Les acteurs de la santé ont du talent… et des idées! Quatre d’entre eux ont été récompensés mardi soir, en marge de la Healthcare Week Luxembourg, dans trois catégories, pour leurs projets qui contribuent à faire avancer le secteur de la santé.
Le Centre hospitalier de Luxembourg pour son escape game
Le Centre hospitalier de Luxembourg a remporté l’award dans la catégorie «Innovation dans la gestion hospitalière» pour son projet «Apprendre de ses erreurs grâce à l’escape game». Ce projet, lancé il y a deux ans, avait pour but de créer un escape game en lien avec les événements indésirables survenus à l’hôpital. Ces derniers peuvent être divers: chute, mauvaise déglutition, erreur de médicaments… «L’objectif est de transformer, par le jeu, ces erreurs pour créer une action engagée et de créer une formation dynamique à destination des soignants», a expliqué le gestionnaire des plans catastrophe de l’hôpital, Christopher Scius, qui a travaillé sur ce projet avec sa collègue responsable de la gestion des risques a posteriori.
Derrière ce projet, qui se veut aussi un outil d’amélioration de la qualité des soins au bénéfice du patient, trois objectifs: parler de ces événements indésirables, favoriser la collaboration et la communication entre soignants et favoriser les accréditations. Le CHL envisage de poursuivre ce projet, pourquoi pas à destination des patients. «Pour nous, cette distinction est positive, car c’est une reconnaissance. D’autres hôpitaux créent des escape games mais, selon nous, l’innovation vient du fait que le nôtre repose sur ces événements indésirables.» 208 personnels soignants y ont participé en 2022, et 250 en 2023.
Le Centre François Baclesse pour Aprilux
Le Centre François Baclesse, centre national de radiothérapie, a été récompensé dans la catégorie «Recherche médicale» pour son projet Aprilux. Il s’agit d’une étude qui porte sur une analyse préthérapeutique de la radiosensibilité individuelle de patients atteints de cancers au Luxembourg. La société Neolys a développé des tests de radiosensibilité ayant un marquage CE. Le professeur Guillaume Vogin, en lien avec Neolys, a développé un test de sensibilité aux rayons appelé RadioDtect «permettant, à l’aide d’une prise de sang, de détecter chez les patients un risque potentiel de développer des toxicités. Ces tests de radiosensibilité ont pour but d’aider les oncologues à adapter les traitements en fonction de la sensibilité des patients et de proposer une médecine personnalisée», détaille l’établissement.
Depuis octobre 2023, le test a été concrètement proposé aux patients dans le cadre de l’étude clinique Aprilux. Cette dernière portait sur 200 patients. Le Centre François Baclesse avait déjà remporté l’award du projet médical de l’année en 2023.
MDSim, start-up luxembourgeoise de l’année
La start-up luxembourgeoise MDSim a été récompensée pour son logiciel Spinesim. Basée au Technoport, à Belval, elle exploite la technologie des jumeaux numériques biomécaniques alimentée par l’IA pour optimiser le traitement de la dégénérescence et des déformations de la colonne vertébrale. Son logiciel Spinesim est une plateforme de planification chirurgicale personnalisée pour le traitement de la colonne.
«Notre technologie n’est qu’un début et cette reconnaissance alimente notre engagement à promouvoir une meilleure santé de la colonne vertébrale dans le monde entier. L’équipe MDSim est véritablement honorée par ce prix et nous restons déterminés à innover continuellement Spinesim pour prévenir les problèmes de colonne vertébrale et améliorer les soins prodigués aux patients partout dans le monde», a réagi son CEO, Roger Assaker.
Prostperia, start-up de la Grande Région
Basée à Nancy et fondée en 2021, la start-up Prostperia a reçu l’award de la start-up de l’année, à l’échelle de la Grande Région. Elle conçoit et développe des tests de dépistage de cancer. Grâce à l’intelligence artificielle, ses tests affinent le processus de dépistage, s’insérant entre les tests de dépistage massif et les tests de diagnostic. Elle a été récompensée pour son test Prostia, ciblé sur les cancers de la prostate. Il permet un dépistage précoce et est même capable de définir une probabilité de cancer de la prostate dans les douze ans à venir.
«Il existe un besoin certain de meilleurs dépistages du cancer de la prostate et nous travaillons dur pour amener Prostia au Luxembourg et dans la Grande Région», a réagi son président et cofondateur, Nicolas Martelin.