Les maisons de retraite restent en principe ouvertes au Grand-Duché, malgré quelques fermetures temporaires selon la situation. (Photo: Shutterstock)

Les maisons de retraite restent en principe ouvertes au Grand-Duché, malgré quelques fermetures temporaires selon la situation. (Photo: Shutterstock)

La deuxième vague d’infections touche aussi les maisons de soins. Entre fermeture d’unités ou d’établissements complets, visites uniquement sur rendez-vous ou dans des lieux dédiés… Chacune s’adapte au jour le jour à la situation.

La recrudescence de cas positifs au Covid-19 . Qu’en est-il des maisons de soins?

«La Copas propose un plan en trois étapes à ses structures membres», répond la fédération représentant les prestataires d’aides et de soins du Luxembourg. Dans la première phase, les visites sont possibles, sans prise de rendez-vous. Lors de la seconde, elles sont encadrées sur rendez-vous et dans un lieu dédié, s’il y a eu «plusieurs cas positifs». Si leur nombre devient «trop élevé», les visites sont temporairement arrêtées. Ces étapes ne sont pas fixées, chacune étant «déclenchée par le chargé de direction selon la situation nationale, les dispositions architecturales, le nombre de résidents positifs, le nombre de soignants absents et d’autres facteurs spécifiques à la structure ou au profil de la population». Dans toutes les phases, les visites en situation de fin de vie restent possibles. «La Copas et ses membres ne sont bien entendu pas en faveur d’une fermeture complète des établissements. Mais malheureusement, certaines situations nécessitent une telle mesure pour endiguer la pandémie», résume-t-elle.

Elysis se confine

Ainsi, la maison de soins Elysis à Luxembourg-ville annonce sur son site Internet: «Au regard de la recrudescence de l’épidémie de Covid constatée dans le pays, nous nous voyons malheureusement contraints, par souci de protection de nos résidents, de suspendre temporairement les visites à compter du mardi 27 octobre jusqu’au 30 novembre 2020.»

Dans les 15 établissements gérés par Servior, la situation varie, en accord avec les recommandations de la Copas. «Lorsqu’on voit un cas de Corid-19 dans une maison, on l’isole et on fait un test à l’ensemble des personnes. Selon le nombre, on ferme momentanément aux visites ou on les organise dans des lieux dédiés», explique l’entreprise qui accueille environ 1.650 résidents. Sans préciser lesquels, elle dit qu’un site est actuellement fermé aux visites et qu’un autre envisage de faire pareil. «Les familles concernées sont déjà informées.»

Dans ces cas-là, tout est mis en place pour combler le vide, entre activités et appels par Skype. «Les visites sont très importantes pour garder le lien social».

Dans tous les cas, «nous venons d’envoyer un mailing aux familles pour leur rappeler de respecter les gestes barrières, de ne pas multiplier les visites pour des raisons futiles et de limiter les sorties au strict nécessaire». Servior n’interdit pas les visites à plus de deux personnes, mais recommande fortement de ne pas dépasser ce seuil. Le port du masque est obligatoire. Chez les résidents, cela dépend de leur état de santé. «C’est plus difficile pour les personnes atteintes de démence.»

Sodexo a, de son côté, décidé de mettre ses sept établissements – où résident 630 personnes – en phase 2. «Les visites se font sur rendez-vous dans des lieux dédiés, avec un nombre de visiteurs limité à deux personnes maximum», indique Anne Maas, directrice des activités seniors. Des visites en chambre peuvent avoir lieu exceptionnellement, selon la situation de chaque personne. Les soignants portent tous le masque dans l’établissement, mais il n’est pas obligatoire pour tous les résidents.

Elle souhaite, elle aussi, éviter la phase 3. «On a quand même vu qu’un ‘lockdown’ complet, c’est lourd pour les familles et les résidents.» Même en France, où le confinement a été décrété cette semaine, les maisons de retraite restent ouvertes.

Non-respect des règles et manque de personnel

«À l’heure actuelle, la maison de Hamm reste ouverte à toutes les visites», se réjouissait jeudi matin Patricia Helbach, directrice des Hospices civils de la Ville de Luxembourg (285 résidents). «Cela peut changer», prévient-elle, en référence à l’évolution rapide de la situation sanitaire.

Son deuxième établissement, celui de Pfaffenthal, a dû fermer une unité sur les trois (personnes démentes, premier étage et rez-de-chaussée) aux visites, parce qu’une personne a été testée positive au Covid-19. Patricia Helbach ne précise pas laquelle.

Là où les visites continuent dans les chambres, elles ne se font cependant qu’entre 14h et 17h30, ou entre 18h30 et 20h, et sur rendez-vous. Avec deux visiteurs par résident au maximum, obligés de porter le masque et de certifier qu’ils n’ont aucun symptôme du coronavirus.

Les résidents doivent quant à eux porter le masque lorsqu’ils sortent de leur unité, pour aller manger par exemple. À table, ils doivent rester avec les membres de leur unité pour éviter, en cas de personne testée positive, une contamination générale.

«Il faut que les familles respectent les consignes et malheureusement, ce n’est pas le cas pour tout le monde», souligne Patricia Helbach. Lors de sorties, certains emmènent les résidents au restaurant, ou dans des réunions à plus de dix personnes. Autre problème: «le manque de personnel, entre ceux en quarantaine et en isolement», regrette-t-elle.