire entre Luxembourg et la Belgique n’est pas toujours sereine. De manière irrégulière, on déplore des trains annulés, en retard... La semaine passée encore a connu son lot de problèmes. Bien entendu, certains sont imprévisibles, entraînés par un encombrement du réseau ou des soucis divers sur d’autres convois. Mais d’autres pourraient aussi être évités si la communication passait mieux.

Les Belges mettent hors tension

Ainsi, certains usagers réguliers sont étonnés que dans des trains luxembourgeois les contrôleurs annoncent parfois des problèmes qui nécessitent un redémarrage complet de la motrice, alors que le matériel des CFL est moderne et entretenu. «La cause de cela est technique», explique un contrôleur belge, anonymement.

«Les motrices des CFL sont conçues pour rester en permanence sous tension. Si on baisse le pantographe (qui met en contact la motrice et les caténaires, ndlr) en gare, le courant se coupe et il faut faire appel à un électronicien ou à un électromécanicien pour la redémarrer. Cela demande souvent un certain temps.» 

Le problème est que la procédure belge imposée aux conducteurs prévoit que la motrice soit mise hors tension en cas de garage, c’est-à-dire quand le train n’est plus appelé à rouler ce jour-là. «Les conducteurs belges ne veulent pas être pris en défaut et donc ils font ce que la procédure prévoit: la mise hors de tension. Mais quand il faut repartir quelques heures plus tard, cela coince», poursuit le contrôleur.

De là découle une perte de temps et parfois des annulations. 

Le message est mal ou pas passé

Les CFL confirment, hélas, cette manière de faire. «En principe, les trains électriques dits réversibles sont conçus pour assurer un service en permanence», confirme à Paperjam Alessandra Nonnweiler, du service Communication des CFL.

«C’est pour cette raison que ce type de matériel est garé au Luxembourg sous tension, afin de pouvoir garantir à tout moment un service de haute qualité. Comme ce type de matériel est également exploité par la SNCB en partenariat avec les CFL et comme les procédures en vigueur sur le territoire belge diffèrent actuellement de celles applicables au Luxembourg, les conducteurs de train belges dûment qualifiés procèdent en effet à la mise hors tension en cas de garage.» Ce qui «impliquera par la suite une procédure de redémarrage complète».

À la SNCB, on assure pourtant «qu’il est prévu depuis le mois d’octobre de laisser le matériel sous tension». Le message est donc mal ou pas passé auprès des conducteurs. Et au final, ce sont souvent les usagers qui sont impactés.

Deux trains en moins

Des usagers qui devront désormais composer avec deux trains en moins. À partir du 1er avril, le train Kleinbettingen-Luxembourg de 8h09 et le Luxembourg-Arlon de 17h38 seront supprimés, cela afin de rendre le trafic plus fluide sur ce tronçon. Une disposition prise, assurent les CFL, suite aux suggestions de plusieurs voyageurs.